Chapitre 9

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Une silhouette masculine se matérialise au-dessus de lui. Faolàn grogne et tente vainement de se révéler, ses jambes et bras trop faibles pour le soutenir.
"Tiens donc... Si ce n'est pas mon petit louveteau !", s'exclame l'homme et le jeune guerrier se fige lorsque les mots traversent sa conscience brouillée par l'alcool.

Cette voix.
Encore cette voix, bordel.
Quelqu'un l'attrape par ses cheveux blonds et tire sa tête vers le haut, brutalement. Lentement, Faolàn regarde qu'il a en face de lui avant de se figer en horreur, les yeux dans les yeux avec l'homme devant lui. Le maître.
"Tu ne pensais quand même pas m'échapper aussi facilement ?", siffle-t-il en ricanant et le visage de Faolàn se tord en une mine de dégout. L'homme derrière lui tire un peu plus fort sur sa chevelure et le jeune guerrier pousse un grognement animal avant de cracher à la figure du maître en face de lui.

"Crève.", dit-il, les dents serrées, la voix pas articulée. Le maître fait un pas en arrière avant de s'essuyer le visage d'un revers de main. Son visage s'assombrit.
"Tu as tort, louveteau, tort de traiter ton maître comme ça.", sa voix est dure, glaciale, "Crois-moi, je n'aurais plus aucune pitié pour toi et tu n'as aucune  idée de ce qui t'attends. Trop de temps en liberté ne t'as pas fait de bien, on dirait bien que le petit chien nécessite un nouveau coup de dressage."

Le maître fait un sourire sadique à Faolàn tandis que celui-ci tente vainement de se défaire de l'étreinte de l'homme qui le restreint. Le maître se rapproche et pose doucement son index sur le cou exposé du jeune homme.
"C'est si excitant", murmure-t-il, "Je pourrais te finir à la seconde, à ce moment même. Te couper ta jolie petite tête comme à tout les autres. Mais ce ne serait pas drôle... Et tu sais bien combien j'aime jouer."
Faolàn pousse un bruit de rage, incapable de se défendre, avec une envie de meurtre visible dans ses yeux bleus. Le maître rit.
"Je vais te dire ce que je vais faire. En partie, parce que la surprise est aussi un élément essentiel. D'abord... On va devoir régler ces petits... Problèmes, d'agressivité et de désobéissance, pour que tu redeviennes le bon petit louveteau du passé. Ensuite... Lorsque je me serais assez amusé... Je te vendrai. Comme l'esclave que tu as toujours été. Tu n'as jamais été libre, Faolàn. Je choisira bien ton maître - un cruel, de préférence, pour que tu souffres pour le restant de tes jours... "

Faolàn pousse un rire dur tandis que ses yeux lancent des éclairs.
"Et tu crois pouvoir faire ça comment ? Je n'ai plus neuf ans !"
Le maître lève les yeux au ciel puis fait un geste ennuyé à l'homme qui retient le jeune homme.
"Emmène-le."
L'homme se met à tirer et pousser Faolàn qui avance en titubant, essayant maintenant de se défaire presque désespérément de l'étreinte, grognant, jurant. Le maître ne lui offre qu'un sourire en coin lascif, observant avec délice le spectacle devant ses yeux.

~***~

Faolàn est poussé à l'intérieur d'une cage en bois tirée par des chevaux. On lui attache les poignets et les chevilles. Les chevaux se mettent à avancer et le jeune guerrier remarque que les cris ont cessé. Tout les hommes les ayant attaqués se remettent en route inverse, et il aperçoit plusieurs cages autour de lui.  Brusquement, une pensée lui vient à l'esprit. Pranan! Où est-il ? L'ont-ils tué aussi ? Non! Pranan a toujours été son unique ami, il ne peut pas mourir dans une occasion pareil, pas lui aussi ! Dans un geste de rage, Faolàn se lève en trébuchant et tente de se jeter contre les barreaux de la cage. Elle tangue un peu mais rien ne bouge, il tente encore une fois, secoue les barreaux comme il peut avec ses mains liées.
"Pran !", hurle-t-il dans le vide, "T'es où Pran?!"

Personne ne lui répond mais brusquement, il sent le cheval s'arrêter. La brute d'avant entre dans la cage.
"C'est fini, oui !", ordonne-t-il d'une voix guttural avant d'attraper une sorte de gourdin. D'un geste violent, il commence à frapper le jeune homme qui sous l'effet de l'alcool et n'ayant pas prévu le coup, tombe au sol. Les coups continuent de s'abattre sur lui et il grogne de douleur. La brute relève sa tête en le tirant à nouveau par les cheveux.
"Si j'entends encore un son, un seul son, sortir de ta bouche, tu risque de ne plus avoir de langue ni de visage en arrivant. C'est compris?"
La tête de Faolàn n'est que mépris et douleur, il montre les dents à l'homme. S'il croit que je vais me soumettre aussi facilement... L'homme lui redonne un coup.
"J'ai demandé si tu avais compris !"
Faolàn rit froidement.
"Tu peux aller te faire voir. ", répondit-il simplement et l'homme en face de lui se fige un instant avant de sortir un couteau de sa poche.

Vénus en fleursWhere stories live. Discover now