ta présence

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et à six heures du matin t'étais déjà là. déjà ton souffle chaud contre mon cou. et tes jambes entrelacées aux miennes.

à sept heures, debout à côté de moi à l'arrêt de bus. la pluie battante, en train de faire la course entre les gouttes d'eau sur la vitre. tes yeux bleus-verts riaient. une demi-heure plus tard, ta tête contre mon épaule. et tu t'es endormie. je sais que je vais devoir te réveiller.

à huit heures dans le hall du lycée tu m'embrasses avant de partir en cours. je préfère ton rire que la physique.

et à dix heures on se retrouve au même endroit, et tu me prends par la taille. et tu m'entraînes. dans la cour, sous la pluie battante.

fais-moi danser sous la pluie. il pleut des cordes. les seules qu'on ne se met jamais au cou.

à midi nos stratagèmes se lancent. échapper au self. par tous les moyens. fuir au parc d'à côté.

le ruisseau s'écoule et le temps aussi.

j'ai pas envie de retourner en cours. et toi non plus. alors on reste. l'herbe est encore humide de la pluie du matin.

il n'y a pas eu d'arc-en-ciel.

il est dix-neuf heures maintenant.

t'es pas partie. je me suis endormie contre ta poitrine.

tellement seule.

car tu n'existes pas.

LES ÉTOILES ONT PLEURÉ Où les histoires vivent. Découvrez maintenant