Chapitre 31

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- 17 mai 2023, Charles–

L'ambiance à la maison est particulièrement... Tendue. Sofia n'arrête pas de faire les cent pas dans le salon, son téléphone collé à l'oreille. Je n'ose pas la contrarier, sinon on risque de s'engueuler et je n'ai pas spécialement envie que cela arrive.

« PUTAIN DE FIA DE MERDE ! » Hurle-t-elle.

Elle balance son téléphone sur le canapé et continue de faire le tour de la pièce, en maudissant la FIA. Je comprends qu'elle soit dans cet état, mais ce n'est pas une raison pour insulter la fédération. Bon, vous voulez savoir ce qui se passe, non ?

De la pluie, des orages et de la grêle sont tombés sur la région d'Emilie-Romagne et à quelques jours du Grand Prix d'Imola, le circuit est clairement impraticable. Andrea m'a envoyé des photos, et c'est tout juste si on arrive à mettre un pied...

Le téléphone de Sofia sonne sur le canapé et je vois le numéro du président de la FIA s'afficher. Oh putain... Vu l'état dans lequel est Sofia, je sens que ce pauvre homme va en prendre plein la gueule, c'est même certain. Elle peut parfois être crue dans ses paroles, même si elle ne s'en rend pas compte. Elle s'approche du canapé et finit par décrocher, les mains tremblantes, dû à sa colère excessive.

« Mademoiselle Bianchi, bonjour, écoutez...

- C'est vous qui allez m'écoutez Monsieur Sulayem ! Je n'en ai rien à foutre de vos putains d'excuses à la con ! Rien à foutre. Vous n'étiez pas là quand ce connard de Todt, en 2014 à refuser d'annuler le Grand Prix de Suzuka. Vous n'étiez pas à la tête de la FIA quand MON frère a perdu la vie dans ce putain d'accident ! Tout ça, c'est la faute de cette fédération à la con ! Je vous jure que si vous n'annulez pas ce Grand Prix, et que quelque chose arrive à ne serait-ce qu'à l'un des pilotes, je n'hésiterai à vous poursuivre en justice pour homicide volontaire.

- Je vous entends et...

- ANNULEZ CE PUTAIN DE GRAND PRIX !! »

Carlos et moi sursautons lorsque Sofia se met à frapper dans le mur. Elle raccroche, les larmes aux yeux et balance son téléphone sur le canapé, avant de grimper à l'étage et s'enfermer violemment dans notre chambre.

« Elle n'y est pas allée de main morte, hein... » Dit Carlos.

Ça, je ne te le fais pas dire. Je me lève du canapé, et grimpe à mon tour à l'étage. Je ne dois pas la laisser toute seule. Elle a besoin de réconfort. De moi, par la même occasion. Je pénètre dans la pièce, et la vois de dos, en train de contempler la vue qui se dresse devant elle. Je m'approche de ma douce et enroule sa taille de mes bras, en embrassant le haut de son crâne. Elle ne dit rien, mais je sens son corps trembler, signe qu'elle pleure.

Je prends ses épaules dans mes mains et la retourne pour la serrer très fort dans mes bras afin qu'elle ne s'échappe pas.

« Ils doivent l'annuler, Charles... Ils doivent l'annuler... » Sanglote-t-elle.

Je suis entièrement d'accord avec elle. Après ce qui s'est passé en 2014, à Suzuka, même si la sécrutié a évolué, ils doivent annuler ce Grand Prix. J'ai vu les dégâts et si la course viendrait à être maintenue, ça serait un désastre et certains pilotes risquent gros... Pour la première fois de toute ma vie, j'ai peur. J'ai peur parce que je sais que si le Grand Prix n'est pas annulé, j'y laisserai probablement ma vie, je le sais...

« Ils vont trouver une solution, ne t'inquiète pas, d'accord ? »

Je prends le menton de ma copine et la force à me regarder. Elle hoche désespérément la tête et plaque ses lèvres sur les miennes, ayant besoin d'être réconfortée, ce que je peux entièrement comprendre.

Et si c'était écrit ? || Charles Leclerc Where stories live. Discover now