La Fille Gelée

La fête

         Ambre l'attendait dans sa chambre, bras croisés, et la Fille Gelée remarqua qu'il y avait une robe posée sur le lit. Elle fronça les sourcils.

— Aïkida ! Dépêche-toi de te préparer, nous allons être en retard !

        Ambre était ravissante. Elle portait une simple robe blanche, mais qui lui allait à merveille. Ses cheveux bruns étaient attachés en un joli chignon et mettaient ses yeux verts en valeur tandis qu'elle portait ses plus beaux bijoux. La jeune femme serait malheureusement de service ce soir-là, mais rien ne l'empêchait de se mettre sur son trente-et-un.

        La jeune fille n'eut pas le temps de la complimenter que son amie la poussa vers le lit :

— Dépêche-toi d'enfiler ta robe !

La Fille Gelée regarda Ambre, puis éclata de rire. Son amie ne comprenant pas, Aïkida lui clarifia, secouée de spasmes euphoriques :

— Il est hors de question que je porte une robe, si jolie soit elle !

La jeune femme leva les yeux au ciel et expliqua :

— Nàmo veut absolument que tu sois en robe. Les représentants d'autres Royaumes seront ici et il veut que ses dragonniers soient exemplaires ! Et ce n'est pas en arrivant en retard que ça va aider !

Aïkida voulu répliquer mais Ambre ne lui en laissa pas l'occasion et commença à prendre la robe.

        Quelques minutes plus tard, La Fille Gelée s'observa dans son miroir. Elle était ravissante. Sa robe, bleu nuit, était légère et lui arrivait aux chevilles. Elle tombait droit sur son corps et mettait en valeur ses formes grâce à une fine ceinture de tissu qu'Ambre avait attaché à sa taille. Ses manches étaient d'un bleu pâle, bouffantes, rendant ses mouvements fluides et gracieux. Mais la jeune combattante, ne pensant qu'à l'esprit de praticité, y dissimula deux brassards de cuir où elle rangea sa dague ainsi que celle de Tarek. Elle avait la ferme attention de la lui rendre, malgré la désapprobation de son amie.

        La robe restait simple ce qui satisfit. Ambre insista néanmoins pour qu'elles mettent quelques bijoux : de grosses boucles d'oreille que la jeune fille supposa être en diamant, et une manchette de cristal. La Fille Gelée était gênée de porter autant de richesse, mais également d'être en robe. Elle n'en portait jamais. Mais elle remarqua néanmoins que le tissu souple la laissait maîtresse de ses mouvements, et tenta de se raisonner. Ce ne sont que quelques heures à passer. Ses cheveux courts mettaient magnifiquement bien son visage fin en valeur.

        La Fille Gelée dût mettre des chaussures avec un peu de talon sous le regard sévère de la jeune femme de chambre. Aïkida fit alors quelques pas dans sa chambre pour s'assurer qu'elle ne se tordrait pas une cheville en public, et fut heureuse de constater qu'elle restait stable. Malgré sa réticence des robes, la jeune fille ne fut néanmoins pas mécontente de son apparence, et les deux amies purent partir en direction de la Salle d'Histoire.

        Elles furent ravies de voir qu'elles n'étaient pas en retard, et cherchèrent une place pour s'assoir. Elles s'installèrent non loin de la table principale qui devait accueillir Nàmo ainsi que d'autres personnes. La salle se remplissait petit à petit, mais Aïkida constata avec bonheur qu'aucun son ne résonnait de façon désagréable dans cette immense salle, conservant une ambiance calme et apaisante.