Chapitre vingt-sept

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– Tu vois ce que je vois là ?

Pansy Parkinson souriait. Un acte qui, chez elle, n'avait rien d'inné. C'était même plutôt mauvais présage. Particulièrement lorsqu'elle semblait fière d'elle sans une raison apparente de l'être, car cela pouvait signifier qu'une chose : elle s'en trouverait bientôt une, et quelqu'un en pâtirait.

Son ami ne cacha pas son amusement, cependant il répondit, sans grande conviction :

– Allons, Pansy, tu ne vas quand-même pas te défouler sur ce pauvre garçon, n'avons-nous pas une vengeance à orchestrer ?

Le regard de la Serpentard se détacha de Neville et son pas mal assuré, pour se poser, avec davantage de froideur, sur la silhouette de Théodore. C'est ainsi qu'elle remarqua qu'il se tenait à une certaine distance d'Hermione, qui n'avait d'yeux que pour ses amis de Gryffondor. Pansy le prit comme une victoire. Si le geste d'un ridicule sans nom de Théodore avait pu semer la zizanie dans son couple, elle s'en réjouissait.

– Peut-être bien, mais ça ne va certainement pas m'empêcher de prendre un peu de bon temps, rétorqua-t-elle, avant de se diriger d'un pas confiant vers le petit groupe, qui avançait déjà en direction de leur salle commune.

Comme Pansy s'y attendait, Neville était légèrement en retrait. Il accompagnait Luna qui rêvassait, chantonnant en résonnance aux pas qui vibraient contre les dalles. Ils étaient suffisamment éloignés du reste de la bande – d'où la voix de Ginny remplissait tout l'espace – pour qu'elle puisse les aborder sans crainte d'être remarquée.

Elle aurait apprécié en faire une humiliation publique, mais elle avait bien d'autres choses à penser que les commentaires désobligeants qui lui seraient alors tombés dessus.

Elle voyait que Blaise désapprouvait son comportement un brin impulsif. Non pas qu'il souhaite préserver la sensibilité de Neville ou de sa petite amie, mais parce que d'une, il n'appréciait pas l'idée que cela se fasse en petit comité, et de deux, il y avait plus gros à préparer. Et il n'aimait rien plus au monde que les enjeux qui risquaient de briser un cœur à jamais. Chose qu'un petit accrochage entre deux couloirs ne pourrait faire, ce qu'il relayait alors au rang de perte de temps.

Néanmoins, il n'aurait manqué ça pour rien au monde.

La brune se racla la gorge, puis prit sa voix la plus doucereuse pour s'adresser au garçon :

– Nevillounet, tu as décidé de me rendre une petite visite ? Comme c'est précieux de ta part...

Immédiatement, le corps du Gryffondor se figea. Il ne se tourna pas vers elle, comme elle s'était attendue à ce qu'il le fasse, mais garda les yeux figés vers le mur. Même si cette pseudo indifférence était habilement remise en cause par les tremblements de ses mains, ainsi que la manière dont les rides de son front s'étaient accrues.

Il résista cependant, et demeura dans cette position, jusqu'à ce que ce soit finalement la voix fluette de Luna qui réponde à la Serpentard :

– Vous devriez vous en aller, c'est déjà suffisamment difficile pour lui. N'avez-vous pas un peu de compassion ?

La question semblait sincère, ce qui stupéfia la jeune femme. Celle-ci hésitait alors entre une réponse cinglante qui retranscrirait à la perfection le fond de sa pensée, et un franc éclat de rire qui résumerait encore plus facilement ce que cette remarque lui inspirait.

Elle préféra opter pour une possibilité qui lui plaisait encore davantage : elle souhaitait clouer le bec à cette insolente. Et pour ça, rien de mieux que de la prendre sur les sentiments, la blesser suffisamment pour qu'elle soit incapable de rétorquer quelque mièvrerie. Rien de bien méchant, seulement quelques vérités difficiles à entendre.

" 𝓁𝑜𝓋𝑒 𝓅𝑜𝓉𝒾𝑜𝓃 " - DRARRY/THEOMIONEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant