Chapitre 44

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- 20 juin 2023, Charles-

🎶  How Do I Say Goodbye - Dean Lewis 🎶

Un jour, ma psy m'a dit qu'un deuil ne se faisait pas vraiment. Je ne voulais pas la croire. Je pensais qu'il allait partir avec le temps. Mais non. Il est là. Tout le temps présent. Elle avait raison. Un deuil ne se fait jamais. On apprend juste à vivre avec... Tout simplement parce que nous n'avons pas le choix. Il ne partira jamais. Je dois juste... L'accepter. Il fait partie de moi, de ma vie.

« On y va Charles ? » Me demande Sofia.

Assis sur mon lit, contemplant une photo de mon père, je hoche difficilement la tête, les larmes aux yeux. Voilà 6 ans qu'il n'est plus de ce monde... Et chaque année, c'est toujours la même chose. On a le droit à un repas de famille pour honorer la mémoire de mon père. Je déteste ça... Parce que c'est dans ce genre de moment que je montre mes faiblesses. Et ce n'est absolument pas dans mes cordes de montrer des sentiments négatifs. Surtout la tristesse.

Sofia et moi, sans un mot, sortons de notre maison. Elle se place à l'avant de ma voiture, côté conducteur. Je n'ai pas le cœur à conduire. Alors je préfère qu'elle s'en charge. De toute manière, je lui fais confiance. Je m'assieds à ses côtés, et pose ma tête sur la vitre. Je retiens mes larmes depuis que je suis réveillé. Je ne dois pas craquer. Je ne peux pas m'autoriser à craquer... Il me manque...

Comment ma mère fait-elle pour supporter cette tristesse, cette douleur ? Elle est si forte. Je ne connais pas plus forte qu'elle, en réalité. Grâce à elle, je ne manque de rien. Je dois la rendre fière. Elle a tout donné pour que j'y arrive. Surtout après la mort de mon père. Elle aurait pu abandonner. Mais elle ne l'a pas fait. Elle m'a poussé à me battre. Je ne la remercierai jamais assez pour ce qu'elle a fait pour moi, pour nous...

Ma copine se gare devant le cimetière de Monaco, et c'est la boule au ventre que je sors de la voiture. Je m'approche du portail, et je déglutis. Je baisse la tête et pénètre dans le lieu où vit à présent mon paternel. Lorsque j'arrive sur sa tombe, ma mère, Lorenzo et Arthur sont là, avec la famille de Sofia également, du moins, ses parents sont présents.

Sans un mot, je m'avance vers eux. Ma mère me regarde tristement et éclate en sanglot dans mes bras. J'embrasse sa joue et craque à mon tour. Putain, je déteste être faible. Je ne devrais pas. Lorenzo et Arthur se joignent à nous, et je les serre fort dans mes bras. Notre famille était soudée bien avant la mort de notre père, mais depuis qu'il est parti, elle l'est encore plus. Nous devons être là les uns pour les autres. C'est la base. Et c'est ce que nous faisons depuis le décès de notre père.

Je me sépare de ma mère et de mes frères, et embrasse le front de ma maman, en guise de protection. J'espère qu'elle restera à mes côtés pour l'éternité. Perdre un parent c'est dur, alors en perdre deux... Je n'ose même pas l'imaginer, en réalité.

« Sofia, ma chérie... »

La brune se blottit dans les bras de ma mère, tandis que moi, je m'avance vers la photo de mon père pour la caresser tendrement. J'espère qu'il est fier de moi de là-haut.

« Vous pensez qu'ils sont en train de boire des bières avec Jules ? » Dit Sofia.

J'esquisse un sourire en regardant la photo de mon paternel. C'est même certain. Ils adoraient en boire après le karting. Ma mère les réprimandait de nombreuses fois, mais ils ne voulaient rien entendre.

« Je pense surtout que Jules est en train de le battre sur un circuit. » Renchérit Philippe, le père de Sofia.

Ma mère sèche ses larmes et rigole, tout comme la mère de Sofia, et mes frères. Mon père et Jules étaient très proches. J'aurai pu être jaloux. Mais je ne l'étais pas. Jules était mon mentor. Je l'admirais. Et j'admirais la relation qu'il entretenait avec mon père.

Et si c'était écrit ? || Charles Leclerc Where stories live. Discover now