→ 𝐇𝐚𝐫𝐫𝐲 𝐱 𝐂𝐞𝐝𝐫𝐢𝐜 𝟐 - Pʀᴏsᴇ ᴅ'ᴜɴ ɴᴜᴀɢᴇ ᴅᴇ sᴇɴᴛɪᴍᴇɴᴛs - 𝓤𝓐

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Demande d'Andrew-moon (j'espère que l'OS te plaira !).

Je n'ai pas trouvé d'autre FanArts Harry x Cedric que celui que j'ai déjà mis dans le premier OS que j'avais écrit sur ce ship... ce chapitre ne comportera donc pas de FanArt ! Sorry :/

Sans transition, passons au texte... j'espère qu'il vous plaira ! J'attends vos retours en commentaire :)


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« Je voulais juste t'adresser ces quelques mots,

Un peu trop naïfs, un peu trop dérisoires, un peu trop ridicules, un peu trop mièvres, un peu trop, un peu trop, un peu trop. Pas assez de confiance en moi, pas assez de courage pour assumer t'aimer.

Trop, pas assez, manque, overdose, violence, douceur, émotions, sentiments, amour, haine.

Tant de mots pour l'expression d'une infime parcelle de mes pensées obnubilées par toi, n'est-ce pas ?

Je n'ai jamais trouvé de bonne manière pour t'expliquer ce que je ressens, Cédric. J'ai tenté de préparer un discours, ça ne faisait pas naturel, et puis je n'en avais pas le courage. Une lettre ? Après vingt-six parchemins noircis, raturés, froissés puis jetés, j'ai abandonné l'idée. Un poème ? Je ne suis jamais parvenu à avoir ton talent pour manier les mots, et mes figures de styles me semblaient pauvres, trop dérisoires par rapport à ce que j'aurais réellement aimé te dire. Alors quoi ? J'ose espérer que tu ne rejetteras pas ce simple nuage de mots écrits en prose, car c'est tout ce qui me reste pour enfin être sincère.

Les mots ne suffiront pas, ils ne suffiront jamais, malgré toute la beauté qu'on peut leur faire faire transparaître.

Alors laisse-moi te parler en couleurs, laisse-moi ajouter des touches d'éclairage dans la grisaille du ciel où gronde l'orage à l'heure où je t'écris.

Le rouge est souvent décrit comme étant la couleur de l'amour, de la passion. Mais de la même manière qu'il existe une infinité de nuances de rouges, on peut trouver une infinité, un dégradé de coloris pour capter une myriade de sentiments.

Encore une fois, cela ne suffira pas, mais laisse-moi une chance de te faire comprendre, je t'en prie.

Ébène.

Ébène comme le noir de jais de mes cheveux, là où je rêve sentir une caresse de tes mains un jour.

Anthracite.

Anthracite comme tes yeux, tes yeux que je ne peux m'empêcher d'éviter pour réduire au chaos tout soupçon possible de ta part ou de celle des autres, alors que je rêve de m'y noyer.

Émeraude.

Émeraude comme la manière dont tu définis mon regard, alors qu'il n'est tâché que d'un vert d'eau banal.

Turquoise.

Turquoise comme l'eau des plages paradisiaques que je rêve de fouler, pieds nus, en te tenant la main, accompagné par le seul silence des vagues.

Magenta.

Magenta comme la couleur de mes joues que je ne parviens jamais à dissimuler lorsque je pense à toi.

Aurore.

Couleur d'Aurore, ciel qui s'embrase, rêve de l'observer avec toi.

Arc-en-ciel.

Arc-en-ciel comme toutes ces nuances et bien d'autres encore.

Tu sais, je te parle coloris, alors que j'ai l'impression d'être daltonien, et de ne voir le monde qu'en gris. Je le vois en gris parce que je suis dans l'incertitude, parce que je traverse le temps en me trimballant comme seul bagage mon angoisse, parce que tout ce que je voudrais vivre avec toi est coincé sur ce bout de parchemin que tu vas trouver ridicule.

Écoute-moi Cédric, écoute-moi bien. Durant le Tournoi, nous étions ennemis, et nous avons fini par devenir alliés. Au crépuscule de la troisième tâche, nous nous sommes retrouvés dans le cimetière de Little Hangleton, et j'ai eu peur, tellement peur. Lorsque j'ai vu une silhouette arriver je t'ai hurlé de faire attention. Tu n'as évité que de justesse le Sortilège de la Mort de Pettigrow, mais nous avons réussi à nous en sortir. Je n'ose imaginer ce qui aurait pu arriver s'il t'avait atteint. Le retour de Voldemort ? La prise de pouvoir des Mangemorts ? Je n'ai aucune certitude par rapport à cela. Mais je suis sûr d'une chose : je ne serais sans doute jamais tombé amoureux de toi, parce que je n'aurais pas pu te connaître mieux. Je te hais autant que je t'aime, Cédric. Je te hais parce que je t'aime, et tu occupes tant de place dans mes pensées que ça m'en fait mal au bide. Oui, je ne serais jamais tombé amoureux de toi. Est-ce que ça aurait été une bonne chose ? Peut-être que ma vie future aurait été vide de sens, sans que je ne parvienne à comprendre pourquoi.

M'aimes-tu ? Me hais-tu ? Comment me vois-tu ? Vas-tu me rejeter ? Des milliers de questions m'empêchent de trouver le sommeil, et tu en es responsable alors que tu n'as jamais rien demandé. Moi non plus, cela dit. Je n'ai pas choisi de tomber amoureux de celui qui est admiré par nombre de filles et de garçons – ces derniers sont sans doute moins nombreux et plus discrets, mais je ne doute pas beaucoup du fait que certains aient pu se laisser charmer par toi un jour –, je n'ai rien choisi et pourtant j'en paye les conséquences : je me laisse hanter par le doute.

Et j'en ai assez.

Alors écoute-moi, Cédric. Tu as le droit de penser ce que tu veux de cette lettre décousue, tu as le droit de me rejeter, tu as le droit de ne plus vouloir m'adresser la parole. Mais réponds-moi. Je serai au moins fixé sur ce qui se passe de ton côté, sur ce que tu ressens, même si ce n'est pas ce que j'attends, en bon naïf rempli d'espoir que je suis.

Avec toute ma sincérité,

Harry. »


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⸺ Eh, Harry.

Je me retournai.

⸺ Je sais que toute tentative de ma part de t'expliquer ce que je ressens avec des mots se solderait par une auto-ridiculisation, étant donné que la poésie me déteste et que c'est réciproque. Alors ne dis rien et laisse-moi simplement faire ça.

Je ne sais même plus ce qui s'est passé exactement, la manière dont nous nous sommes embrassés, qui était présent autour, qui nous a vus, quelle heure il était. Je me rappelle avoir entendu des sifflements joyeux et des gens qui tapaient sur les tables où ils mangeaient, et être resté sous le choc, un sourire niais collé au visage, alors que mes amis me charriaient et que tu t'éloignais en me faisant un clin d'œil.

Ça fait trois ans maintenant.

Et je me souviens de ce regard que tu m'as adressé comme si ça venait de se passer il y a une heure.

𝐑𝐞𝐜𝐮𝐞𝐢𝐥 𝐝'𝐎𝐒 | Hᴀʀʀʏ PᴏᴛᴛᴇʀWhere stories live. Discover now