𝐑𝐞𝐜𝐮𝐞𝐢𝐥 𝐝'𝐎𝐒 | Hᴀʀʀʏ Pᴏᴛᴛᴇʀ

→ 𝐃𝐫𝐚𝐫𝐫𝐲 𝟐 - L'Éʟᴜ

Un petit concentré de mièvrerie amoureuse écrite sur la base d'un amour réciproque entre nos deux sorciers préférés, un amour réciproque s'étant installé très vite, immiscé entre chaque joute verbale. J'espère que cet OS, même s'il commence à dater, vous plaira : n'hésitez pas à me faire vos retours !

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Drago marchait dans le parc de Poudlard, laissant le vent glacial lui fouetter son visage à la peau diaphane. Ses cheveux d'un blond presque blanc volaient en tous sens à cause de l'épaisse brise étouffante, mais cela lui importait peu, à vrai dire. Il ne pleurait pas, mais n'était pas joyeux non plus. Il se sentait juste vidé. Fatigué. Ces derniers mois avaient été éprouvants pour lui, et il n'avait plus qu'une envie : lever ce masque de mensonge qu'il s'était forgé depuis sa plus tendre enfance.

Il avait passé des années entières de sa vie à mentir. Mentir à ses amis. Sa famille. Son Maître qui n'était désormais plus, à son immense soulagement. À lui-même.

Il avait grandi terré dans l'inquiétant manoir familial, à supporter les interminables sermons maternels et les nombreux coups de son père au moindre geste déplacé à ses yeux.

Il avait grandi dans la peur et la gêne, sans avoir de contacts avec le monde qui l'entourait. Coupé de tout. Même du bonheur. Surtout du bonheur.

Sa relation avec les membres de sa famille n'avait jamais été très joyeuse, mais s'était remarquablement dégradée dès le retour de l'effroyable mage noir. Son père, qui n'était déjà pas tendre avec son fils unique, s'était effroyablement endurci et refermé sur lui-même. Il ne se contentait plus de le sermonner à tour de bras et de le frapper dès qu'il osait prendre la parole, non. Drago se faisait enfermer dans sa chambre lugubre et y restait des heures, prostré, en attendant que la pluie de sortilèges Doloris de son père ne cesse.

Sa mère, qui semblait plus ouverte avec lui, avait presque cessé de lui parler, et n'essayait même plus de le défendre lorsque son père s'en prenait à lui. Drago le comprenait, cependant, la seule personne montrant ne serait-ce qu'un brin de sympathie à sa personne ne semblait même plus le voir. Auparavant, elle le défendait et venait lui souhaiter une bonne nuit quand il pleurait, le soir, seul dans son immense chambre impersonnelle. Seulement, lorsque Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom était revenu, elle avait maigri, tous les fantômes de ses peurs revenant la hanter sans relâche. Elle ne lui adressait plus la parole et s'effaçait dès que Lucius s'attaquait à sa progéniture.

Mais ce n'était pas le pire, loin de là. Le jour où le Seigneur des Ténèbres avait demandé à ses parents de le rencontrer, Lucius était rentré dans une rage incontrôlable et avait traîné son fils au pieds de son Maître. Lord Voldemort avait fait semblant de se montrer sympathique et Drago avait été contraint d'accepter de rejoindre ses rangs, sous la menace de la mort.

Il s'était alors vu acquitter tout un panel de tâches dégradantes et de missions effroyables à accomplir. Il essayait de faire de son mieux pour satisfaire le Seigneur des ténèbres et sa figure paternelle, mais il n'était jamais remercié que par de nouveaux coups et réprimandes.

Seulement, lorsqu'il songeait à mettre fin à ses jours de lui-même, le professeur Rogue l'avait pris à part et lui avait tout révélé, souhaitant l'embarquer avec lui dans son rôle d'agent-double. Drago avait accepté, sans jamais se faire prendre. Chaque jour, il avait peur, mais cela ne l'empêchait pas d'accomplir sa tâche.

Puis, le jour de la bataille de Poudlard, Lord Voldemort avait trouvé la mort, vaincu par le Garçon qui avait survécu.

S'en était suivi deux longs mois pénibles, où tous les Mangemorts avaient été traqués, jugés, puis enfermés à Azkaban jusqu'au dernier. Drago aussi, était passé devant le tribunal. Mais Dumbledore avait accepté de témoigner en sa faveur, et lui et sa mère avaient pu être sauvés de l'incarcération. Mais son père avait reçu la pire sentence qui soit : le Baiser du Détraqueur. Cette nouvelle avait réjoui Drago, il était enfin débarrassé du meurtrier ignoble qui lui avait servi de tortionnaire plus que de parent.