La Fille Gelée

Leeroy et les Ar-Feiniel

         Aïkida se redressa et sourit à Leeroy qui l'attendait. Mais ce dernier avait le regard sombre et la mine sévère. La jeune fille haussa un sourcil, étonnée, puis le conduisit dans sa chambre.

        Cette dernière était comme elle l'avait laissée : le grand lit fait, des bibelots trainant un peu partout, son fauteuil en paille dans le coin, et son armoire en face du lit.

— Désolée, recevoir un gars dans ma chambre n'était pas dans mes plans, plaisanta-telle.

Mais Leeroy se retourna vers elle, ferma la porte sans faire de bruit, et s'approcha de la Fille Gelée d'un pas vif et décidé. Cette dernière recula face au regard sombre du jeune homme et fronça les sourcils. Celui-ci s'avançait d'une démarche féline, plus près que de raison, une main sur sa dague.

— Tu lui as parlé des dragons. Quand ? Pourquoi ?

Aïkida soupira et expliqua alors que ses traits se détendirent légèrement :

— C'est elle qui m'en a parlé. Elle m'a demandé s'ils existaient car elle est entrée dans le bureau de mon père. Elle a vu les images et m'en a parlé. Rien de plus.

Leeroy soutint son regard un moment, puis sourit, soulagé, et s'assit sur le lit qu'il allait occuper durant la nuit tandis que ses muscles se détendaient.

— C'est vraiment gentil de m'héberger, remercia-t-il.

— Il n'y a pas de quoi, tu n'allais quand même pas dormir avec les chevaux !

— Ça ne m'aurait pas gêné, j'ai fait pire, sourit-il.

— Demain je vais profiter de ma famille, tu pourras dormir aussi longtemps que tu veux, mais à midi on s'en va. Je veux aller voir un vieil ami avant de repartir.

Une lueur sombre parut dans les yeux du jeune homme en entendant ceci, mais elle disparut aussitôt. Il afficha un faible sourire et répondit :

— Pas de problème.

La jeune fille fronça de nouveau les sourcils et demanda :

— Tu es sûr que ça va ?

Le jeune blond passa une main crispée dans ses cheveux et répondit simplement :

— Ne t'inquiètes pas, je ne suis juste pas très à l'aise ici.

La Fille Gelée arqua un sourcil, piquée au vif par le comportement de son ami, et répliqua sèchement :

— Je sais que ce n'est pas le grand luxe chez moi, mais si tu préfères, tu peux toujours aller dormir dehors.