Chapitre VII

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VII.

     J’étais face à ces envoûtantes eaux profondes. Les étoiles dans le ciel se reflétaient dans la noirceur abyssale des eaux du lac. Cette nuit était plutôt douce pour un soir d’hiver, et le cadre idyllique du lac me faisait rêver. Ce parc était le charme de la ville, et il était probablement l’endroit fétiche de tous ses habitants. Les activités principales s’y concentraient et laissaient finalement peu d’attraction aux autres espaces urbains. Au lac, on pouvait choisir de passer son temps au cinéma, au mini-golf ou bien encore dans un des nombreux bars, et ce ne sont que des exemples. Cette omniprésence des bâtiments et aménagements culturels du lac aurait pu retirer de son naturel à ce lieu et le rendre repoussant. Mais les activités étaient distantes l’une de l’autre, ce qui permettait à la végétation locale de conserver sa place et de faire pleinement partie de cet espace. Ainsi, sur le chemin de l’auberge où Austin m’avait donné rendez-vous, je pouvais profiter d’encore quelques fleurs bordant le chemin sinueux. Il y avait également de nombreux arbres sans feuilles, qui ne perdaient toutefois pas de leur charme, ainsi que des sapins qui seront prochainement décorés à l’occasion des fêtes de fin d’année.

     Après avoir dépassé un restaurant, la piscine et l’école de voile, ainsi que les espaces verts par intermittence, j’arrivais devant la porte de l’auberge « Chez Ben ». Je poussais cette dernière et entrait dans la pièce, chaude et accueillante. Le comptoir du bar se trouvait le long d’un mur et était fait d’un bois sombre vernis et magnifique. Les tables étaient elles aussi faites de ce bois et se trouvaient à multiples endroits dans la pièce. Le couvert y était mit avec sur chacune d’elle, une bougie qui accentuait cet ambiance chaleureuse très agréable. Au fond de la pièce se trouvaient deux portes : l’une portant l’indication « Toilettes » et l’autre « Privé ». Trois personnes se trouvaient au bar et plaisantaient, de bonne humeur, tandis qu’un couple dinait dans un coin de la pièce. En tout cas, Austin n’était pas là. Sur le moment, j’espérais qu’il n’ai pas eu l’idée de se venger en fuyant à son tour et m’installais au comptoir après un regard furtif sur ma montre : j’étais pile à l’heure. Un homme arriva pour prendre ma commande, alors qu’il essuyait un verre :

     -J’attends quelqu’un, lui dis-je poliment dans un sourire.

     -Je suis là !

     Je sursautais en voyant Austin derrière moi, surgit de nulle part. Mon cœur battant très fort, je me contentais de répondre à son sourire lorsqu’il me toisa, le regard plein d’espoir.

     -Spencer, je te présente Cameron Benson, ami et patron de cette auberge, ajouta-t-il en le désignant de la main.

     Cameron était grand, vêtu de noir de haut en bas, et semblait avoir presque 30 ans. Il regarda Austin, surprit, puis me dévisagea avant de me sourire, visiblement satisfait.

     -Enchanté Spencer ! me lança-t-il tout en me tendant la main.

     Je lui tendis la mienne et répondit, souriante. Austin pivota sur son tabouret et vint me faire face. Ses genoux touchaient déjà les miens mais il se rapprocha encore et vint plonger ses yeux dans les miens :

     -Je suis heureux que tu sois venue Spencer, me dit-il dans un murmure. Comment vas-tu ?

     Austin paraissait d’autant plus ténébreux et séduisant dans le cadre chaleureux qu’était l’auberge. Ses cheveux blonds étaient coiffés en bataille et faisaient ressortir ses yeux bleu caraïbes, qui eux-mêmes accentuaient la pâleur de son teint et le rosé de ces lèvres.

     -Je crois que ça va ! répondis-je en riant, me posant moi-même la question. Tu surgis souvent de nulle part comme tu viens de le faire ? ajoutais-je avec un sourire.

Amor MortisWhere stories live. Discover now