Chapitre 33

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Pranan emmène Faolàn à l'extérieur, à pas lent, avant de l'installer sur le banc devant la maison. Il fait froid et leurs souffles forment des petits nuages dans l'air nocturne. Freyja pose une fourrure sur les jambes du jeune homme et il grogne.

« Arrêtez de vous occuper de moi comme d'un... d'un enfant ! Si j'ai froid, je peux vous le dire moi-même», maugrée-t-il en leur lançant un regard meurtrier. Pranan lève les yeux au ciel.

« Ouais, on a bien vu où ça nous a mené ton, je peux vous le dire moi-même. »

Le visage de Faolàn se durcit mais il reste silencieux. Freyja se mord la joue, grimaçant intérieurement. Pranan aurait pu être un peu plus tendre.

« Pranan, c'est bon. », dit-elle doucement en regardant son frère qui tourne légèrement sa tête vers elle avant de grommeler quelque chose d'incompréhensible. Faolàn sert les dents.

« Vous allez rester devant moi à me fixer encore longtemps ? »

Pranan se penche en avant et fronce les sourcils.

« Oh pardon, monsieur, vous n'êtes pas content ? On te porte dehors, pour que sa majesté prenne l'air, on te nourrit à la petite cuillère et fait ce que son altesse souhaite et malgré tout, malgré tout, il se plaint ? »

« Tu n'as aucun droit de me parler comme ça Pranan, aucun, je n'ai pas demandé à ce que vous vous occupiez de moi, on m'a pris le choix parce que je suis incapable de faire un seul pas par moi-même au cas où tu ne l'aurais pas encore remarqué ! »

« Tu pourrais au moins être un peu plus aimable, espèce de-»

« Assez ! », s'écrie Freyja, brusquement en colère, « Ça suffit avec vos chamailleries stupides et enfantines ! Vous n'en avez pas marre de vous engueuler sur des sujets aussi idiots ? On a des problèmes bien plus graves et tout ce que vous faites, c'est vous lancer des âneries à la figure ! »

Pranan serre les poings un instant puis fronce les sourcils.

« De quels autres problèmes est-ce que tu parles ? », demande-t-il, presque froidement et la jeune femme se redresse, se souvenant d'un seul coup qu'elle n'a pas encore parler de Vera à Pranan.

« J'ai... L'autre jour, j'ai croisé Vera dans la forêt. Elle m'a dit que le maître souhaite récupérer Faolàn et qu'il est prêt à tout pour arriver à ses fins. »

Pranan se tend et ses yeux s'agrandissent.

« Le maître veut récupérer Faolàn ? Mais pourquoi ? Et comment Vera savait-elle que tu étais là ? »

« Je ne sais pas. », murmure Freyja, « Je n'ai aucune réponse et... » Soudainement, elle se souvient d'un détail. Quelque chose qui était survenu des semaines de ça et qui l'avait intriguée pendant un moment, le temps que ses pensées s'éprennent de quelque chose d'autre. Elle pâlit.

« Freyja ? Ça va ? », demande Pranan, le regard exorbité maintenant inquiété dirigé vers son visage. La jeune femme secoue la tête, un peu perturbée.

« Tu te souviens du chiot ? », demande-t-elle doucement.

Pranan fronce les sourcils et secoue la tête. Non, il ne s'en souvient pas. Il n'a strictement aucune idée où elle veut en venir. Freyja ferme les yeux un instant, elle-même incertaine.

« Avant que Faolàn n'arrive, j'étais allée me promener dans la forêt la nuit. A un moment, j'ai entendu des bruits de pas, des craquements, des sifflements. Il y avait quelqu'un, j'en suis sûre, mais... lorsque je suis arrivée à la maison, il y avait ce chiot. Un petit chien loup beige, sal et hirsute qui me tournait autour. Il a disparu du jour au lendemain et j'ai arrêté d'y penser mais... »

Vénus en fleursTempat cerita menjadi hidup. Temukan sekarang