Chapitre vingt-neuf

1.6K 166 92
                                    

Plus de vingt-quatre heures après l'incident dans la grande salle, Draco était finalement parvenu à convaincre Théodore de lui laisser sa lettre. Ce dernier avait d'abord insisté pour l'accompagner – craignant qu'il ne la lise – mais s'était ensuite dégonflé. Le châtain avait insisté pour qu'il ne la remette pas à Hermione en main propre – de peur qu'elle ne la refuse – et lui avait suggéré de la déposer dans le dortoir des filles.

Ce n'est qu'une fois devant la porte de la salle commune que Draco s'était rappelé qu'il n'avait pas accès aux dortoirs. Il avait décidé de simplement la déposer sur une table, avec le prénom de la Gryffondor inscrit au dos.

Il savait qu'elle était actuellement en pleine conversation avec Harry, ce qui mènerait peut-être à un environnement propice à qu'elle concède à entendre les paroles de Théodore. Draco l'espérait, parce qu'il commençait sérieusement à saturer de ces histoires.

Il s'était efforcé de prendre sur lui, mais sa vraie nature revenant rapidement au galop, il s'était montré ferme lorsque son ami avait fait preuve de réticence.

Le jeune homme quitta la salle commune, inconscient de l'erreur monumentale qu'il venait de commettre.

*

– Tu ne comprends pas, ce que je lui reproche va bien au-delà de ça : il n'a même pas essayé de se battre pour nous. Et même si ça me démange, je ne ferai pas le pas pour lui, s'obstina Hermione face à l'insistance du brun.

Harry ouvrit la bouche dans l'optique de la contredire, mais il la referma quelques instants plus tard. Il se sentait presque aussi frustré que s'il eût été à la place de Théodore. Il savait qu'il n'était pas vraiment légitime à se mêler des histoires de cœur de sa meilleure amie, mais Ron ne s'était pas gêné, lui. Il essayait simplement de contrebalancer la mauvaise influence que le roux avait eu sur elle.

Ron ne pensait pas à mal, Harry en était persuadé, néanmoins il n'agissait pas dans le bon sens. Il la faisait souffrir, dans un désir de faire souffrir Théodore. Ce même Serpentard qui ne s'était jamais montré désobligeant envers lui. Harry était fatigué de la manière dont on les avait éduqués dans cette peur de l'inconnu. Une peur que Ron avait transformée en haine.

– Je suis sûr qu'il le fera, affirma-t-il, autant pour elle que pour lui.

Hermione haussa les épaules, puis se leva pour aller farfouiller dans l'étagère derrière elle. Harry la regarda faire, réfléchissant déjà aux arguments qui pourraient la convaincre. Mais en seulement quelques secondes, elle sembla trouver ce qu'elle recherchait. La brune laissa tomber un gros livre sur la table, et commença aussitôt à le parcourir.

Harry avait la bouche ouverte, ignorant ce qu'il pourrait bien dire pour capter son attention. Il resta dans cette position un moment, si bien qu'Hermione s'en lassa avant lui. Elle leva le regard dans sa direction, puis lui signifia :

– Dans le jargon des Granger, ça veut dire que la discussion est close.

Harry referma la bouche, avant d'esquisser un sourire contrit. Il se leva, sans manquer de lui chuchoter :

– Tu y réfléchiras, d'accord ?

Les yeux de nouveaux focalisés sur son manuscrit, elle répondit distraitement :

– Seulement parce que c'est toi.

Le Gryffondor acquiesça, tâchant de ne pas rendre sa reconnaissance envers elle trop transparente. Il se dirigea d'un pas sans doute un peu trop enthousiaste jusqu'à la sortie, car il récolta une réprimande de la bibliothécaire. Cela calma immédiatement ses ardeurs, et il referma la porte derrière lui avec précaution.

" 𝓁𝑜𝓋𝑒 𝓅𝑜𝓉𝒾𝑜𝓃 " - DRARRY/THEOMIONEWhere stories live. Discover now