𝐑𝐞𝐜𝐮𝐞𝐢𝐥 𝐝'𝐎𝐒 | Hᴀʀʀʏ Pᴏᴛᴛᴇʀ

→ 𝐁𝐥𝐚𝐜𝐤𝐢𝐧𝐧𝐨𝐧 ⁽ᴹᵃʳˡᵉᶰᵉ ˣ ᴿᵉᵍᵘˡᵘˢ⁾ - Tᴏᴜᴛ ɴᴏᴜs ᴏᴘᴘᴏsᴀɪᴛ, ᴇᴛ ᴘᴏᴜʀᴛᴀɴᴛ...

Demande de rxmusloml (je suis désolé·e pour le délai d'attente, j'espère que ce texte te plaira !).

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⸺ Bonjour, et bon réveil à vous ! Nous nous retrouvons pour notre émission du matin, Sorciers et Sortilèges. Comme d'habitude, je me trouve en compagnie de...

La voix nasillarde du présentateur radio finit par me faire ouvrir les yeux, et je me forçai à repousser mes couvertures afin de me lever. Je me sentais lourd, épuisé, encore tétanisé par ce qu'il s'était passé la veille. Un frisson parcourut ma colonne vertébrale, et, dans un mouvement sûrement stupide, je me retournai dans un sursaut démesuré pour scruter derrière moi.

J'avais peur.

Ils pouvaient être là à tout moment. Ils pouvaient faire ce qu'ils voulaient de moi. Et ça me terrifiait.

Depuis hier, je n'étais plus en sécurité nulle part. Je ne pouvais rien faire.

Il m'était impossible de ramper aux pieds du Lord en implorant sa clémence après mon départ, je serais humilié et tué sur-le-champ, sans parler de tous les désagréments que ma famille subirait. Il m'était également impossible de me rendre au Ministère pour donner des informations : malgré ma collaboration avec eux, ils m'enfermeraient et me surveilleraient de très près, ma vie serait un enfer.

Alors quoi ? Je suis condamné à vivre seul, terré, en cavale perpétuelle ?

J'aurais voulu avoir une autre porte de sortie : me taire, d'encaisser, continuer à obéir aveuglément à des ordres venant d'un homme cruel aux idéologies que je ne partageais plus. Et ça, je ne pouvais plus le faire. C'en était devenu impossible. Je ne supportais plus ce quotidien.

J'avais grandi dans la famille Black. J'avais été élevé et baigné dans les idées politiques de mes parents : suprématie des Sang-Pur, décapitation des trop vieux Elfes de Maison, attitude snobinarde envers tous les Sang-de-Bourbe, fierté, haine envers les Moldus. Quand on est petit, on ne peut pas penser par soi-même : on répète bêtement les paroles des personnes qui nous élèvent. J'ai donc intégré ceci en moi dès le plus jeune âge, et l'ai compris comme étant la vérité absolue. Seul mon frère, Sirius, n'hésitait pas à montrer son désaccord avec mes parents. Durant toute mon enfance, je lui ai répété ce que lui disaient notre famille dans l'espoir qu'il l'intègre à son tour, sans comprendre que ce que je faisais ressemblait à du prosélytisme, comme le font parfois les adeptes de sectes moldues. Lui me rejetait, et nous n'avons jamais été proches. J'étais tellement endoctriné par les idéologies emplies de haine de ma famille que je n'arrivais plus à penser par moi-même, à me faire un avis là-dessus. Maintenant que j'y repensais, Sirius était mille fois plus futé que moi.

Bien que mes parents ne le soient pas, je sais qu'ils s'attendaient à ce que je devienne Mangemort. Je n'ai pas souhaité les décevoir : je me suis donc plongé dans ce costume de garçon parfaitement obéissant. Dans cette peau qui ne me correspondait pas. Dans ce bain de haine auquel j'ai cru un jour. Dans cette ambiance insipide où évoluaient des personnes gouvernées par la folie ou la peur.

Je n'ai tenu que quelques années. Au début, j'étais convaincu de ma démarche. Mais plus le temps passait, plus je découvrais de choses, ouvrais les yeux sur toute cette violence.

Je participais à un génocide. Je participais à la réduction en charpie d'une société qui n'avait fait que me hisser au plus haut de l'échelle sociale. Je participais à la mise en place d'un système dictatorial extrême où les partisans de la liberté et de la paix n'avaient pas leur place. Je participais à la création d'un mode de vie où tout le monde devait se méfier de tout le monde car personne n'avait la possibilité de savoir à qui faire réellement confiance. Je participais à des embuscades, des tortures et des meurtres faits au nom du règne des privilégiés et des collaborateurs.