Chapitre 50

5.3K 196 67
                                    

- 30 juillet 2023, Charles-

Je franchis la ligne d'arrivée en 3ème position, et je soupire de soulagement en réalisant que c'est la dernière course avant la pause estivale. Le programme de ses prochaines semaines : Corse avec mes amis, et ensuite, je vais me poser en Sardaigne avec ma famille. D'ailleurs, Sofia vient avec nous. J'étais dans l'obligation de lui proposer. Elle fait partie de mes amis, et de ma famille par la même occasion. Puis, les Bianchi viennent également avec nous en Sardaigne donc c'est l'occasion d'être tous et toutes réunis.

Dans le parc fermé, j'offre une accolade à Max, le vainqueur de cette course. Sergio Perez quant à lui est deuxième. Je suis content d'avoir terminé sur le podium. Je suis fier de ce que j'ai accompli aujourd'hui. Ça fera taire certaines personnes. Comme celles qui ne croient pas en moi par exemple.

Après avoir débriefé dans la salle de repos, je monte sur le podium, le sourire aux lèvres. Comme à chaque course, mon regard se perd dans la foule, la cherchant. J'ai toujours espoir qu'elle soit présente mais elle n'est pas là. Je voudrais tellement qu'elle débarque, son sourire aux lèvres et qu'elle me félicite pour ce podium que je mérite tant. Mais quand je regarde la foule, mon visage s'éteint et mon sourire s'efface, constatant qu'elle n'est pas là.

Marta, Riccardo, Lorenzo et Arthur m'applaudissent et je leur envoie un baiser. Heureusement qu'ils sont là pour me consoler et pour réparer les morceaux de mon cœur. Max et Sergio me prennent dans leur bras et je les félicite pour leur première et deuxième place. Nous faisons péter le champagne, comme à chaque podium et j'en profite pour en boire une goutte. Pas qu'une d'ailleurs.

Je descends du podium et fais quelques interviews. Je suis un peu perdu car notre nouvelle attachée de presse n'est pas compétente et je ne sais même pas si elle connait son propre métier. En tout cas, je me débrouille seul durant les interviews, et j'essaie de faire de mon mieux puisque Coralie ne veut absolument pas m'aider.

Je remercie les journalistes et vais directement dans ma driver-room pour souffler un bon coup et surtout pour faire redescendre la pression. Je m'écroule sur le canapé et prend ma tête dans mes mains. Et enfin, je craque. Des centaines de larmes s'écoulent de mes yeux et je ne peux malheureusement pas les contrôler. Je ne comprends pas comment tout a pu voler en éclat entre nous... Comment notre couple a pu se détruire de la sorte alors que nous étions fous amoureux l'un de l'autre ? On s'aime à en crever mais nous ne pouvons pas être ensemble à cause des différentes envies que nous avons.

Moi, je veux tout plaquer pour être avec elle. Pour élever ce bébé avec la femme de ma vie. Et Sofia... Elle veut que je me concentre sur la F1, et rien que sur la F1. Voilà pourquoi tout s'est terminé. Je pensais qu'en continuant la F1, elle allait changer d'avis. Qu'elle allait revenir vers moi, et que tout allait redevenir comme avant entre nous. Mais elle ne l'a pas fait. Elle m'a laissé mourir à petit feu...

Ce jour-là, je n'ai pas eu le courage d'aller à l'échographie. Je lui avais dit que je viendrais mais je n'ai pas eu la force de faire semblant. Je m'en veux toujours autant d'ailleurs. Elle avait besoin de moi, le bébé aussi, et je n'ai pas été capable de remplir cette mission. Parce que je suis un lâche...

« Mec ? »

Je tourne la tête et essuie mes larmes quand Pierre entre dans ma driver-room. Il me sourit tristement et s'assied à mes côtés. Il enroule son bras autour de mon épaule et je me serre contre lui. Qu'est-ce que je ferais sans mon meilleur ami ? Il est constamment sur mon dos. Pour vous dire, il crèche chez moi avec Kika pour que je ne sois pas seul. Je me demande même s'ils ne se sont pas donné le mot avec Arthur et Carla.

« C'est cool que tu viennes en Corse avec nous. » Je dis à Pierre.

Il n'était pas censé venir puisqu'il doit voir de la famille à Kika au Portugal, mais il a fait ses yeux de biches à sa copine et elle a cédé. Personne ne peut résister au regard de Pierre. J'appréhende un peu ces vacances. Les retrouvailles avec Sofia... Mais heureusement, je serais bien entouré, donc ça devrait le faire.

Et si c'était écrit ? || Charles Leclerc Où les histoires vivent. Découvrez maintenant