→ 𝐖𝐨𝐥𝐟𝐬𝐭𝐚𝐫 𝟕 - Pᴇʀᴅʀᴇ ʟ'ᴇ́ϙᴜɪʟɪʙʀᴇ

222 28 1
                                    

— Quand j'aurai quitté Poudlard, je deviendrai Auror, et puis j'épouserai Lily Evans. Directement. Pourquoi perdre du temps ? On irait habiter dans une maison de village, près de l'église Saint-Jérôme. Et tous les dimanches, on se posterait à la fenêtre pour regarder les Moldus aller à la mosse – c'est bien comme ça qu'on dit ? la misse ? la messe ? oui, la messe, voilà –, bien au chaud au coin de feu, et on s'engagerait tous les deux contre l'armée qu'est en train de lever le Seigneur des Ténèbres.

Avec un sourire rêveur, James cala son menton sur la paume de sa main. Du haut de ses seize ans et demi, il ressassait chaque jour ses rêves d'un futur avec sa collègue Gryffondor. Cela avait beau faire plusieurs années qu'elle refusait ses avances, il ne parvenait pas à se la sortir de la tête. Au début, ç'avait été une simple amourette, plus d'attirance physique qu'autre chose, d'idiotes taquineries pour se faire valoir ; mais au fil du temps, le jeune homme avait fini par développer de réels sentiments à son égard. Voilà trois semaines qu'il s'imaginait à quoi pourrait bien ressembler sa vie s'il parvenait à la séduire : il avait fini par ressentir le besoin de se confier à ses amis. Les trois Maraudeurs l'écoutaient, emmitouflés dans de grosses couvertures, tous les quatre assis sur deux des quatre petits lits à baldaquin de leur dortoir.

— Et vous, comment vous imaginez votre vie, après Poudlard ? demanda le Gryffondor, piqué par une soudaine curiosité.

C'était décidé, cette soirée allait se transformer en planification de l'avenir et en tirs de plans sur la comète. Cela faisait trop longtemps qu'ils ne l'avaient pas fait, tous les quatre ; et ce genre de moment était tout aussi important, dans une amitié, que les fous rires et les coups montés pour contrarier les professeurs.

Peter se contenta de hausser les épaules. Il n'avait jamais vraiment pris le temps d'y réfléchir. Ses amis savaient qu'il n'était pas du genre à prévoir les choses longtemps à l'avance. Savoir quels devoirs il avait à faire pour le lendemain était déjà hors de sa portée, alors s'imaginer sa vie deux ans plus tard, il ne fallait même pas y penser !

James reporta son regard interrogateur sur son meilleur ami, installé sur le lit juste en face, en train de partager un paquet de friandises avec Remus. Ce dernier se goinfrait sans ménagement, ne laissant que peu de liberté au jeune Black de pouvoir en goûter une. Ils offraient un drôle de tableau, tous les deux.

— Je m'achèterai une moto, et je passerai mes week-ends à foncer avec sur les routes et dans le ciel. Je puis je me ferai embaucher dans une chocolaterie, comme ça j'apporterai chaque soir à Remus plein de chocolats gratuits, argua-t-il avec un sourire en coin. Je sais à quel point t'aimes le chocolat, Moony, et rien que pour la tête euphorique que tu fais quand on t'en offre, ça vaudra le coup.

— Si un jour j'explose à cause d'une overdose de chocolat, on saura qui en sera responsable, alors. Mais merci beaucoup, termina-t-il en piochant dans le paquet de gâteaux que tenait Sirius.

Le jeune Black prit un air outré. Comment pouvait-il ne pas lui offrir son éternelle gratitude après une telle offre ?

— Et toi, alors, Rem', qu'est-ce que tu t'imagines, après Poudlard ?

Bonne question. Le jeune Gryffondor se l'était toujours posée, mais, malgré le fait qu'il ait toujours été un obsédé de l'organisation, il n'avait jamais réussi à entrevoir qu'un grand point d'interrogation. Avec sa lycanthropie qui guettait toujours en arrière-plan, il ne pourrait jamais être totalement sûr et certain de ce à quoi sa vie ressemblerait dans un, cinq, dix ou vingt ans. Ne sachant vraiment que dire, il haussa les épaules et se recroquevilla dans le plaid gris qu'il partageait avec Sirius.

— Je préfère ne rien prévoir. Comme ça, je ne serai pas déçu.

— Mais non, Remus, faut pas... commença Peter d'une petite voix.

𝐑𝐞𝐜𝐮𝐞𝐢𝐥 𝐝'𝐎𝐒 | Hᴀʀʀʏ PᴏᴛᴛᴇʀOù les histoires vivent. Découvrez maintenant