Chapitre 05

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Mon téléphone se mit soudainement à vibrer sur la table de chevet. Comme je pensais que c'était encore une blague de Seth, qui avait obtenu mon numéro, je n'avais pas décroché tout de suite. Mon voisin n'avait visiblement pas apprécié que je me moque gentiment de lui devant sa mère et se vengeait à présent en faisant constamment sonner mon portable, quelque soit l'heure et le moment de la journée. Quand je décrochais, il me racontait une blague puis raccrochait. Quand je ne décrochais pas, il rappelait. Et si je m'entêtais à l'ignorer, il laissait une blague sur mon répondeur. Keira s'était longuement amusée de cette situation lorsque je lui en avais parlé et avait même proposé que je dépose une plainte pour harcèlement, histoire de pimenter notre petite guerre amicale. Comme c'était la sixième fois qu'il sonnait depuis une heure, je concédais à décrocher pour en finir rapidement avec mon voisin et retourner à mon livre.

Me penchant vers ma table de chevet, j'attrapai mon portable et activai l'appel. Aussitôt, j'entendis la respiration de Seth à l'autre bout du combiné.

« Salut, voisine ! s'exclama-t-il, tout en soufflant bruyamment dans le micro.

- Est-ce que tu es à vélo ? m'inquiétais-je, amusée.

- Oui, pourquoi ?

- Parce que c'est dangereux et que tu ne voudrais pas que j'aille dire à ta maman que tu téléphone au guidon...

- N'essaie même pas de me menacer, Green. »

Un petit sourire étira mes lèvres tandis que j'entendais Seth éviter de justesse un passant qui pesta contre lui.

« Eh, voisine... qu'est-ce que je fais tout seul avec un sniper sur Tatooine ? Jabba le Hutt ! Bon, salut voisine ! »

Et il raccrocha. Je soupirai. Seth était un excellent stratège en guerre psychologique. Ses blagues étaient si désespérante qu'elles me donnaient envie d'abandonner tout espoir en l'humanité. En plus de ça, ses appels incessants et le fait que je ne l'avais toujours pas entré dans mes contacts avaient laissé sous-entendre à ma mère que j'avais un petit ami et c'était elle qui m'harcelait le plus avec cette histoire de téléphone. Mais j'étais prête à répliquer le plus tôt possible ! Seth n'avait qu'à bien se tenir. S'il avait sa défaite à la balle au prisonnier en travers de la gorge, il allait avoir beaucoup de problème de digestion ces prochains jours. Dans ma main, mon téléphone se manifesta de nouveau. Excedée, je faillis raccrocher au nez de mon voisin quand je me rendis compte que ce n'était pas son numéro. Beaucoup trop curieuse pour me méfier, je décrochai.

« Carly Green ? demanda une voix d'homme.

- Oui ?

- Je suis Jack Thorne. Vous avez postulé à ma petite annonce il y a une semaine... pourriez-vous passer aujourd'hui pour un essai ? »

Très discrètement, j'exécutai une petite danse de la victoire avec mon bras libre. La rentrée m'avait complètement fait oubliée ma postulation à un emploi et depuis, je n'avais pas eu de nouvelles. C'était mon premier week-end à Blueberry's Harbour et je me morfondais déjà à l'idée de ne pas pouvoir l'occuper.

« Evidemment ! annonçai-je, joyeusement. Quand est-ce que vous voulez que je me présente ?

- Si vous pouviez être au café à quinze heures, ce serait parfait.

- Quinze heures ? »

Il ne me restait plus qu'une trentaine de minutes. Si j'utilisai le vieux vélo que ma mère s'était achetée pour faire son sport quotidien, je pouvais sûrement y être à l'heure.

« Oui, quinze heures... répéta Thorne.

- J'y serais !

- Parfait, à toute à l'heure ! »

Moi, mon Portable et l'Idiot d'en FaceOnde as histórias ganham vida. Descobre agora