→ 𝐁𝐥𝐚𝐢𝐜𝐨 - Éᴄᴏᴜᴛᴇ﹣ᴍᴏɪ, Dʀᴀʏ...

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𝐏𝐃𝐕 𝐢𝐧𝐭𝐞𝐫𝐧𝐞 - 𝟑𝐞̀𝐦𝐞 𝐩𝐞𝐫𝐬𝐨𝐧𝐧𝐞

Tap, tap, tap.

Le bruit des pas de Drago Malefoy résonnait dans les couloirs vides à cette heure tardive. Il revenait du Ministère de la Magie, où venait d'avoir lieu son procès. Verdict : il était déclaré innocent du fait que sa mère Narcissa avait aidé l'Élu, qu'il avait été manipulé par la peur et qu'il n'était pas en capacité de réfléchir raisonnablement quand il se trouvait aux côtés du Seigneur des Ténèbres.

Mais par contre, son père, le terrible Lucius Malefoy avait écopé d'une peine d'emprisonnement à vie à Azkaban, pour cause de « Haute Trahison » et « prise du parti d'un crime contre l'Humanité ». Drago écumait de rage et de culpabilité. De rage car il savait très bien que le Ministère n'était pas totalement impartial, et souhaitait se débarrasser de l'affaire au plus vite, et de culpabilité car il savait qu'il aurait également dû être enfermé à Azkaban. Après tout, lui aussi avait reçu la Marque des Ténèbres, lui aussi avait commis des atrocités, des meurtres. Lui aussi avait accepté de s'enrôler dans les rangs des Mangemorts. Oui, il avait été lâche, il avait choisi la facilité au bien et à l'intelligence. Et pour ça, il méritait autant que son père d'être incarcéré.

Il soupira, et son soupir se répercuta avec beaucoup d'écho entre les imposants murs de pierre du château. Il s'autorisa à s'arrêter quelques instants, puis reprit sa marche en retenant tant bien que mal les larmes qui lui brûlaient ses yeux fatigués et rougis.

⸺  Malum non est amplius ; lets manere unitum.*


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𝐏𝐃𝐕 𝐢𝐧𝐭𝐞𝐫𝐧𝐞 -𝟏𝐞̀𝐫𝐞 𝐩𝐞𝐫𝐬𝐨𝐧𝐧𝐞

La porte de la Salle Commune de Serpentard s'ouvrit avec un grincement. Ç'avait été une des seules pièces à peu près épargnées durant la bataille.

C'était étrangement vide. D'habitude, plusieurs élèves restaient pour bavarder en ce lieu, mais aujourd'hui marquait le commencement d'une année particulière. La Guerre avait affecté et endeuillé grand nombre de familles qui ne souhaitaient pas faire retourner leurs enfants à Poudlard ; et beaucoup de familles avaient été enfermées à Azkaban ou Nurmengard. Le monde allait mal. Et je savais que le mot de passe de notre dortoir n'était qu'une directive du Ministère pour mentir à ces citoyens et leurrer les élèves de Poudlard en essayant de leur faire croire que le mal avait été éradiqué, et que le monde était instantanément redevenu heureux. Moi, je savais que c'était faux. Les deux sœurs Greengrass étaient restées chez elles, Crabbe était mort, Goyle avait été emprisonné, et Parkinson se trouvait à Ste Mangouste pour probablement le restant de ses jours après avoir été criblée de Sortilèges durant la Bataille de Poudlard. Il n'y avait que Blaise Zabini qui restait pour cette dernière année. Je n'avais plus qu'un ami. Mais je ne le méritais pas. Je ne voulais plus que nous soyons amis. Il était si parfait : drôle, toujours de bonne humeur, beau, intelligent, compréhensif, empathique, généreux, parfois un peu fou et loufoque mais jamais il ne s'était plaint de moi, alors que je lui en avais offert l'occasion sur un plateau d'argent à maintes et maintes reprises. Je ne méritais pas son amitié. Cela me faisait souffrir, bien plus que cela n'aurait dû.

Je montai lentement l'escalier tortueux menant au dortoir que je partageais avec Blaise, puis je toquai à la porte. Elle s'ouvrit instantanément et mon ami me sauta dans les bras avant même que je ne puisse dire un seul foutu mot. Blaise referma la porte et jeta un Sortilège d'Insonorisation afin que personne n'entende nos paroles.

⸺ Alors, Drago ? demanda-t-il en m'étreignant avec force après que nous nous soyons assis sur son matelas. Ils ne t'ont pas puni, j'espère ? Si c'est le cas...

Il laissa sa menace en suspens. Alors je n'arrivai plus à retenir mes larmes et j'éclatai en sanglots en enfouissant mon visage dans l'épaule du beau métisse.

⸺ No-on-on, ils ne m'ont pas... inca-a-arcéré... répondis-je entre deux sanglots.

Il posa une main rassurante dans le creux de mon dos et me répondit :

⸺ Allons, ne pleure pas... s'ils ne t'ont pas puni, pourquoi es-tu triste ?

Je séchai mes larmes et l'étreignit plus fort. J'essayais de me raccrocher à lui, à cet espoir, à cette aide. À la seule personne au monde qui me comprend.

⸺ J'aurais dû l'être, tu comprends ?

⸺ Si tu dois être puni, tu dois l'être autant que moi.

⸺ Blaise, ne dis pas de bêtises. Tu sais très bien que tu n'es pas coupable. Moi, si.

⸺ La culpabilité peut te déduire, Drago. Ne la laisse pas gagner et fais-moi un peu confiance. Si je te dis que tu n'es pas coupable, tu ne l'es pas. Compris ? répondit-il d'une voix sévère.

Il prit mon menton dans sa main et me releva la tête. Il m'obligea à le regarder. Il me fixa d'un regard perçant, intimidant même. J'acquiesçai lentement, je me sentis déjà un peu mieux.

⸺ Blaise, même si je ne suis pas coupable, j'ai fait des choses horribles. Je ne mérite pas que tu m'aides. Je ne mérite pas ton amitié.

Le silence s'écrasa soudain dans la pièce, écrasant. Mon cœur manqua quelques battements et Blaise me regardait avec des yeux ronds, semblant ne pas gober un mot de ce que je venais de dire. Puis alors il me prit les poignets et me plaqua au mur avec une violence que je ne lui connaissais pas. Son regard flamboyait de colère. Je pris soudain peur.

⸺ Ne répète jamais ça, Dray. Jamais, tu m'entends ? Ne te laisse pas détruire, je sais que tu es plus fort que ça. Je le sais. Alors oublie ce que tu as dit. Oublie toute ta culpabilité et détruis-la. Tu vaux mieux que ça.

Je sentis des larmes couler sur mes joues. Blaise les essuya du bout du doigt et je sentis mon visage s'embraser instantanément. Je devais être rouge comme une tomate trop mûre, et mes joues étaient brûlantes. Que faisait-il ? Mon cœur se mit à battre plus vite, c'était la première fois que je me sentais comme ça.

Non, ce n'est qu'un ami, me dis-je, pour la énième fois.

Me fixant de manière presque démente, Zabini prit mon visage dans ses mains et m'étreignit avec force.

⸺ Je te jure que ça ira. Si ça ne va pas, je suis là, d'accord ?

⸺ D'accord, Blaise.

Et quand je relevai la tête, son regard plein de tendresse me fit comprendre que ses sentiments à mon égard n'étaient pas ceux que je croyais. Ils étaient bien plus que simplement amicaux. Et alors je compris que les miens aussi.



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*« Le mal n'est plus ; restons unis » en latin. Définition de Google Traduction (donc fiabilité zéro, mais étant donné que je ne suis pas un·e latiniste, je n'ai aucune connaissance sur la construction des phrases :')...)


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Voili voilou pour ce p'tit OS un peu triste (et extrêmement court), dites-moi ce que vous en avez pensé ! :)

𝐑𝐞𝐜𝐮𝐞𝐢𝐥 𝐝'𝐎𝐒 | Hᴀʀʀʏ PᴏᴛᴛᴇʀWhere stories live. Discover now