Chapitre troisième.

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13 septembre 2008
Calicut
 

-          Amber ! Dépêche-toi, maman nous attend !

-           J'arrive Emi, attend quelques minutes.
 

Je reposai les yeux sur la feuille posée sur mon bureau, devant laquelle je me trouvais depuis plusieurs heures. Deux mots seulement se trouvaient au sommet du morceau de papier, deux mots solitaires mais qui exprimaient beaucoup : "Cher Niall ..." Il fêtait aujourd'hui son quinzième anniversaire. Aussi loin que je me souvienne, nous avions toujours passé cette journée ensemble. Et maintenant que j'étais loin de lui, le seul moyen pour moi de lui faire comprendre que je pensais à lui, était de lui écrire cette fichue lettre. Malheureusement pour moi, les mots ne me venaient pas, je m'en voulais toujours autant de l'avoir abandonné sans le prévenir.
 

-           Amber nom d'un chien, tu bouges tes fesses !

-           Maman peut bien attendre deux secondes, je fais quelque chose d'important ! M’exclamai-je.

-           Ca fait bientôt vingt minutes que tu dis ça !

-           Dis lui d'attendre encore un peu.
 

J'entendis ma sœur soupirer derrière la porte de ma chambre puis mon attention se reporta sur ma feuille quasi vierge. Je réfléchis encore quelques minutes puis attrapa mon crayon et écrivis : 
 
"Cher Niall ...
Malgré le fait que tu m'ais laissé comprendre que t'écrire ne servirait à rien, je tente tout de même ma chance, aujourd'hui c'est ton anniversaire et j'aurais sincèrement voulu te le souhaiter de vive voix et que tu me serres dans tes bras pour me remercier. Malheureusement c'est impossible mais je te souhaite quand même du fond du cœur un très, très bon anniversaire. J'espère pouvoir prendre un billet d'avion pour l'Irlande très bientôt et voir ta petite tignasse blonde. Ou peut-être que tu pourrais venir toi ! Je pense que tu trouverais marrant, ici les gens sont habillés de toutes les couleurs, c'est super perturbant, on dirait qu'on se promène dans un magasin qui vend des pots de peinture. Par contre la chaleur est franchement insupportable, tu sais les petits vieux qui se mettent a l'ombre des chênes dans Mullingar quand il fait un minimum chaud ? Eh bien c'est moi tout le temps ! Tu me trouverais tellement ridicule !
Enfin bref, je vais te laisser ou ma mère va exploser à force de souffler comme un taureau (ça doit faire une demi heure que je lui dis que j'arrive dans deux minutes)
Gros bisous mon petit chat, prends soin de toi et ne m'oublies pas ...
Amber xxx"
 


Je pliais rapidement la lettre et la glissais dans une enveloppe timbrée puis allais rejoindre ma mère et ma sœur qui semblaient totalement exaspérées.
 
 
24 décembre 2008
Calicut
 
Aujourd'hui c'est Noël ! Et pourtant il fait toujours chaud, c'est tellement étrange de se retrouver en t-shirt un 24 décembre !
Emily et moi avions passé la journée à écrire des cartes de vœux pour toute notre famille en Irlande, on ne dirait pas comme ça, mais écrire "Joyeuses fêtes" et quelques petits commentaires pendant plus de quatre heures c'est super fatigant ! J'ai littéralement la main en compote ! Puis après avec papa, comme maman s'était rendue au travail à la dernière minutes, nous avions entièrement décoré notre appartement. L'atmosphère qui régnait dans la résidence était fabuleuse, tout le monde souriait et semblait ouvert à toute discussion.
En fin d'après midi, je descendis dans la cour commune du rez-de-chaussée pour y retrouver Joy Daniel, une de mes amies les plus proches que j'avais rencontrés à l'école et avec qui j'avais passé le plus clair de mon temps ces quatre derniers mois. Joy était française et vivait ici avec son père depuis quatre ou cinq ans, elle avait donc eu le temps de clairement s'habituer au pays et m'avait fait visiter les meilleurs endroits de Calicut où nous pouvions nous rendre avec l'autorisation des supérieurs de nos parents.
Sachant que cette dernière venait toujours à nos rendez-vous avec une bonne dizaine de minutes de retard, je pris le temps de m'installer confortablement sur le petit muret qui entourait le parc de la cour. Mais même pas deux minutes plus tard, je vis sa petite silhouette arriver en courant, ses longs cheveux blonds sautant en rythme sur ses épaules.
 

I'll remember you.Where stories live. Discover now