Chapitre 36

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Lorsque Freyja sort de la chambre de Faolàn, Pranan en profite pour rentrer dans la chambre de son ami. Ce dernier a les dents serrés et le regard dans le vide.

« Fao ? », demande Pranan en s'installant à côté de celui-ci. Il sursaute et tourne brusquement sa tête vers lui.

« Oui ? », grommelle-t-il.

« Ça ne va pas ? », demande Pranan et Faolàn soupire, baissant les yeux vers ses mains.

« Si. Mais... »

« Mais ? »

« Freyja va-»

« Elle ne va pas. », l'interrompt Pranan déterminé, « Freyja n'est pas stupide. Elle va se reprendre et réaliser que son idée est totalement insensée. »

Faolàn soulève un sourcil moqueur.

« Freyja ? Remettre une de ses idées en cause ? »

Pranan soupire exaspéré et son ami secoue la tête.

« J'espère seulement que tu as raison. »

Brusquement, des voix raisonnent dans l'entrée et les deux hommes se figent.

« Cette voix... », commence Pranan tandis que Faolàn sert les poings.

« Oui. »

Ils se taisent pour écouter.

« Je suis venu chercher Freyja. », annonce la voix désagréable d'un homme, « Elle a encore un prix à payer. A me payer. »

La voix d'Allande répond quelque chose que les deux hommes ne comprennent pas et quelques minutes plus tard, des bruits de pas résonnent dans le couloir jusqu'à ce qu'on entende Freyja. La jeune femme, en entendant la voix tant détestée, est sortie de sa chambre pour aller retrouver Allande et l'homme. Elle entre dans la pièce le dos droit, le menton levé, les poings serrés. Elle n'allait pas se laisser impressionner. Elle n'allait pas se laisser faire par un vieillard sadique et répugnant. Elle se racle la gorge et ce dernier tourne sa tête vers elle. Un sourire cruel s'étend sur son visage.

« Ah, Freyja, mon enfant. Je viens justement pour toi – tu as encore un prix à payer. »

Freyja penche sa tête un peu vers le côté et soulève délicatement un sourcil.

« J'en ai parfaitement conscience, comment aurais-je pu oublier un détail pareil ? », dit-elle dédaigneusement et l'homme éclate d'un rire gras et rauque avant que son expression redevienne froide et distante.

« Fais attention à ta petite langue de vipère », siffle-t-il, « ce serait bien dommage de devoir te la couper. » Freyja sert les dents pour ne rien répondre, tandis que toutes sortes de réponses lui traversent la tête. Elle inspire profondément.

« Quand souhaitez-vous partir ? », demande-telle aussi calmement que possible tandis que l'homme lui offre un sourire carnassier. Il se penche un peu en avant et ses cheveux gris et fins lui tombent dans le visage.

« J'ai encore quelques affaires à régler : je souhaite partir dans trois jours à l'aube. », annonce-t-il. La jeune femme réfléchit quelques secondes puis hoche la tête. Pendant quelques secondes, elle avait eu peur qu'il lui dise qu'il partirait le lendemain. Demain matin à l'aube. Elle était encore déterminée à se rendre au rendez-vous que lui avez prétendument demandé sa mère, malgré les remords lui mordant les entrailles à l'idée de décevoir son frère et Faolàn. Une petite voix dans sa tête lui avait répétée sans cesse qu'elle faisait le bon choix.

« Très bien. », dit-elle alors à l'homme d'une voix froide et détachée, « Je serai là. Je viendrai et je remplirai ma part du marché. Cependant, après, je souhaite ne plus jamais avoir à revoir votre visage. »

Vénus en fleursTahanan ng mga kuwento. Tumuklas ngayon