Chapitre 13

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- 21 avril 2023, Sofia-

« Sofia Bianchi, magne-toi on va être en retard !! » Hurle Charles.

Il m'agace, celui-là. Pourquoi doit-il hurler alors que je suis juste dans la pièce à côté ? Nous avons réservé une chambre d'hôtel à La Spezia. Monsieur Leclerc a insisté pour que je partage la chambre avec lui. Enfin, nous avons dormi dans des lits séparés puisqu'il y avait deux lits simples. Joris, quant à lui, s'est retrouvé seul dans une autre chambre. J'étais censée m'éloigner de Charles, mais c'est plus facile à dire qu'à faire. C'est une tâche trop ardue pour moi. Je suis attirée par lui, et je ne peux pas le nier indéfiniment.

« Je te jure que si tu ne débarques pas dans... »

J'ouvre la porte de la salle de bain et sors, captant le regard intense de Charles, comme s'il me dévorait des yeux. Pourtant, je ne fais rien d'extraordinaire. Je veux dire, je porte simplement un top à manches longues blanc et un jean noir taille haute. Mon maquillage est léger, rien de très extravagant. De son côté, Charles a opté pour un pull blanc et un pantalon noir. Il semble que nos choix vestimentaires soient assortis, comme une sorte de synchronicité entre nous.

« Tu m'as copié ou quoi ?

- Pardon ? C'est toi qui m'as copié. Ma tenue était déjà prête hier soir.

- Vous les femmes, j'avais oublié que vous étiez obligées de choisir vos tenues 24 heures à l'avance.

- Donc c'est toi qui m'as copié. » Je dis en croisant les bras sur ma poitrine.

Il soupire d'agacement, secouant négativement la tête. Mais à quoi bon se demander qui a copié qui ? Ce n'est pas le moment de se chamailler, sinon nous ne partirons jamais. Je suis têtu, et Charles l'est tout autant.

« En tout cas, tu es magnifique.

- Je sais. Tu n'es pas si mal que ça.

- Pas si mal ? Je suis flatté. » Dit-il un sourire en coin.

Je m'approche doucement de lui, laissant mes doigts glisser dans ses cheveux pour les remettre en place. Il semble un peu négligé, comme s'il avait oublié de se coiffer. Pourtant, je trouve son désordre capillaire étonnamment séduisant. Ses cheveux ont poussé depuis la dernière fois que je les ai vus, et cela lui donne un charme supplémentaire. Et sa barbe naissante, légèrement hirsute, fait battre mon cœur plus vite, répandant un frisson d'excitation dans tout mon être.

« On va être en retard, Charles.

- C'est toi qui me bouffes du regard, là. Pas l'inverse.

- Joris nous attend.

- Ouais, il nous attend... » Dit-il dans un murmure.

Quand est-ce que ce jeu entre nous va finalement prendre fin ? Depuis mon retour, nous semblons tourner en rond, pris dans une danse éternelle de séduction et de retenue. C'est à la fois excitant et frustrant. Hier matin encore, alors que je m'affairais à préparer des pancakes dans la cuisine, j'ai senti le regard brûlant de Charles sur moi. Il s'approchait dangereusement près, comme s'il était sur le point de m'embrasser, et j'ai senti mon cœur s'emballer. Mais nos échanges ont été brusquement interrompus par les cris soudains de Carlos, qui a déclaré que ça sentait divinement bon. J'apprécie Carlos, mais parfois, j'ai vraiment envie de le faire taire...

« Charles, éloigne-toi de moi, s'il te plait.

- Pourquoi tu ne le fais pas, toi ?

- Parce que je n'y arrive pas...

- Sur ce coup, on est deux... »

Je laisse mes doigts glisser sur sa barbe, sentant la rugosité de ses poils sous mes doigts. Ses paupières se ferment lentement, comme s'il savourait ce moment de tendresse. Mais pour moi, chaque seconde qui s'écoule, chaque millimètre de distance entre ses lèvres et les miennes, devient une torture. Il est temps de briser cette distance, de franchir ce dernier pas qui nous sépare.

Et si c'était écrit ? || Charles Leclerc Where stories live. Discover now