Chapitre XX

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XX.

     Quel mal de crâne ! J’avais la désagréable impression d’avoir des cymbales dans la tête. Ou bien des maracas qu’on le secouait à chaque fois que je recevais une claque.

     -Tu vas te réveiller, oui ?! cria-t-on dans mes oreilles.

     Je m’étais évanouie une énième fois sous les coups de Markus, le bourreau du camp adverse. Il espérait obtenir de moi des informations sur les stratégies de mon clan. Mais non seulement je ne les connaissais pas, mais en plus j’étais bien décidée à ne rien lui dire.

     Je tentais tant bien que mal d’ouvrir les yeux mais celui qui prenait tous les coups était trop endolori pour coopérer. De mon seul œil droit donc, je toisais Markus, le regard mauvais. Laisses moi une seule occasion de te tuer, et tu es mort, pensais-je.

     -Hallelujah ! lança-t-il.

     Il s’approcha plus près et m’empoigna les cheveux avant de les tirer violemment en arrière pour m’obliger à le regarder.

     -C’est la dernière fois que je te pose la question, siffla-t-il entre les dents. Où sont tes amis ?!

     Je continuais de le dévisager avec un regard mauvais, et lui fis comprendre que je ne répondrais pas. Je ne suis pas une lâche.

     -Elle est têtue ! se lamenta-t-il en me lâchant les cheveux.

     Il s’éloigna et se mit à faire les cent pas dans le salon du chalet. Il n’y avait personne d’autre que lui et moi. Pas de traces de lutte. Identique à la dernière fois où je suis venue dans cette pièce. J’en déduisais que les miens étaient déjà partis avant que Markus et sa bande n’arrive ici. Ne pas savoir où ils étaient m’angoissait. J’avais peu de chance de sortir d’ici, mais si j’y arrivais, je ne saurais pas où aller. Cette situation ne sentait vraiment pas bon. Pourquoi rien ne se passe jamais comme prévu ?

     Perdue dans mes pensées, je ne sentis pas venir le coup. Il frappa mon visage une nouvelle fois mais je ne bronchais pas, ce qui l’agaça. Il serra alors ses deux mains autour de mon cou. Il me faisait affreusement mal mais le manque d’air m’empêchait de crier. Je pouvais juste suffoquer, en voyant peu à peu ma fin venir. Je tentais de me débattre mais mes mains et mes pieds étaient liés, ce qui rendait la tâche plutôt difficile. J’allais m’assoupir lorsque quelqu’un entra dans la pièce.

     -Lâche-là ! cria un homme.

     Markus retira brusquement ses mains et se plaça derrière moi. Il semblait être effrayé par l’homme qui se tenait dans le cadrant de la porte. Un grand brun à la peau pâle, musclé comme un bodybuilder. Une véritable armoire à glace.

     -Tu es stupide ou quoi ?! Je te laisse une heure avec elle et tu en fais de la purée ! hurla ce dernier.

     Cela faisait donc une heure que j’étais arrivée ici, puisque je n’avais aucun souvenir de cet homme.

     -Elle ne veut pas me dire où sont…

     -Et la tuer résoudra le problème tu penses ?!

     -Non, répondit-il timidement.

     Je ne sais pas qui était cet homme devant moi mais il devait être sacrément puissant pour réduire Markus à ça.

     -Ils viendront la chercher, ce n’est qu’une question de temps ! Pas la peine de leur courir après, lâcha sèchement l’armoire à glace. C’est fou ce que tu ressembles à ton père ! lança-t-il à mon attention.

Amor MortisWhere stories live. Discover now