Chapitre 3

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- 30 mars 2023, Charles-

Je me retourne maintes fois dans mon lit, cherchant désespérément le sommeil. Nous sommes à Melbourne, mon équipe et moi, et le décalage horaire rend l'endormissement impossible. Un soupir d'agacement s'échappe de mes lèvres, tandis que je grogne contre mon oreiller, frustré par mon incapacité à trouver le repos.

« Carlos ? » Je dis en chuchotant.

Aucune réponse ne vient. Je m'étonne de sa capacité à s'endormir si rapidement...

« Carlos ?

- Mmh...

- Tu dors ? »

J'entends un soupir échapper à ses lèvres, et il me confirme que je viens de le réveiller. Génial, je n'avais pas envie de rester éveillé seul. Ainsi, il me tiendra compagnie.

« Je n'arrive pas à dormir.

- Qu'est-ce que tu veux que j'y fasse ?

- Je m'ennuie. »

Il laisse échapper un nouveau soupir, puis finit par allumer la lumière qui se trouve à ses côtés. Son regard croise le mien, et je ne peux m'empêcher d'éclater de rire en voyant son air ensommeillé. On dirait qu'il vient de sortir d'une sieste de douze heures.

« On bouge ?

- Ouais. »

Il glisse sa main dans ses cheveux, et nous nous levons du lit pour quitter nos lits respectifs. À peine avons-nous quitté notre chambre que nous croisons Lando, déambulant dans le couloir. Apparemment, nous ne sommes pas les seuls à lutter contre le sommeil.

« Tu ne dors pas ?

- Non. Oscar n'arrête pas de ronfler et j'ai peur des araignées !

- Des araignées ?

- Ouais. Il parait qu'il y a des araignées qui sortent des chiottes. Comment voulez-vous que je dorme ? »

Carlos et moi échangeons un regard complice avant d'éclater de rire ensemble.

« Moi je trouve ça sympa les araignées.

- Tu es bizarre Carlos, donc honnêtement, ça ne me surprends pas plus que ça, tu vois.

- Je vais prendre ça pour un compliment, Charles. »

Nous rions tous les trois, puis convenons de nous diriger vers le réfectoire pour engager une discussion. Il semble évident que le sommeil ne viendra pas de sitôt, alors autant trouver de quoi nous occuper. Une fois installés autour d'une table, au réfectoire, je prends immédiatement l'initiative d'aborder un sujet avec eux.

« Vous vous souvenez de votre première fois ?

- Ouais. J'avais 4 ans. C'était en Espagne, sur un circuit et...

- Carlos, Carlos... Je te parle au lit.

- Ahhhh ! »

Lando et moi partons dans un éclat de rire en voyant l'expression amusée de notre ami. Carlos peut sembler un peu excentrique, mais en réalité, il est d'une grande gentillesse. Je me considère chanceux de l'avoir comme coéquipier et ami. Avec lui, les moments sont toujours animés, et l'ennui n'a pas sa place.

« C'était en seconde C. Elle s'appelait Isabella.

- Et toi, Lando ?

- Terminale. Et elle s'appelait Maddie. Pourquoi ?

- Imaginez, un jour, elle toque à votre porte, après des années d'absence, et elle vous dit qu'elle est revenue pour vous. Vous réagissez comment ? »

Et si c'était écrit ? || Charles Leclerc Where stories live. Discover now