Chapitre 39

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Lorsque le jour se lève, Pranan se rend immédiatement dans la chambre de Freyja, pour être sûr qu'elle ne fasse pas quelque chose de stupide. Il lui fait confiance mais un mauvais pressentiment le ronge. Il ouvre la porte de la petite chambre.

« Freyja ? », demande-t-il doucement, ne sachant pas si elle dort encore. Personne ne lui répond. Il ouvre la porte un peu plus et pénètre entièrement dans la pièce. Brusquement, il écarquille les yeux.

Le lit de Freyja est défait. Il n'y a personne dans la pièce et une soudaine colère le prend. Comment Freyja avait-elle pu être aussi stupide ? Elle leur avait pourtant promis -promis ! – de ne pas se rendre à ce maudit rendez-vous ! Elle savait pertinemment qu'il s'agissait d'un piège et malgré tout, elle n'était pas allongée dans son foutu lit à ce moment même ! D'un pas enragé, il sort, pour aller prévenir Faolàn et Allande.

Il se retrouve tout d'un coup nez à nez avec le guérisseur qui passe par la porte d'entrée.

« Allande ! », s'exclame Pranan, sentant son cœur accéléré, « Allande, Freyja est partie ! Elle s'est rendue au rendez-vous ! Elle n'est pas dans sa chambre ! »

L'homme fronce les sourcils puis offre un sourire apaisant à Pranan.

« Calme-toi, mon garçon. J'ai vu Freyja avant : elle m'a dit seulement vouloir se promener un peu. Je ne l'ai d'abord pas crue, évidemment : je l'ai discrètement suivie – elle ne s'est pas rendue au lieu demandé, elle s'est promenée dans les directions opposées. Elle reviendra bientôt, il n'y a donc rien de quoi s'inquiéter. »

Pranan fronce les sourcils, sceptiques. Quelque chose clochait dans l'explication d'Allande. Quelque chose sonnait faux.

« Tu es sûr ? », demande-t-il, la voix froide. Allande hoche la tête et sourit à nouveau, posant une main douce sur l'épaule du jeune homme.

« Ne t'inquiète pas, Pranan. Il ne va rien arriver à ta sœur. Tu devrais te rallonger un peu. »

Le visage de Pranan se durcit.

« Je ne suis pas certain d'arriver à dormir. Je préfère attendre le retour de ma sœur qui se promène à des heures peu communes. »

Allande soulève un sourcil et secoue la tête.

« Fais ce que tu veux, mon garçon. »

Ensuite, il se retourne et se dirige vers sa propre chambre. Pranan attend quelques secondes puis se dirige vers la chambre de Faolàn, qui lui est assis droit dans son lit, les yeux ouverts et un air méfiant dans le regard.

« Pranan. », dit-il calmement, légèrement tendu. Pranan ne sait brusquement pas comment lui annoncer la nouvelle et sent son visage pâlir. Devant sa réaction, Faolàn comprend. Il ferme les yeux un court instant.

« Freyja ? », demande-t-il la voix rauque. Pranan hoche la tête, mal à l'aise.

« Elle n'est pas dans sa chambre. », dit-il précautionneusement, « Allande prétend qu'elle est seulement allée se promener. »

Faolàn pousse un rire rauque et laisse tomber sa tête dans la nuque.

« Et cet idiot pense qu'on va le croire ? Freyja est obsédée par ce rendez-vous et soudainement, le jour demandé, elle se promène pour aller cueillir des pâquerettes ? »

Pranan soupire.

« Avec un peu de chance, il a raison. »

Faolàn secoue la tête.

« Te fais pas d'illusions, mon vieux. » Sa voix semble morne. Résignée. Intérieurement, quelque chose se brise. Pourquoi était-elle partie, cette idiote de gamine ? Pourquoi était-elle incapable, une seule fois dans sa putain de vie d'écouter les conseils qu'on lui donnait ? Ne tenait-elle pas un minimum à sa vie ? Le jeune homme maudit Freyja intérieurement puis se maudit lui-même. S'il seulement il était capable de marcher.

Vénus en fleursWhere stories live. Discover now