" 𝓁𝑜𝓋𝑒 𝓅𝑜𝓉𝒾𝑜𝓃 " - DRARRY/THEOMIONE

Chapitre trente-six - final

Harry avait passé une nuit effroyable.

Et encore, le terme « nuit » était plutôt gentil. Son sommeil s'était résumé à un entre-deux particulièrement agaçant. Il n'avait jamais vécu une nuit comme celle-ci. Pourtant, il en avait passé, des nuits hantées de cauchemars. Il ne savait pas qu'une peine de cœur pouvait être si douloureuse.

Parce qu'au fond de lui, il brûlait de croire Draco. Il le croyait. Il l'avait cru à l'instant même où le Serpentard s'était planté devant lui. Mais il avait eu besoin de temps.

Ce temps, il l'avait trouvé.

Il ne comprenait pas la tendance qu'il avait à tout prendre à cœur, à se sentir déchiré de l'intérieur lors de telles situations. Il savait que ses réactions étaient excessives, mais il ne les contrôlait pas. Il priait pour que Draco ne lui en veuille pas pour cela.

Après une longue conversation avec Hermione à près de trois heures du matin, il s'en était aperçu. Malheureusement, les Serpentard étaient déjà allés dormir. Harry n'avait pas pu parler à Draco.

Lorsqu'il se dirigea jusqu'à la grande salle, assez tard le lendemain, il eut l'impression de revivre la même journée que la veille. Cette fois-ci, cependant, il y avait davantage de sourires. Il ne comprenait pas pourquoi, mais il repéra bientôt un exemplaire de La gazette du sorcier dans les mains d'un élève de Gryffondor.

Il le lui arracha sans cérémonie, bien trop tendu. Le garçon de quatrième année s'apprêtait à protester, mais s'interrompit lorsqu'il remarqua qui venait de lui prendre le journal.

Les mots inscrits en première page frappèrent Harry.

« Harry Potter et Draco Malfoy : une véritable idylle ?

Revirement de situation : l'héritier de la famille Malfoy m'a contactée, hier soir. Il m'a assuré que les lettres que j'avais reçues étaient des faux. Après de longues discussions, il a tenu à rétablir la vérité : il n'était pas l'auteur de ce témoignage. L'héritier de la famille Zabini, et celle de la famille Parkinson auraient fomenté ce coup. Scoop ! Il m'a ensuite confié qu'en début de mois, la directrice de l'école Poudlard, Minerva McGonagall, aurait versé du philtre d'amour dans les verres des élèves de Gryffondor de huitième année (post-guerre). C'est à ce moment-là que Harry Potter aurait développé des sentiments factices pour Draco Malfoy, et que Blaise Zabini et Pansy Parkinson auraient décidé de s'en servir pour lui faire du tort. Draco Malfoy dément pourtant le caractère factice de leur relation. Il affirme que lui, n'a jamais menti à Harry Potter. Et oui, mesdames et messieurs : le jeune Malfoy est tombé sous le charme du héros de guerre ! Nous attendons toujours une réaction de Harry Potter...

Rita Skeeter. »

Harry rendit le journal au garçon machinalement. Il avait la tête qui tournait quelque peu. Ainsi que la sensation que sa cage thoracique allait exploser. Le soulagement irradiait partout dans son corps. Il commença à avancer de plus en plus vite, jusqu'à courir en direction des portes de la grande salle.

Il se fichait des regards qui le toisaient avec surprise. Il ne songeait qu'au courage dont avait fait preuve Draco. Il ne savait pas s'il serait un jour capable d'en faire autant plus lui. Harry ne s'était jamais senti aussi coupable, il ne souhaitait plus perdre un seul instant.

Il pénétra dans la salle prestement, puis se figea tout aussi vite.

Toute la salle était rivée sur la table des Serpentard, où Lucius Malfoy se tenait devant son fils, un journal à la main. Harry n'hésita pas un instant et se précipita jusqu'à eux. Un murmure surpris résonna entre les murs.