Chapitre vingt-six

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– Tu es sorti avec Pansy Parkinson ? s'insurgea Harry après que Théodore ait exposé tous les éléments aux deux garçons, en quête d'une solution.

Le châtain soupira, le regret se lisant sur son visage. Il respectait Pansy, réellement. Il avait des souvenirs d'elle qui différaient totalement de l'image qu'elle renvoyait aujourd'hui, et il ne parviendrait jamais totalement à en oublier les facettes qu'il avait apprécié, mais à l'heure actuelle, s'en être emmouraché ne comptait pas comme l'un de ses exploits les plus louables.

– Et Granger est persuadée que tu ressens encore quelque chose pour Pansy ? intervint Draco, en pleine réflexion et digérant étonnamment plus rapidement que le brun d'apprendre que ses amis avaient eu une liaison dont il n'avait pas eu connaissance.

Théodore hocha la tête, le front strié de rides. Il ne cessait de se repasser la scène en songeant à tout ce qu'il aurait pu faire pour que les choses tournent différemment. Il était si sûr de lui, à ce moment-là, se confortant dans l'idée que la Serpentard reviendrait à la raison, qu'il avait refusé d'envisager qu'elle puisse prendre un autre chemin, le blessant au passage. Il avait ostensiblement fermé les yeux sur cette éventualité, et il en payait désormais le prix.

– Ça, encore, ça pourrait aller. Mais est-ce que tu ressens vraiment quelque chose pour Pansy ?

Immédiatement, les traits de Théodore se durcirent pour laisser place à une colère sourde.

– Bien sûr que non ! Je te l'ai dit, je gardais simplement une image d'elle que j'espérais retrouver après une bonne conversation, j'ai été stupide mais pas au point d'en rester amoureux, se défendit-il.

Draco afficha une moue dubitative. Harry, lui, observait le blond avec une once de soulagement dans le regard : il préférait le savoir occupé à prendre part aux affaires de cœur de leurs amis plutôt qu'à porter le poids d'actions et de paroles sur lesquelles il ne pourrait désormais revenir. De plus, il adorait voir à quel point le Serpentard s'impliquait dans ce qui était advenu entre Théodore et Hermione, Harry ne s'attendait pas à ce qu'il le prenne avec un tel sérieux.

– Je comprends, d'autant plus que vous avez été plus intimes que vous ne le laissiez penser, mais je ne peux m'empêcher de me dire que nous avons connu un Blaise très différent de celui-ci aussi. Pourtant, tu n'as pas cherché à le convaincre. Si les souvenirs n'étaient pas suffisants, pourquoi le seraient-ils avec celle qui s'en est toujours prise avec plus de vigueur à ta petite amie ?

Théodore ouvrit la bouche, puis la referma, honteux.

Draco reprit la parole :

– Bien, peu importe, vous règlerez ce genre de détails quand Granger aura accepté de t'adresser la parole de nouveau – il se tourna vers le brun – Harry, tu la connais bien, penses-tu qu'il serait préférable de lui laisser du temps, ou de lui faire part de l'entière vérité maintenant pour ne pas la laisser ruminer ?

Harry se mordit la lèvre. Il savait qu'en général, les réactions d'Hermione, bien qu'un tant soit peu excessives, étaient justifiées. Seulement, cette fois, il avait appris que la sagesse dont elle faisait preuve d'ordinaire savait aussi se muer en impulsivité lorsque son cœur était si étroitement touché. Et dans ce cas, que pourrait-il dire ? Ferait-il erreur en conseillant à Théodore de jouer franc jeu au risque de la froisser davantage, ou prendrait-il le risque de lui demander d'attendre, sans savoir s'il conforterait ainsi Hermione dans l'idée que celui qu'elle aime était épris d'une autre ?

– Est-ce que tu lui as dit que tu l'aimais ?

Rapidement, les joues de Théodore se parèrent de rouge. Draco, lui, laissa un rictus amusé effleurer ses lèvres. Il ne lui avait pas répondu, mais de toute manière, le Serpentard s'était douté qu'il ne le ferait pas : il avait vu son cerveau tourner à plein régime, et une pensée en amenant une autre, il s'était totalement égaré de l'idée initiale.

" 𝓁𝑜𝓋𝑒 𝓅𝑜𝓉𝒾𝑜𝓃 " - DRARRY/THEOMIONEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant