La Fille Gelée

Maître d'armes

         Ils amenèrent les chevaux dans l'enclos et la Fille Gelée les conduisit ensuite à l'arrière de la maison. Les mannequins étaient au centre du terrain et étaient transpercés par de nombreuses flèches un peu partout sur le torse.

        Aïkida s'approchait de la porte de bois sur laquelle était accroché un poignard, quand celle-ci s'ouvrit d'elle-même. Sur le seuil, un vieil homme que la jeune fille appréciait tant.

— Aïkida ?

— Suron !

La Fille Gelée se jeta dans les bras de son entraîneur ébahi. Ils s'enlacèrent un moment, puis le vieil homme se recula pour observer son élève.

— Tu as changé. Que s'est-il passé ? Ta mère et ton oncle sont venus me voir pour me demander si je savais où tu étais.

— Ne vous inquiétez pas tout le monde est rassuré, j'ai passé la nuit chez maman et je suis allée voir Galdor.

Suron tenait toujours le bras de la jeune fille, les sourcils froncés. Il paraissait inquiet et examinait son élève du regard.

— Où étais-tu ?

Aïkida regarda Leeroy, se rappelant la promesse qu'elle avait faite à Nàmo.

— Je suis chez les Combattants Secrets maintenant, et voici l'un d'eux, Leeroy.

Les deux hommes se saluèrent par un bref signe de tête puis l'entraîneur se présenta :

— Je suis Suron, maître d'arme, je suis également le professeur d'Aïkida et un ami proche de la famille Ar-Feiniel.

Leeroy regardait le vieil homme pendant que l'information montait à son cerveau. C'est donc lui son ami ? Un vieil homme ? Le jeune blond rit intérieurement.

        Mais Suron avait froncé les sourcils et se tourna vers son élève :

— Les Combattants Secrets dis-tu ? Comme ton père... soupira-t-il. Mais, trêve de bavardage ! Je suppose que tout cela ne me regarde pas et que vous ne restez pas pour la semaine. Que diriez-vous d'un bon entraînement avant de partir ? Quatre jours sans te battre Aïkida, ce n'est pas très bon.

— Ne vous inquiétez pas pour ça, glissa-t-elle mystérieusement sous le regard sévère du jeune blond.

Ce dernier se demanda ensuite comment un vieil homme comme Suron pouvait se battre à cet âge. Mais tous les trois sourirent et le professeur d'auto-défense ouvrit plusieurs boîtes de bois avant d'en sortir ses armes personnelles tandis que les deux jeunes gens prenaient les leurs.

        Leeroy proposa alors :

— Je pense que le meilleur entraînement qu'Aïkida puisse avoir, c'est qu'elle soit seule contre nous.