L'ultime combat

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Tarek notre grand champion ! continua Nàmo. Tous les coups sont autorisés, hormis la crevaison des yeux et la section de membres, mais le principe est le même : ne pas vous entre-tuer !

Le public hurlait de joie tandis que les représentants des autres royaumes applaudissaient, excités. Aïkida, elle, était sous le choc. C'est une blague ? C'est un complot, ce n'est pas possible ! Et à cet instant précis, elle se mit à détester le Haut-Dragonnier, ainsi que Leeroy.

        Tarek s'avançait vers le centre du stadium d'une démarche assurée et s'arrêta à une dizaine de mètres de la jeune fille. Cette dernière bouillonnait de rage, mais s'appliquait à ne pas le montrer. Elle se concentra et repensa à leur tout premier combat, dans cette même arène. La Fille Gelée commençait à cerner les techniques du jeune dragonnier et était plus confiante.

        Le gong retentit pour la énième fois alors que les deux adversaires dégainèrent leur épée et se mirent en garde. Ils se regardaient droit dans les yeux et Aïkida essayait de déchiffrer l'expression de Tarek, en vain. Comme elle, il portait son masque placide. Les deux jeunes joueurs se mirent à tourner, comme des lions en cage, comme lors de leur premier combat.

        Le gong retentit une nouvelle fois. Les combats auraient dû commencer à cet instant précis, mais ni l'un ni l'autre n'avait attaqué. Ils continuèrent ainsi pendant quelques minutes, se scrutant le blanc de l'œil, tournant dans un rythme lent et effrayant, quand soudain, Tarek brisa le cercle et fonça sur la jeune fille.

        Aïkida para le coup avec facilité et le duel commença. Tandis que le fer des épées résonnait dans le stadium bondé, Aïkida lui demanda froidement :

— Alors c'était ça ton plan ? Supplier Nàmo pour qu'il te laisse faire partie des jeux et me tuer dans l'arène en faisant passer ça pour un accident ? Tu es lâche, si tu avais été un homme d'honneur, tu m'aurais défié, seul à seule.

Tarek se mit à sourire tandis qu'il esquivait la lame magique de son adversaire.

— Tu parles trop, annonça-t-il calmement.

Et lorsqu'il eut finit sa phrase, il se jeta sur Aïkida, redoublant de vitesse et le nombre de ses coups.

        Il ne fit qu'enflammer la rage de la Fille Gelée et cette dernière se défendit avec une agilité surprenante. Mais alors qu'elle attaquait, Tarek bloqua sa lame contre la sienne. Ils se retrouvèrent tous les deux dans une position délicate, c'était à celui qui tiendrait le plus longtemps. Lame contre lame, sourire narquois contre regard noir, les deux dragonniers tenaient leur épée avec force, bandant leur muscle avec puissance. Mais Aïkida savait qu'elle perdrait à ce jeu de force. Elle ne faisait pas le poids.

        Soudain, le regard de Tarek se fit plus sombre et il ordonna :

— Perds.

— Jamais ! hurla la jeune fille.

Son cri résonna dans l'arène entière alors que le public encourageait tantôt le jeune homme, tantôt la jeune fille aux cheveux blancs.

— Il faut que tu perdes, répéta-t-il à voix basse entre ses dents.

Aïkida fronça les sourcils et fut déstabilisée par la voix et le regard sévère de son adversaire, ce qui diminua sa concentration. Tarek en profita pour la frapper violemment à l'épaule. La Fille Gelée étouffa un gémissement de douleur et serra les dents pour encaisser le choc. Lorsque le jeune homme retira la lame de sa chair mise à nue à cet endroit, elle aperçut un filet de sang couler le long de l'épée.

La Fille GeléeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant