La Fille Gelée

Didou...

— Je pense que ce voyage chez les elfes nous fera du bien à tous, déclara Athkor.

— Ça nous fait faire une petite pause.

Aïkida était heureuse. Elle partait pour un royaume étranger, avec Athkor, Leeroy et Luaj. La jeune fille remarqua alors qu'elle ne passait pas beaucoup de temps en compagnie de son dragon et se promit de rattraper le temps perdu.

— Je pense que c'est une bonne chose d'avoir confié un peu de tes pouvoirs à Tarek, annonça Athkor.

—Tu crois ?

— Oui. Il a fait le serment de ne pas nous trahir. Tarek est compliqué à cerner, mais je pense sincèrement qu'il mettra tout en œuvre pour nous aider. Je ne saurais pas expliquer pourquoi, mais je sens une immense haine en lui contre le Masque Noir. Il est de notre côté.

La jeune fille réfléchit aux sages paroles de son compagnon et lui fit part de ses inquiétudes :

— Bien qu'il soit fidèle aux dragonniers, on ne peut pas être à l'abri que le Masque Noir découvre ma gourmette.

— Aïkida, tu lui as confié une tâche immense, et il l'honorera, même s'il doit y laisser la vie. Nous ne pouvons pas revenir en arrière, cesse de te tourmenter.

        La Fille Gelée soupira et écouta son dragon. Elle se concentra sur le paysage et prononça alors la formule avec bonheur : Mi travidi vin. La jeune fille sourit en prenant la vision de son dragon. Tout paraissait tellement plus simple et plus complexe à la fois, plus précis mais plus global. Aïkida se pencha sur le côté en se tenant à une épine dorsale d'Athkor, appréciant l'air venu caresser son visage. Regardant en bas, elle s'amusa à chercher de petits animaux tels que des rats ou lapins, chose qu'elle ne pourrait jamais envisager avec sa vision d'humaine, étant à plus d'une centaine de mètres de hauteur.

— Comment tu fais pour voir autant d'animaux sans avoir envie d'en manger la moitié ? demanda-t-elle en riant.

— Honnêtement ? C'est difficile !

Et les deux compagnons se mirent à rire.

        Aïkida prononça la formule pour reprendre sa vision : Mi vidas apud mi et se redressa ensuite sur sa selle avant de sourire à Leeroy. Leurs deux dragons volaient côtes à côtes et elle put observer le jeune homme avec facilité.

        Le teint légèrement bronzé, ses cheveux blonds décoiffés par le vent et ses yeux bleus brillant de bonheur le rendaient jeune et beau. Il était presque allongé sur sa dragonne, bandant ses muscles pour que son torse n'ait pas de contact trop brutal avec les écailles tranchantes de Luaj, il appréciait le voyage. Le jeune homme lui rendit son sourire éclatant de blancheur et se redressa également.

        D'un commun signe de tête, les dragonniers s'en remirent à leurs dragons, qui entamèrent une descente vertigineuse.