t'étais une enfant
t'as grandi
et maintenant
t'es une imposture
avec toi-même
tuée par la fatigue à coups de matraque, t'es tombée, les deux genoux en premier, les deux mains ensuite, avant de sentir ton visage heurter le sol
la gueule dans la poussière,
la gueule ensanglantée
du sang plein les joues,
t'as pas pleuré,
c'est ton corps qui a pleuré
c'est ton corps qui t'a dit d'arrêter,
c'est ton corps qui t'a dit que les conneries c'était fini maintenant
il faut dormir maintenant, il faut respirer autre chose que de la fumée maintenant, il faut arrêter de faire cramer tes neurones pour oublier que soit t'es dépendante des autres soit de cette foutue fumée soit des deux, il faut arrêter de se morfondre toute la journée quand le soleil brille dehors, il faut arrêter de soit bouffer de la merde soit plus manger,
il faut arrêter, il faut arrêter tout ça.
prendre conscience que si les autres te marchent dessus c'est pas parce que tu le mérites,
comprendre que si les gens disent des horreurs sur toi c'est pas toujours vrai, et si ça les fait rire c'est que c'est vraiment pas drôle, c'est juste stupide,
arrêter de te comporter comme la dernière des imbéciles à être toujours trop gentille avec tout le monde, à dire oui à tout ce qu'on te demande,
à t'excuser quand on te remercie en te crachant à la gueule que t'aurais pu mieux faire,
à t'excuser quand on te bouscule dans les couloirs,
à t'excuser pour tout et pour n'importe quoi, à t'excuser tout le temps, à t'excuser alors que t'as rien fait
et surtout, surtout arrêter d'être la dernière des salopes avec toi-même, parce que ce que tu t'infliges à toi-même tu ne le ferai jamais à personne d'autre,
parce que te dévaloriser, te dire que de toutes façons t'y arriveras jamais, que t'es incapable, inutile, trop ceci ou pas assez cela, tu ne le dirais jamais à quelqu'un d'autre que toi
pourtant t'es incroyable, t'es magnifique, et tu pourrais faire de grandes choses
crois-moi
aujourd'hui c'est fini les conneries,
respire tant que t'es en vie
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LES ÉTOILES ONT PLEURÉ
Poetryles immeubles étaient tellement hauts, à moins que ce ne soit le ciel qui soit si bas, ce soir d'été, où les étoiles ont pleuré. • • • • • (textes ; les derniers sont meilleurs - mais il faut bien commencer quelque part) • • • • • // poss...
