Chapitre 11

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Faolàn est amené à l'extérieur où l'attend un simple poteau en bois autour duquel est attaché une lanière de cuire. Il rit intérieurement. S'il pense lui faire peur avec ça... Les châtiments de Vam avait toujours été d'une violence et d'une créativité extrême. La brute attache Faolàn avec la lanière et attend que son maître donne le signal. Celui-ci rit méchamment avant de s'approcher du jeune homme. Il se penche à son oreille.

«Tss, tss...», souffle-t-il puis se relève brusquement et se tourne vers le bourreau, «Amenez-moi l'autre.»
Faolàn fronce les sourcils. L'autre? Quelques minutes passent durant lesquelles la brute disparaît puis brusquement elle revient, un homme au bout d'une chaîne. Faolàn se fige. Pranan ! Son ami est pâle comme un linge, le corps strié de blessure, les yeux fatigués. Ses mains tremblent lorsqu'il avance d'un pas incertain. La brute le pousse en avant et Pranan trébuche, tombant lourdement au sol. Ses mains enchaînées l'empêchent de se rattraper. Le maître pousse un bruit théâtral, s'avance de l'homme à terre et le tire vers le haut d'un coup sec. Il le pousse vers le poteau et l'attache.

Pranan jette un regard incertain à Faolàn et ce dernier sent la colère et le désespoir monter en lui. Le maître fait claquer sa langue puis sourit diaboliquement.
«Bien. 100 coups de fouet pour Pranan.»
Faolàn se fige et il se retourne d'un geste brusque vers l'homme. Pourquoi Pranan est-il puni aussi et le double de lui? Comme s'il pouvait lire ses pensées, ce dernier répond :
«Comme tu ne sembles pas vouloir obéir par toi-même, mon petit loup, sache que tes actes de rébellion stupides n'auront pas que des conséquences pour toi et chaque fois que tu n'obéiras pas et que je te condamnerais à une sentence, sache que ton ami devra subir le double en étant innocent.»

Faolàn ferme les yeux. Par tout les dieux ! On le pousse en avant, le maître claque des doigts et brusquement la lanière du fouet tombe sur son dos. Une douleur perçante traverse son corps et Faolàn serre les dents. Il ne veut pas crier. Il ne veut pas montrer de douleur. À côté de lui, Pranan tremble tandis que les coups s'abattent sur lui aussi. Il a fermé les yeux et semble tenter de rassembler ses dernières forces pour ne pas flancher mais plus le fouet tombe, plus son corps tremble. Un gémissement guttural lui échappe et brusquement, Pranan pousse un hurlement de douleur. Son dos se courbe, il tire frénétiquement sur ses chaînes. Ses lèvres desséchée forment des prières incohérentes.

Faolàn grimace, à deux doigts de hurler lui aussi. Mais il ne veut pas offrir ce spectacle à l'homme sadique qui les regarde avec délectation. Alors il continue à serrer les dents, les poings, ignorant du mieux possible les bruits de souffrance de son meilleur ami. Tout d'un coup, les coups cessent.
«Cinquante !», tonne la brute et s'avance pour défaire Faolàn. Celui-ci réfléchit cinq secondes puis se tourne vers le maître.
«Non! Défaites Pranan et pas moi ! Où donnez-moi le même nombre de coups ! Il ne mérite pas ce que vous lui infligez !»
Le maître rit durement.
«Mon petit, c'est une punition, pas un choix  à la carte!»
Faolàn grogne puis :
«Je vous en supplie !» Son intérieur se courbe de dégoût. Le maître soulève un sourcil tandis qu'une idée semble lui traverser l'esprit malsain.
«Tu me supplies ?»
Faolàn hoche la tête et le maître fait un pas en avant.
«Bien. Détache l'autre», ordonne-t-il à la brute, «Je veux un moment en tête à tête avec mon louveteau.»

~***~

Freyja regarde ses affaires proprement emballées à l'arrière de la charrette. L'ami de Kild est venu la chercher et cela fait maintenant des heures qu'ils avancent dans un silence confortable. La jeune femme se remémore les adieux du vieil homme.

Kild se racle la gorge et sourit faiblement.
«Nous y voilà», grommelle-t-il avant de prendre Freyja dans ses bras d'un coup brusque. La jeune femme ferme les yeux un instant, profitant de la chaleur confortable du vieil homme.
«Tu vas me manquer», murmure-t-elle, les larmes aux yeux. Il la serre un peu plus fort.
«Tu vas me manquer aussi, gamine. Fais attention à toi et n'oublie pas de revenir voir ton vieux Kild
Cette fois-ci, les larmes coulent et Freyja est incapable de les retenir. Elle cache son visage tremblant dans la nuque du vieil homme qui la berce tendrement.
«Cht, cht, ça va aller petite, ne pleure pas. »
Freyja renifle.
«Je n'aime pas... Les au... Les au revoir», bégaie-t-elle et Kild rit doucement.
«Personne n'aime ça. Mais souviens-toi: tu es une des femmes les plus fortes, intelligente et jolie, tout le mal du monde n'a aucune chance contre toi.»
Freyja rit à travers ses larmes et se défait de Kild qui lui donne une petite tape sur l'épaule.

Vénus en fleursWhere stories live. Discover now