Chapitre 0 (4)

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Tu te glisses par la porte ouverte dans la maison du vieux Basile : il est assis sur son fauteuil à bascule et se balance lentement, au rythme de sa respiration, les yeux fermés et la bouche entrouverte. Il doit être en train de dormir. Sa femme, Lucille, émerge de la cuisine, une cuillère en bois dans les mains et un tablier tâché de rouge dissimulant sa silhouette famélique.

— Ah, bonjour, [tonprénom], te dit-elle et sa voix s'évanouit comme un murmure sur ses lèvres, tandis que ses grands yeux bleus comme le lac échouent sur le corps de son mari endormé, qui, bercé par la douceur du mouvement, a commencé à ronfler légèrement. La porte était ouverte?

Elle pousse un long soupir et vient se placer à ses côtés, posant une main bienveillante sur son épaule.

— Tu as besoin de quelque chose? te demande-t-elle dans un souffle.

Son mari fronce les sourcils, et ouvre lentement les yeux, ses lèvres craquelées laissant échapper un grognement : lorsqu'il t'aperçoit, un sourire s'étire sur son visage émacié, à moitié dissimulé par son épaisse barbe blanche.

— [tonprénom], marmonne-t-il, ses mains tremblantes se refermant comme des griffes sur les bras de sa chaise. Tu n'as pas honte de réveiller un pauvre vieillard qui roupille? Espèce de voyou !

Sa colère feinte disparaît rapidement, aussitôt remplacée par le sourire de tout à l'heure.

— Alors quoi? Tu n'en a pas assez appris aujourd'hui? Tu veux que je te montre comment on fait tomber la foudre et s'écarter la mer?

Lucille lui frappe sur la tête, les lèvres pincées.

— Ah, Basilou ! Tu arrêtes un peu de raconter des bêtises?

— Tu sais, ma Lulu, [tonprénom] deviendra un mage incroyable. C'est mon meilleur élève. Meilleur encore que Pervenche !

Lucille croise les bras, sceptique.

— Pervenche est plus âgée, mais à ton âge, [tonprénom], elle ne t'arrivait même pas à la cheville. Crois-moi, tu as un talent incroyable, un talent qui ne demande qu'à être exploité ! Alors, reprend-il sur un ton malicieux, la foudre ou la mer qui s'écarte?

— Mon loulou, tu ne vois donc pas que [tonprénom] doit apporter son panier repas à son père? Vous ferez ça un autre jour.

— Bon, concède Basile en ronchonnant. Ce sera pour une autre fois, alors.

Tu t'apprêtes à partir, mais il pousse un grognement.

— Attends ! Viens ici, dit-il, et il se tourne vers sa femme pour marmonner : Tu n'avais pas des choses à faire dans la cuisine, toi?

Celle-ci lève les yeux au ciel, et quitte la pièce en soupirant :

— Pas plus de cinq minutes, hein ! vous avertit-elle, et tu hoches vigoureusement la tête.

— Vite, vite ! Approche-toi, te presse le vieux Basile, et tu obéis, te penchant pour être à sa hauteur et ouvrant une main, dans laquelle il glisse un petit pendentif doré. Tu veux savoir ce que c'est? Rendez-vous ce soir à dix heures derrière l'église. Ne sois pas en retard !

Il t'adresse un sourire édenté.

— Je ne te poserai pas de lapin cette fois, promis ! La dernière fois, je m'étais endormi.

— Ça va faire cinq minutes ! crie Lucille depuis la cuisine.

— [tonprénom] était justement en train de me dire au revoir ! répond le vieux sur le même ton, avant de te glisser à l'oreille : N'oublie pas, hein. Dix heures, derrière l'église. Allez, envole-toi, petit oiseau !

Tu sors de la petite maison en trottinant, la main serrée sur la petite larme dorée qui pend à ton cou. Tu as hâte d'être ce soir, pour pouvoir en savoir plus sur ce bijou. Tu peux à présent aller :

— au puits, écouter la discussion des commères du village : rends-toi en (1)
— à l'école pour saluer ton maître d'armes : rends-toi en (2)
— discuter avec Pervenche : rends-toi en (3)
— au lac, livrer le panier repas à ton père : rends-toi en (5)
— essayer de sortir du village : rends-toi en (6)

Fiery Quest (Épopée interactive)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant