Fiery Quest (Épopée interactive)

Chapitre 1 (6)

[Vous avez accepté la quête : la Lorelei de l'île du Dok.]

En proie à une curiosité dévorante, tu te rends donc au bord de la mer, chez un batelier qui te conduit à l'île du Dok. Tu trouves sans peine l'étang situé milieu de cette île : il est entouré de gazons marins à fleurs roses, et ses eaux étincelantes reflètent l'immense soleil rouge de cette fin de matinée. Comme tu en fais tranquillement le tour, tu aperçois, vers une des extrémités, à l'ombre d'une touffe de genêts, un canot couleur de mer qui flotte paresseusement sur les eaux dormantes. Ce canot a la forme d'un cygne endormi, la tête glissée sous son aile repliée.

Comme tu n'as jamais rien vu de pareil, tu t'approches avec curiosité et entres dans la barque pour mieux l'observer : mais à peine y as-tu mis le pied que le cygne a l'air de s'éveiller, sa tête émergeant de dessous ses plumes, ses larges pattes s'étendant sur l'eau, et il s'éloigne brusquement du rivage, t'emportant sur son dos.

Tu pousses une exclamation d'effroi, mais le cygne n'avance que plus vite vers le milieu de l'étang. Tu décides alors de te jeter dans l'eau pour retrouver la rive à la nage, mais dès que te vient cette pensée, l'oiseau enfonce son bec dans les eaux scintillantes et plonge, t'entraînant impitoyablement avec lui.

Comme tu ne peux crier sans boire la mauvaise eau de l'étang, tu es forcé de te taire et parviens ainsi à la demeure de la Lorelei.

C'est un immense palais de coquillages, surpassant tout ce que l'on peut imaginer. On y arrive par un escalier de cristal fait de telle manière que, lorsque tu y poses le pied, chaque marche chante comme un oiseau des bois. Tout autour, on peut admirer d'immenses jardins où se déploient des forêts de plantes marines et des pelouses d'algues vertes, toutes parsemées de diamants au lieu de fleurs, de pierres précieuses au lieu de galets.

La Lorelei est couchée dans la première salle du palais, sur un grand lit d'or. Elle est habillée d'une toile vert de mer, aussi fine et souple qu'une vague ; ses longs cheveux blonds entremêlés de corail tombent jusqu'à ses pieds et dissimulent sa poitrine, qu'on devine généreuse, car les courbes de son corps ondulent comme des algues emportées par le courant. Son visage blanc et rose percé de grands yeux bleus rappelle, pour l'éclat, l'intérieur d'un coquillage.

Tu t'arrêtes, tout ébloui face à une créature si superbe, mais la Lorelei se lève et s'avance vers toi en souriant, ses lèvres gorgées de sang dévoilant de petites dents blanches qui brillent d'un éclat nacré. Sa démarche souple et gracieuse rappelle les flots blancs qui courent sur la mer.

— Bienvenue, bel enfant, te dit-elle d'une voix cristalline, en te faisant signe d'entrer de sa main ivoirine, chargée de bijoux plus étincelants les uns que les autres, avant d'ajouter en souriant : Il y a toujours place ici pour les étrangers. Surtout les belles personnes comme toi.

Voilà qui est rassurant : tu entres donc.

— Qui es-tu, d'où viens-tu et que cherches-tu? te demande la Lorelei en plongeant ses grands yeux d'eau dans les tiens, et tu lui réponds le plus sincèrement possible ; tu lui donnes ton prénom, ton lieu de naissance, et lui fais part de ta curiosité quant à son existence.

— Eh bien, viens, [tonprénom], reprend la fée d'une voix suave, et ne t'inquiète plus de rien, car tu trouveras ici tout ce qui pourra te réjouir.

Elle t'a fait entrer dans une seconde salle tapissée de perles, où elle te sert de six espèces de vin, dans six gobelets d'argent sculptés. Tu bois d'abord des six vins, et tu les trouves si bons, que tu te refais servir six fois de chacun : et à chaque gorgée, tu trouves la Lorelei plus belle, sa chevelure plus soyeuse, ses mains plus blanches et plus douces.