Chapitre VI

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VI.

     Après avoir fermé mon cahier d’histoire et ranger mes affaires dans un tiroir, je sortis mon sac de sport. J’y mis un short, une paire de chaussettes, une serviette, un gel douche, mes baskets et le maillot de handball que je portais lors des matchs officiels. Je descendis mon sac dans le salon et me rendis dans la cuisine prendre une bouteille d’eau fraîche et quelques barres de fruits, que j’ajoutais au reste. Mettant cela de côté, je sortis une salade en barquette toute prête du réfrigérateur, ce qui me servait de repas. J’étais tellement anxieuse quant à ce premier match que je n’aurais pas avalé grand chose. Je m’installais à table et mangeait ma salade, tout en regardant les informations à la télévision. Après un court passage dans la salle de bain, je mis mon manteau, pris mon sac, m’assurais une dernière fois que rien ne manquait et me plantais devant la maison en attendant les Collins, qui arrivèrent peu de temps après.

     -C’est Robin qui t’a amené ? me demanda Jeanne qui enfilait son short.

     -Oui. Dis-moi, tu a vu les filles de l’équipe dijonnaise ? Il paraît qu’elles sont encore plus impressionnantes qu’avant ! riais-je nerveusement tout en attachant mes cheveux en queue de cheval.

     -Ne m’en parle pas ! se lamenta-t-elle.

     -Allez les filles, entraînement ! Spencer, capitaine, il faut que tu viennes signer la feuille de match ! vint nous dire la coach, visiblement de bonne humeur.

     Je me rendis donc auprès de la table d’arbitrage, signais les papiers qu’il y avait a signé et me mis d’accord avec le capitaine de l’équipe adverse quand au choix du ballon. Je mis du sparadrap autour de mon poignet où se trouvait un de ces bracelets porte bonheur qui sont censés tomber tout seul, et entrepris de structurer l’entraînement. Après avoir motivé mes troupes et salué une à une les adversaires, le match commença enfin, non sans pression. L’avantage de jouer à la maison, c’est que les encouragements ne manquaient pas. Une foule d’autres élèves étaient dans les gradins et semblait faire un concours de celui qui criera le plus fort avec les supporters du lycée de Dijon. Motivée et déterminée, j’engageais.

     -Allez les filles ! On reste motivées ! On n’a que deux points d’écarts avec les dijonnaises ! On peut les battre, ne lâchez rien ! criait notre entraineur avec un regard motivant et en faisant de grands gestes. Faites attention à vos passes, j’ai vu plusieurs pertes de balles inutiles en première mi-temps ! Parlez-vous un peu plus et n’hésitez pas à mettre en place les stratégies d’entraînements ! Allez, allez ! termina-t-elle.

     Toutes remontées à bloc et bien déterminées à rattraper ces deux points d’écart, nous retournions nous entrainer quelques minutes sur le terrain avant la reprise. En poussant la porte du vestiaire, j’aperçus Austin dans les gradins, à l’autre bout du terrain. Il était calme au milieu des autres élèves du lycée qui ne cessaient de crier et de danser. Il me regardait, avec un sourire, mais semblait quelque peu distant. En même temps, je me mets à sa place. Je n’aurais pas aimé qu’on me pose un lapin. Mais s’il y a bien une chose que je ne voulais pas faire aujourd’hui, c’était me justifier auprès de lui. Si je lui expliquais mes motivations, il me prendrait pour une folle. J’espérais donc qu’il s’en irait directement après la fin du match.

     Après quelques échanges de balles et de tirs visant à échauffer la gardienne, le match reprit son cours pour trente nouvelles minutes.

     -On a gagné ! On a gagné ! On a gagné ! Qui sont les meilleures ?! C’est nous !

     Cette affreuse cacophonie qui était en fait la manifestation de joie de l’équipe de Dijon, me donnait vraiment mal au crâne. Elles ne nous avaient battues que d’un point, ce qui était encore pire que de se prendre une bonne raclée. Déprimée, je me rendis sous la douche en quatrième vitesse, prenant tout de même la peine de féliciter chacune des joueuses, aussi bien de mon équipe que de l’équipe adverse. Nous ferions mieux la prochaine fois.

Amor MortisWhere stories live. Discover now