Chapitre 14 - La carte du mec marrant

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— Non mais c'est une plaisanterie ?

Les doigts crispés sur son volant, celle à l'allure de mannequin, pesta.

— Qu'est-ce qu'il se passe ? demanda son amie à ses côtés.

— Il y a que ma voiture ne démarre pas ! s'énerva Claire.

Ça, Luce l'avait compris au son que l'auto avait fait.

— Pourtant, tu l'as passée au contrôle avant de partir, pas vrai ? Et tout était en ordre, n'est-ce pas ?

La châtaine soupira. Oui, elle l'avait montrée au garagiste. Et en effet, ce dernier lui avait dit que tout allait bien.

— Besoin d'aide ?

Claire tourna la tête vers l'homme aux dreads. Pas de sourire narquois, pas regard qui voulait dire « bien fait pour ta gueule », Fabrice semblait vraiment vouloir proposer son aide. Ce fut d'ailleurs pour cette raison que la jeune femme s'apprêta à l'accepter.

Seulement elle fut coupée par Luce :

— Non, on n'a pas besoin d'aide ! On peut très bien se débrouiller toutes seules ! Parce qu'être femme ne veut pas dire empoté !

Les yeux de Claire crièrent le contraire, du moins pour la demande d'aide. Et Fabrice le remarqua très bien. Mais il respecta la brune et se contenta d'un hochement de tête.

— Ça va pas ou quoi ? râla alors l'amie de Luce. Il nous propose de l'aide, gratuitement, et toi tu...

— On a qu'à appeler un garagiste et c'est tout !

— Ça se voit que ce n'est pas toi qui...

— Je paierai, si c'est ce qui te dérange tant, soupira Luce en faisant glisser ses lunettes de soleil du sommet de son crâne à son nez.

Ce fut difficile pour Claire de ne pas répliquer. Mais après tout, avec son amie, elle avait l'habitude désormais. Faire partie de la vie de Luce impliquait d'être capable de contrôler ses nerfs. Pour son bien et celui de l'humanité toute entière peut-être même...

***

— Et maintenant, on fait comment, hein ?

L'après-midi était passé. Luce et Claire étaient allées à la plage après avoir téléphoné au garagiste. La voiture de la jeune femme était en panne, comme tout le monde s'en était douté. Mais le mécanicien étant débordé, il avait annoncé qu'il ne pourrait s'occuper de la caisse avant le lendemain. C'était donc ainsi que les deux amies s'étaient retrouvées à pied.

Heureusement, après le refus d'aide de Fabrice, et donc l'agacement qu'elle avait généré pour Claire, Luce avait réussi à arranger les choses en parlant avec une femme à quelques emplacements d'elles. Résultat, les deux jeunes femmes avaient eu le droit à un aller gratuit et une discussion sur la pêche à la truite. Luce n'avait pas vu le visage de son amie, mais elle avait deviné que cette dernière avait eu envie de l'étriper, car Claire avait toujours détesté les pêcheurs.

Le problème était que désormais que l'après-midi était passé, leur taxi de l'aller n'était plus là et qu'elles se retrouvaient à pied, avec un parasol et deux sacs.

— C'est simple, on fait de l'auto-stop ! répondit enfin Luce.

Un rire moqueur s'échappa d'entre les lèvres de Claire.

— Luce, tu te crois en quelle année, là ?

— Oh c'est bon, soupira la concernée. T'as qu'à retirer ton paréo et tu verras, la première voiture qu'on croisera s'arrêtera !

Baisers salés (Terminée)Where stories live. Discover now