La Fille Gelée

Quelques réponses

         Une fois soignée, la Fille Gelée remercia son amie et partit rejoindre Leeroy pour déjeuner. Une fois le repas terminé, le jeune homme l'emmena dans la salle d'entrainement. C'était une immense pièce, si grande que le plafond était à peine visible. Le jeune blond lui expliqua alors que les murs étaient imperméables à la magie et que rien de ce qu'il se produirait ici ne sortirait de cette pièce.

— Et il n'y a que toi, Tarek et Nàmo qui sachiez pratiquer la magie ici ? demanda la jeune fille.

— Il y a aussi quelques mages, mais ils viennent rarement dans la vallée donc oui, répondit Leeroy en hochant la tête. Mais maintenant, tu fais aussi parti des dragonniers.

Aïkida acquiesça avant de s'avancer au centre de la pièce. C'était étrange. Cette immense salle était vide, mais aucun son ne résonnait. Le bruit de ses pas était étouffés par quelconque sorcellerie alors que seule leur respiration régulière perçait la couche de brouillard silencieux.

        Pendant qu'elle s'avançait, Leeroy lui envoya un léger flux magique pour soulager ses douleurs et cicatriser ses plaies.

        La jeune fille se retourna vers le beau blond, le remercia d'un sourire avant de lui demander :

— Pourquoi seuls les dragonniers peuvent maîtriser un dragon ? N'importe quel bon guerrier devrait en être capable non ?

Leeroy s'avança vers Aïkida et s'assit en tailleur sur la pierre froide. La Fille Gelée l'imita.

— Les Dragonniers possèdent de la magie en eux depuis leur naissance. Ce n'est pas une question de génétique, simplement de hasard ou de destinée. Cette magie-là ne cesse d'évoluer au fil du temps, à tel point qu'elle a une odeur que seuls les dragons peuvent sentir dans un rayon de cent mètres. Cette odeur a la particularité d'affaiblir les dragons se trouvant dans le secteur : gestes ralentis, moins de force, et leur temps de réaction est augmenté.

La jeune fille essayait de comprendre et demanda confirmation :

— Donc en fait, j'ai combattu un dragon endormi ?

Le blond se mit à rire et Aïkida remarqua le beau sourire du jeune homme.

— Oui en quelques sortes ! Surtout qu'Athkor est assez jeune, il était petit et faible quand tu l'as vu dans la forêt.

Il se tut un instant avant d'ajouter :

— Mais une fois que le dragonnier est « accompli », c'est-à-dire quand sa transformation est terminée, cette odeur perd sa nocivité envers les dragons.

La fille Ar-Feiniel resta quelques instants, perdue dans ses pensées, puis demanda soudain, changeant de sujet :

— Toi et Tarek, vous avez le même âge ?

Leeroy lui sourit et répondit :

— Oui, nous avons tous les deux dix-huit ans.

— Vous faites beaucoup plus mature que votre âge, remarqua Aïkda.

— Tarek est arrivé ici à quatre ans et moi j'y suis né. Nous baignons dans cet univers depuis tout ce temps, et nous avons appris plus vite que des enfants « normaux ». Nous avons dû faire face à de lourdes responsabilités.

Le blond se leva et continua :

— Tarek et moi sommes comme des frères. Nous avons grandi et appris ensemble. Nous avons suivi les mêmes entraînements et nous sommes devenus des Dragonniers. Tarek à l'âge de quatorze ans, et moi la même nuit. Nous avons alors été chargés de responsabilités et notre entrainement se fit plus intensif. Nàmo voulait faire de nous de véritables exemples. C'est sans doute à cause de tout cela que nous faisons plus matures.