Chapitre 18

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Freyja et Faolàn sortent ensemble de la maison. La jeune femme observe la démarche rigide et légèrement boiteuse de l'homme. Elle fronce les sourcils. Il s'avance jusqu'à un tronc d'arbre et s'assoit, la respiration erratique. Freyja ne dit rien et s'installe en face de lui. Il lui lance un regard mi-arrogant, mi-dédaigneux mais elle ne se laisse pas intimider, lui rendant un regard froid et sérieux.
"Tu avais des questions ?", demande-t-il d'une voix glaciale et Freyja fronce un peu plus les sourcils. Elle se relève et croise les bras devant sa poitrine.
"Oui, j'avais des questions, notamment parce que je ne te connais pas et que tu vas vivre avec et chez moi pour un bon bout de temps. Alors pardonne-moi ma curiosité.", siffle-t-elle. Faolàn ne bouge pas et attend. Dans sa poitrine, son coeur bat la chamade.

Cette femme est identique à la Freyja qu'il connaissait. "Parce que je ne te connais pas."
"Ton prénom ?", demande alors la jeune femme, même si elle connaît la réponse. Elle veut une vérification.
"Faolàn."
J'avais raison. Elle hésite. Elle pourrait demander des choses banales - son âge, par exemple. Elle pourrait tenter de lui demander s'ils s'étaient déjà rencontrés quelque part, mais une voix lui souffle que ce n'est pas le moment.
"Pourquoi...", elle réfléchit un instant, "Pourquoi n'aimes-tu pas qu'on te touche?"
Faolàn sert visiblement les dents un instant puis soulève un sourcil dédaigneux et relaxe ses mains.
"Pourquoi, tu veux me toucher ?"
Freyja grogne. S'il veut jouer, et bien qu'il joue.
"Et si je disais oui?", rétorque Freyja en se penchant en avant. Elle se passe sa langue sur les lèvres, sourire en coin. Faolàn s'avance.
"Tu peux toujours rêver, mon ange."
"Ne t'inquiète pas", susurre-t-elle, "Quand je rêve à proprement parler, ce n'est pas de toi."
Le sourire s'agrandit sur le visage du jeune homme et Freyja se prend à sourire aussi. Elle le regarde dans les yeux, prête à sortir encore une remarque cinglante lorsque toute once d'humour disparaît du visage de Faolàn, aussi rapidement qu'elle était apparue.

"C'est tout ce que tu voulais savoir ?", dit-il, sa voix à nouveau froide et cruelle. Distante. Freyja secoue la tête et ouvre la bouche pour parler, choisissant avec attention quels mots elle allait utiliser.

"Dépêche-toi,  j'en ai déjà marre d'écouter tes questions inutiles. Qu'est-ce que tu veux savoir ? Ma couleur préférée, mon talent caché?"
Freyja sent une bouffée de colère lui monter au nez. Comment cet homme osait-il lui parler sur ce ton? Elle ne lui avait rien fait, par tout les dieux! Elle avance encore d'un pas et d'un geste brusque lui enfonce son index dans le torse.
"Ne me coupe pas la parole quand je veux parler", siffle-t-elle et il ricane, tentant de l'écarter.
"Oh, la petite demoiselle donne des ordres finalement!"
"Pourquoi tu me parles comme ça? Ça t'amuses de dégrader les gens autour de toi ? Finalement, toi et ton maître, vous alliez bien ensemble, j'aurais du te laisser où tu étais ! Vous avez la même stupide arrogance, le même air cruel!"
Le visage de Faolàn se tord, il se lève d'un bond, pousse la jeune fille en arrière. Son dos cogne contre un arbre tandis qu'elle le regarde dans les yeux, le souffle erratique, les joues rougies.

"Ne me compare jamais, jamais, à cet homme.", siffle-t-il durement. Freyja pousse contre son torse pour se libérer, ses yeux toujours dans les siens.
"Je peux te comparer avec qui je veux, je suis ta maîtresse.", dit-elle en ricanant et le visage du jeune homme se tord un peu plus de colère. Il n'est plus qu'à quelques millimètres du sien et Freyja sent son souffle caresser sa joue.

"Oh ma très chère maîtresse... Je pourrais te casser la nuque ou te tordre un bras ici même. Je suis sûre que le rouge sang te va à merveille."
"C'est une menace ?", crache-t-elle. Faolàn sourit durement.
"Seulement une proposition... Maîtresse."
Freyja grogne. Elle le regarde droit dans les yeux.
"Fais-moi mal une seule fois et je te coupe quelque chose entre les jambes."
Il lui lance un sourire sarcastique.
"C'est une menace ?"
"Seulement une proposition."
"Je-"
"Faolàn !"

Vénus en fleursOù les histoires vivent. Découvrez maintenant