→ 𝐑𝐨𝐦𝐢𝐨𝐧𝐞 - Sᴏᴜᴠᴇɴɪʀs ᴀᴜ ᴄᴏɪɴ ᴅᴜ ғᴇᴜ

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Hermione regardait par la fenêtre de sa maison, assise sur son canapé, un livre à la main. De la buée se formait sur la vitre transparente au fur et à mesure de sa contemplation, et son regard finit par se perdre dans l'immensité argentée qui s'étendait en face d'elle. Tout le paysage était recouvert de neige. Cela faisait plusieurs minutes qu'elle était perdue dans ses pensées, aussi sursauta-t-elle lorsqu'une voix retentit :

⸺ Ça va, ma belle ?

La jeune femme tourna la tête, surprise.

⸺ Ça va. J'étais... en train de... de penser. Et toi, ça va, Ron ? Tu as terminé les rangements, là-haut ?

Ronald s'assit aux côtés de sa femme et passa un bras autour de ses épaules.

⸺ J'ai terminé les rangements, en effet. On va pouvoir profiter de la journée pour être ensemble. Ça fait longtemps, tu es très prise par tes études... mais le déménagement est enfin terminé.

⸺ Eh bien, en tant que future Ministre de la Magie, il me semble plutôt normal d'avoir une vie chargée, ne crois-tu pas ? Les cours me prennent naturellement du temps. J'ai beau avoir terminé ma septième – enfin, officiellement, huitième – année d'étude à Poudlard, il faut que je continue de travailler pour pouvoir prétendre un jour au poste que je vise, et ce même si d'aucuns me disent déjà que c'est trop ambitieux.

Un sourire étira les fines lèvres du rouquin, et il acquiesça.

⸺ Effectivement. Le contraire serait étonnant. Tu es une travailleuse invétérée, 'mione. Je ne doute pas du fait que tu parviendras à accomplir ton rêve de devenir Ministre. Encore mieux : je suis sûr que tu atteindras ce poste. Et tu deviendras la femme la plus importante de l'entièreté de l'Écosse.

Le jeune homme déposa chastement ses lèvres sur les joues d'Hermione.

⸺ Et tu es mon petit-ami, lui fit-elle remarquer en posant sa tête contre son épaule.

⸺ Je compte bien le rester. Tu es trop importante à mes yeux pour que je me permette de te perdre en faisant l'idiot, comme j'ai pu le faire durant notre adolescence.

⸺ Je t'aime aussi, Ronald Weasley, répliqua Hermione avec un sourire faussement moqueur. J'étais justement en train de penser à toutes nos années à Poudlard. Bien que ma dernière année se soit achevée il y a plus de deux ans, j'y repense souvent. Au-delà du combat contre Voldemort, il s'en est passé, des choses, durant notre scolarité ! Je crois que nous nous sommes aimés bien vite, mais nous avons mis un peu trop de temps à nous le dire, ne crois-tu pas ?

⸺ Quand es-tu tombée amoureuse de moi ?

Les beaux yeux d'Hermione se perdirent dans le vague, semblant réfléchir à la réponse. Ses doigts s'entrelacèrent avec ceux du jeune Wesley, et la Gryffondor haussa les sourcils.

⸺ Difficile à estimer. Au début, on s'est détestés. Je t'ai d'abord paru être une fille horrible et méprisante – ce que j'étais, au fond –, et tu ne m'inspirais que de la colère de par la manière dont tu parlais de moi. Puis on est devenus amis... je crois que c'est quand tu as décidé de te sacrifier, sur l'échiquier, pendant la fin de notre première année, que j'ai réalisé à quel point j'avais changé – en bien –, aux côtés d'Harry et toi, et à quel point je m'étais attachée à toi. D'une manière bien différente de celle qui me reliait à Harry. On avait onze ans, alors c'était compliqué à comprendre, et puis mes sentiments ont évolué, ont changé, se sont mué petit à petit en quelque chose de plus mature, concret, réel. Je ne sais pas si j'ai pu comprendre ce que c'était immédiatement, ni même si je suis tombée amoureuse de toi dès notre première année – c'est un mot fort, ça, amoureuse – mais je sais que je me suis vite rendu compte que je ne te voyais pas de la même manière qu'Harry, Ginny ou encore Neville, qui n'étaient que des amis.

⸺ Ça t'arrive de respirer quand tu fais de longues réponses ? la coupa Ronald, un sourire taquin aux lèvres.

Aussi amusée que blasée, Hermione inclina la tête sur le côté.

⸺ Pas quand je pense dire quelque chose d'important. Mais enfin, à toi : je veux tout savoir ! Et ne me dis pas « depuis toujours » comme la première fois où on a...

⸺ Oui, oui, j'admets que ce n'était pas entièrement sincère, la coupa le jeune homme, gêné de voir qu'elle avait compris que ses paroles n'avaient été prononcées qu'en étant entraînées par l'ivresse du moment. Au début, je te méprisais, je l'avoue. Mais après cette nuit à errer dans les couloirs de Poudlard en s'entraidant, on est devenus amis. Encore au début, durant nos deux premières années je dirais, je t'ai vu comme une simple copine. Je... je ne te trouvais pas forcément plus belle qu'une autre, et ta manie de toujours étaler ton savoir m'agaçait. Mais en deuxième année... en deuxième année, j'ai eu un peu peur de voir que ta pétrification m'a affecté bien plus que tous et toutes les autres. Je n'en comprenais pas vraiment la raison. Après, au fil des années, j'ai compris, tout d'abord, que j'étais attiré par toi. Mais bon, tu sais comment on est, nous, les garçons : quand on est en groupe, on a beaucoup de mal à se laisser aller à parler sentiments réels. Je n'ai donc pas vraiment songé à de l'amour avant... avant le bal de quatrième année, je pense. La jalousie m'a dépassé à tel point que... que...

⸺ Que tu as eu des propos très blessants, Ron...

⸺ Et je te demande pardon. Je suis vraiment désolé.

⸺ Oh tu sais, je t'ai pardonné depuis longtemps, répondit la Gryffondor en serrant la main de son chéri dans la sienne. J'ai bien réfléchi à tout ça. Quand on y pense, on a vraiment fait n'importe quoi au niveau de notre relation et de nos sentiments, pas vrai ? On était clairement deux adolescents stupides et un peu trop bornés. Aussi bien l'un que l'autre.

⸺ Mais maintenant on a réparé ce qui avait pu être effiloché, cassé ou déchiré, pas vrai ?

⸺ Oui, parce qu'on a arrêté d'être jaloux pour rien ou de faire sciemment des choses stupides en espérant que l'autre viendrait nous voir pour nous dire qu'il nous aime.

⸺ Parce que maintenant on peut se dire qu'on s'aime sans risquer de se brûler à la flamme qui nous dévore.

⸺ Ta formulation est très niaise, Ronald Weasley, mais oui, c'est ça.

Un sourire naquit sur les visages des deux amants, au rythme de leurs souvenirs partagés au coin du feu, une douce journée d'hiver.

𝐑𝐞𝐜𝐮𝐞𝐢𝐥 𝐝'𝐎𝐒 | Hᴀʀʀʏ PᴏᴛᴛᴇʀDonde viven las historias. Descúbrelo ahora