Prologue

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Mon histoire débuta une semaine avant la fin des vacances d'été quand ma mère revint du travail avec les yeux pétillants. A cette époque de ma vie, je baignais dans une mare de bonheur vivifiante. J'étais entourée d'une mère aimante, ma meilleure amie déchirait et j'avais juste assez de choses pour considérer que tout allait bien. Je réussissais en classe, je n'avais pas vraiment de raison de me prendre la tête avec des garçons et surtout, je ne m'inquiétais pas de mon avenir et de ma réputation dans mon lycée. En bref, j'étais tout sauf l'héroïne d'une histoire un peu clichée publiée sur un site internet. J'étais bien plus que ça.

Si j'avais su que ma mère allait tout changer, peut-être que j'aurais préféré choisir un roman d'horreur. Parce que j'avais toujours rêvé de parler avec un fantôme.

Et croyez-moi, j'étais saine d'esprit.

Toujours était-il que ma mère était entrée dans l'appartement en jubilant, les yeux brillants, un sourire béat aux lèvres et ce, malgré le fait qu'il était vingt heures passées, que j'étais encore en pyjama et que j'étais probablement restée dans cette tenue toute la journée en compagnie de ma meilleure amie Keira. Par conséquent, personne n'avait fait la vaisselle et le frigo restait désespérément vide. Ce jour-là, ma génitrice s'en moquait.

Sam Green était une femme pour qui j'avais énormément de respect. D'une part parce qu'elle était ma mère et que me supporter valait bien toutes les récompenses du monde et d'autre part parce qu'elle m'avait élevée seule. Mon père était parti avant ma naissance. Jusqu'à présent, nous n'avions jamais vraiment parlé de lui. Elle se gardait bien de se souvenir et moi, j'avais très vite compris qu'il ne valait mieux pas l'évoquer. Mon père était donc une inconnue à l'équation Carly Green.

Quand elle se dirigea dans la cuisine d'un pas guilleret, Keira et moi-même furent soudainement happées d'une curiosité monstrueuse. C'était rare de voir une telle scène à la maison. D'habitude, Sam commençait par me dire qu'une journée en pyjama n'allait pas m'apporter grand-chose dans la vie avant de s'asseoir avec nous sur le canapé et de commander des pizzas. Cette fois-ci, en plus d'avoir couru à la cuisine, elle s'était jetée sur le frigo pour en sortir une vieille bouteille de champagne oubliée par hasard après une fête et s'était ensuite tournée vers moi.

« Les filles... J'ai eu une promotion. »

Sur le coup, il y eut un petit silence, comme si nous ne réalisions pas vraiment ce qui se passait. Lorsque la parole nous revint, Keira se mit à piailler, surexcitée. Contaminée par la joie de ma meilleure amie, je ne pus m'empêcher de sautiller sur place alors que ma mère se démenait pour ouvrir la bouteille et faire sauter le bouchon. Lorsqu'elle y parvint, Sam attrapa trois verres dans le placard et nous servit avant de nous faire asseoir autour de l'ilot central de la cuisine.

« Mais c'est génial ! rétorqua Keira qui partageait nos joies et nos larmes depuis mes trois ans et demi.

- C'est incroyable ! J'ai reçu un mail de la patronne. D'habitude, elle vient faire un tour des bureaux new-yorkais courant septembre mais elle a dit que c'était trop urgent de m'avoir à sa disposition dès la rentrée ! répondit ma mère pleurant presque de joie. Je suis invitée à dessiner la nouvelle collection mode et déco de l'entreprise. Je n'en reviens pas ! C'est plus qu'une demande personnelle, c'est carrément une demande d'association. Apparemment, mon travail a été remarqué par les partenaires et... Je parle trop les filles, hein? C'est juste... je suis tellement heureuse. Je serais payée le double et en plus, j'aurais un logement de fonction.

- Ah oui ? relevai-je ébahie à l'idée de quitter l'appartement miteux dans lequel nous vivions depuis le début de ma vie. Quel quartier ? »

J'aurais dû me douter que quelque chose ne tournait pas rond quand ma mère posa son verre sur le comptoir avant de craquer ses doigts nerveusement.

« Justement, Carly... Ce n'est pas quel quartier, mais plutôt quelle ville... »

Je ris. Nerveusement. Keira aussi.

« Ecoute Carly, je ne vais pas passer par quatre chemins... murmura ma mère. Tu sais que je travaille pour une entreprise dont le bureau central n'est pas à New York mais dans une petite ville sur la côte. C'est aussi un peu le concept, tu vois... On n'est pas une entreprise de grande ville même s'il y a un bureau économique ici pour des raisons pratiques. Du coup, devenir associée avec ma patronne, ça veut dire rejoindre le bureau central. Ma puce... On déménage à Blueberry's Harbour, dans le Maine. »

Je pris le temps de vider mon verre de champagne d'une traite, sous le choc. L'information était entrée dans mon cerveau mais j'avais comme l'impression que le bureau de traitement avait littéralement flambée parce que Josiane du sixième avait encore oublié de débrancher la machine à café après la fermeture. Et puis tout à coup, en même temps que le verre sur le faux marbre de l'ilot, ça m'a percuté.

Moi, Carly Green, dix-sept ans et toutes mes dents, étais actuellement en train de fondre en larme au milieu de ma cuisine.

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Et voilà pour ce prologue ! 

J'espère qu'il vous aura plu et que je vous retrouverai pour la suite !

Si c'est le cas, n'hésitez pas à voter, commenter et partager !

Elwyn.


Ce chapitre a été relu par @-arion-, @DaphneyDemers et @xChiaraM. Elles sont toutes trois auteures et sont les petites fées d'histoires très chouette - je vous conseille notamment CrushPierrePaul (ajoutez un arobase, je n'arrive pas à le mettre moi-même, bonjour la technologie) et Un jour peut-être, deux histoires que j'apprécie énormément ! Merci à elles ! N'hésitez pas à visiter leurs pages.


Moi, mon Portable et l'Idiot d'en FaceOpowieści tętniące życiem. Odkryj je teraz