LOVE - Charles Leclerc

30

LILY-ROSE SANTINI

— Nan Amalia, tu ne vas pas mettre tous tes doudous, il n'y a plus de place.

— Mais je veux tous mes doudous !

La petite fille explosa en sanglots, partant de sa chambre rapidement.
Lily-Rose regarda sa fille partir sans rien dire, déposant les nombreuses peluches par terre pour aller chercher sa fille.

Elle la retrouva sous le bar, recroqueviller sur elle-même, pleurant encore à chaudes larmes.

— Amalia, ma chérie, qu'est-ce qu'il t'arrive ?

Amalia se remit à pleurer tandis que Lily-Rose s'approchait d'elle, essayant de comprendre le comportement surprenant de sa fille.

— Je veux pas te laisser toute seule.

— Mais je ne serais pas toute seule, je serais avec Charles. Et les doudous que tu auras laissés aussi ! J'y prendrais bien soin ne t'inquiète pas.

— Tu m'appelleras ?

— Tous les jours si il faut. On va continuer de faire ton sac ? Sinon papa il va être en colère de nous voir en retard.

Amalia essuya ses larmes à l'aide de ses petites mains avant de se lever et de retourner dans sa chambre. Charles ne devrait pas tarder à arriver, elle ne voulait pas vivre se départ toute seule. Charles avait fait un détour rapide à Maranello avant de venir à Naples pour la fin des vacances.
Dans trois heures Amalia avait rendez-vous à l'aéroport pour rejoindre Leandro et partir pour le Brésil comme premier pays.

Chaque tenue triée et posée dans la valise était comme un couteau qui s'enfonçait dans son cœur. Voir son enfant partir était une chose que Lily-Rose avait pensée, mais pas aussi jeune et pas aussi loin.

— Je suis là ! s'écria Charles à l'autre bout de l'appartement.

Amalia ne perdit pas une seconde avant de sortir en courant de la chambre et Lily-Rose entendit le rire de sa fille, sûrement dans les bras du monégasque.

— Oui promis, je te le promets micetta.

— Tu lui promets quoi encore ? demanda-t-elle en se levant pour le saluer.

— Dis pas Charles ! s'exclama Amalia en plaquant ses mains sur les lèvres du pilote. C'est un secret.

Lily-Rose rigola, s'approchant d'eux et déposant délicatement ses lèvres sur celles de Charles. Amalia resta coller contre le torse de Charles, regardant les deux amoureux s'embrasser.
Depuis qu'elle savait que Charles allait pouvoir être à ses côtés dans ce moment compliqué l'avait rassurer. Elle n'allait pas être totalement seule après ce départ et cette idée la réussirait beaucoup plus que ce qu'elle n'avait pus imaginer.

— Comment tu te sens ?

Lily-Rose haussa les épaules, s'écartant de Charles pour continuer et espérer terminer rapidement la valise. Si il y avait bien une chose qu'elle n'avait pas envie de subir c'était la colère de Leandro face à son retard qu'il jugera rapidement comme prévu.

— T'es prête pour l'aventure Amalia ? demanda Charles en portant à bout de bras la valise dans les escaliers.

— Oui ! Papa a dit que j'allais me faire des copains dans le monde entier !

— Tu sais que tu vas beaucoup nous manquer hein.

— Je demanderais à vous appeler tous les soirs. Papa il m'avait dit oui.

Lily-Rose sentit les larmes lui monter aux yeux. Charles le remarqua et prit les devants en attachant Amalia dans son siège tandis que l'italienne s'installait sur le siège passager.

Elle allait perdre son enfant.

Elle allait la voir partir pour une durée interminable.

Son cœur était brisé.

Une larme solitaire glissa le long de sa joue et la porte de la voiture s'ouvrît en face d'elle. Charles s'abaissa à sa hauteur avant d'embrasser délicatement son front.

— On a encore du temps devant nous, tu veux qu'on prenne notre temps ?

Lily-Rose hocha négativement de la tête, se pinçant les lèvres. Ça devait arriver, elle se savait. Elle avait eu le temps de se préparer.

Le trajet jusqu'à l'aéroport sembla trop court. Amalia sauta presque de la voiture tandis que Lily-Rose restait figer dans le fond de son siège. Incapable d'affronter la réalité de la chose. Sa fille partait et c'était réel.
Guiliana et Leandro étaient déjà présents devant l'aéroport. Ils les saluèrent d'un grand sourire avant d'attraper la valise d'Amalia pour la regrouper avec les autres.

Charles attrapa la main de Lily-Rose, voulant lui montrer son soutien autant qu'il le pouvait et Lily-Rose pouvait le remercier des centaines de fois.

— Bon, on va y aller, fit Leandro. Amalia tu fais un bisou et un gros câlin à maman ?

L'italienne décida de s'accroupir, ouvrant grands ses bras pour accueillir sa petite fille. Humer son shampoing une dernière fois avant un bon bout de temps.

— Je t'aime fort, murmura Lily-Rose, essayant un maximum de ne pas pleurer devant sa fille pour ne pas la faire culpabiliser de partir. Où que tu sois je t'aimerais autant que la distance entre la terre et la lune.

— Et moi encore plus !

— Tu profites pour moi hein !

— Est-ce que tu vas m'oublier ?

— Non, bien sûr que non. J'attendrais ton appel à chaque fois et ça sera la fête tous les jours quand tu vas revenir.

Amalia embrassa les joues de sa mère délicatement avant de la prendre à nouveau dans ses petits bras. Amalia décida ensuite de faire un bisou à Charles, lui chuchotant quelque chose qui fit bien rire le monégasque mais que Lily-Rose ne put entendre.
Les au revoir réalisé, Lily-Rose regarda juste le trio partir vers le fond de l'aéroport. Elle était les bras ballants, à juste regarder sa fille partir vivre une vie complètement différente.

— On va rentrer, ils sont partis maintenant.

Charles passa une main dans le dos de Lily-Rose pour l'inciter à avancer et de le suivre, ce qu'elle fit dans le silence total. Ses larmes étaient au bord de couler. Mais pleurer signifierait accepter qu'elle était partie.

Le trajet jusqu'à l'appartement se fit dans un silence de plomb. Charles avait vite compris qu'il fallait mieux ne rien dire et juste attendre que Lily-Rose digère la réalité de la chose. La soirée allait être compliquée.