Chapitre 10

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Après quelques tentatives infructueuses pour contacter ma mère, je m'étais finalement décidée à pédaler le plus vite possible. Ce fut donc une heure de profonde panique pour moi et probablement pour ma mère et les rares personnes qu'elle avait pu joindre pour se consoler et se rassurer. J'espérais qu'elle n'avait pas encore appelé la police, sinon, j'étais bien partie pour tourner le remake en réalité augmentée de Raiponce.

Et bizarrement, pendant que je pédalais à n'en plus sentir mes jambes, mes pensées faisaient la navette entre Seth et les ennuis que mon téléphone avait depuis notre rencontre. C'est vrai, s'il ne m'avait pas bousculé ce jour-là, et que mon téléphone n'était pas tombé à terre, peut-être que tout ça ne serait jamais arrivé. J'avais envoyé un message à ma mère mais l'innocente jeune femme que j'étais ne s'était pas posée la question de s'il avait bien envoyé ou non. Et voilà comment je me retrouvai dans les ennuis jusqu'au coup. Merci, voisin.

J'arrivai finalement chez moi. Un rapide coup d'œil à l'écran de mon téléphone m'indiqua qu'il était presque minuit. Soit quatre heures après la fin de mon service. Si je ne m'abusais, j'étais déjà morte et enterrée. Leith ne récupérerait jamais son vélo, Finnigan son livre et Pampy, sa maîtresse adorée. Si tenté que Pampy m'aimait vraiment. Toutes ses réflexions positives m'amenèrent devant ma porte. Tremblante, je fouillais désespérément mes poches à la recherche de mes clés quand tout à coup, la porte s'ouvrit à la volée.

Ma mère était là, le visage rouge, les joues creuses et les yeux fatigués. La trace de ses larmes luisait sous la lumière du porche et quand elle réalisa que c'était bien moi, ma génitrice ne fit pas un geste.

« Carly, bon sang... s'exclama-t-elle finalement en se jetant dans mes bras.

- Je suis là, maman, murmurai-je en la serrant un peu plus fort. »

Elle devait être terriblement en colère et probablement dans un état proche de la crise de nerf. Pour ma part, j'étais encore sous le choc de ne pas avoir vu volé ma tête quelques mètres plus loin pour espérer m'en sortir indemne. Peut-être avais-je encore le temps de trouver une excellente raison crédible pour mon silence radio à une heure pareille. Il me semblait de toute façon logique qu'accuser Seth ne fonctionnerait pas et ne m'aiderait pas non plus.

« C'est elle, Samantha ? demanda la voix claire d'Eva Potter depuis le couloir. »

Je relevais la tête pour apercevoir notre voisine dans l'embrasure de la porte du salon. Elle semblait soulagée de me voir. Heureusement que je m'étais déjà préparée à mentir sur les raisons pour lesquelles mon téléphone ne fonctionnait plus. Elle n'aurait probablement pas apprécié que je fasse porter le chapeau à son fils. Fils qui apparut juste derrière elle, les mains dans les poches, l'air détaché. Ma soirée ne pouvait pas être pire à présent.

Ma mère se retira de son étreinte et passa un regard sévère et déçu sur mon visage et ma tenue. J'étais trempée. Sur le chemin du retour, il s'était remis à pleuvoir plus fort et j'avais beau faire comme si de rien n'était, je grelottait discrètement de froid. D'un geste un peu brusque, Sam me tira à l'intérieur et referma la porte à clé derrière moi, sûrement par peur qu'il me prenne l'idée de fuir l'orage que je m'apprêtais à affronter.

« Tu as de la chance que je n'ai pas appelé la police, Carly Green ! s'écria tout à coup ma mère, faisant sursauter Eva et Seth par la même occasion. Où étais-tu passée ? Qu'est-ce qui t'as pris de rentrer aussi tard ? Et ton téléphone ! A quoi sert ton téléphone si ce n'est pas pour me prévenir quand tu changes tes plans pour la soirée ? Tu files un très mauvais coton jeune fille !

Moi, mon Portable et l'Idiot d'en FaceOn viuen les histories. Descobreix ara