Chapitre 17

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Sagitta, Douzième Royaume, Palais de Valyar.

Satia s'éveilla et s'étira longuement entre ses draps. Déjà une semaine qu'elle logeait au Palais, pourtant chaque réveil lui paraissait irréel.

La jeune femme prenait ses marques et apprivoisait son emploi du temps, chargé. Le matin, quand l'Assemblée ne se réunissait pas, elle étudiait les dessous de l'histoire de la Fédération avec le Souverain, ou bien approfondissait ses connaissances des coutumes de chacune des douze planètes auprès de l'un des Djicams.

Satia prenait ensuite son repas avec Dionéris et sa famille, souvent accompagnés par plusieurs membres des Seycams, voire par les Djicams présents à Valyar.

L'après-midi lui apportait un peu de répit. Il était en général consacré à des visites, des promenades... l'occasion pour elle de fréquenter les Seyhids d'un peu plus près, et d'apprendre encore, qu'il s'agisse de lire les sous-entendus ou de s'initier à de nouvelles activités. Le soir, Satia débriefait souvent la journée avec Dionéris, avant de diner le plus souvent avec Damien et quelques Seyhids, quand elle n'était pas invitée à l'une des nombreuses réceptions. Malgré ses préférences personnelles, Satia était bien décidée à ne froisser personne et à se montrer polie.

Et dans quelques mois, quand le Souverain la jugerait prête, elle effectuerait le traditionnel pèlerinage en visitant les douze Royaumes. Tout en continuant à assister aux réunions hebdomadaires de l'Assemblée, bien sûr. Une somme de travail gigantesque l'attendait.

Satia chassa ces pensées déplaisantes. Autant ne pas angoisser tout de suite pour les évènements futurs. Une chose à la fois. Le reste viendrait bien assez tôt.

Un coup fut frappé à la porte de sa chambre.

–Votre petit déjeuner est prêt, Durckma.

La jeune femme avait encore beaucoup de difficulté à accepter d'avoir besoin d'une femme de chambre. Deux à son service exclusif ! D'accord, Satia n'avait pas vraiment le temps de s'occuper du ménage, et monter treize étages avec un plateau dans les bras ne pouvait être qu'un supplice.

Pour l'habillage, par contre, Satia restait pudique. Et c'était aussi la raison pour laquelle ni Monie ni Elysie n'avaient l'autorisation d'entrer dans sa chambre sans s'annoncer.

Satia soupira. Le Souverain lui avait accordé deux jours par mois pour rendre visite à son père. C'était si peu, et elle avait tellement peu de temps pour elle... Il lui tardait de le revoir. Elle avait tellement à lui raconter.

*****

Massilia, Neuvième Royaume, Quartier-Général des Mecers.

Allongé sur son lit, Lucas contemplait le plafond blanc de la chambre qu'il occupait durant son court séjour. Les Mecers ne possédaient pas grand-chose, et changeaient de lieu de vie au gré de leurs missions.

–Je peux entrer ? fit une voix étouffée derrière la porte.

–Je t'en prie, fais donc, répondit le jeune homme.

Matthias pénétra dans la petite pièce, et Lucas s'assit pour accueillir son ami.

–Comment te sens-tu ? s'enquit ce dernier.

–Aussi bien qu'on peut espérer l'être après ce genre d'épreuve.

–Je comprends, fit l'Émissaire avec compassion. Si tu souhaites en parler... n'hésite pas.

Les Douze RoyaumesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant