Chapitre trente

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Le lendemain, une ambiance morne s'était définitivement installée au sein du château. Harry et Ron étaient brouillés, tandis que ce dernier culpabilisait. Théodore désespérait d'obtenir des nouvelles d'Hermione, qui n'avait pas daigné lui faire signe après que Draco ait déposé la lettre. Le blond, lui, se posait pas mal de questions quant au comportement de Harry, qui était tiraillé.

La salle commune de Gryffondor n'était jamais occupée par tous ceux qui y dormaient. Ils ne se couchaient d'ailleurs jamais à la même heure, ne souhaitant pas se confronter les uns aux autres. Tous n'attendaient qu'une chose, la reprise. Mais onze jours les séparaient encore de cette date, dont les fêtes de Noël, dans trois petits.

Depuis sa conversation – si on pouvait la qualifier comme telle – avec Lucius Malfoy, Harry tâchait de se montrer distant avec Draco. Ce qui lui semblait tout bonnement impossible. Là où son esprit désirait ardemment résister à la tentation de tout lui dire, son cœur – et son corps – montrait très clairement sa désapprobation.

Et Draco le voyait, parce que Harry n'était clairement pas passé maître dans l'art de la dissimulation. Il remarquait la manière dont le brun détournait le regard, conservait une bonne distance durant les repas, s'abstenait de le provoquer comme il se plaisait à le faire. Il n'attendit pas plus pour le confronter – il n'était pas comme Théodore :

– Tu vas me dire ce qui se passe, Harry ?

Le brun sursauta. Il ne s'attendait pas à ce que Draco lui adresse la parole, et certainement pas avec autant de franchise. Il s'était efforcé de ne jamais se retrouver seul avec lui, ce qu'il était parvenu à faire. Draco s'en était aussi aperçu, si bien qu'il n'avait pas attendu de parvenir à le coincer.

Il avait posé cette question ouvertement, à la table des Gryffondor, à l'heure du déjeuner. Harry grimaça. Un silence avait pris place à la table, et Ron semblait le seul à ne pas être mal à l'aise pour Harry.

De toute manière, Hermione et Théodore l'étaient déjà avant ça. Ils s'étaient rendus compte que faire manger les deux Serpentard à une table différente aurait plutôt été un pas en arrière. Ils avaient donc pris sur eux et conservé une certaine distance. Harry avait meublé la conversation, qui avait tout de même été très particulière, car il s'interrompait dès que Draco lui répondait.

C'était un véritable jeu d'équilibriste, que Draco avait refusé d'accepter.

Le Serpentard ne sembla pas s'émouvoir de malaise qu'il avait instauré. Il observait la réaction de Harry, dans l'attente d'une réponse. Ce dernier soupira finalement, et se leva.

Draco lui rattrapa le bras, lui demandant implicitement de ne pas s'en aller. Mais Harry détacha sa main de son bras, pour le tirer vers lui. Il lui demandait de le suivre. Draco sourit imperceptiblement, il avait un instant cru que le Gryffondor le repousserait.

Il culpabilisait un peu de s'en aller comme un voleur était donné la tension qui régnait à la table. Le silence serait très certainement encore plus embarrassant entre Ron, Hermione et Théodore.

Mais Draco était d'avis qu'il valait mieux briser la glace franchement, ce qu'il venait d'ailleurs de prouver. Avec un peu de chance, Théodore prendrait son attitude pour exemple. Même s'il en doutait.

Harry le conduisit finalement jusqu'à la sortie de la grande salle, où il se tourna vers lui.

– Qu'est-ce qui t'a pris ? Les Serpentard ne sont pas censés s'abstenir de faire ce genre de scène ?

Draco haussa un sourcil.

– J'ai posé une question. C'est toi qui me fais une scène, là.

Harry leva les yeux au ciel, ce qui accentua la confusion de Draco. Ça, et la manière dont Harry l'avait lâché comme s'il était contagieux. Il s'apprêtait à réitérer sa question, mais le brun déclara :

" 𝓁𝑜𝓋𝑒 𝓅𝑜𝓉𝒾𝑜𝓃 " - DRARRY/THEOMIONEWhere stories live. Discover now