Chapitre trente-huitième.

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20 mars 2013
Londres

Une chose était sure, je n'allais pas faire carrière dans la course automobile, je pouvais l'affirmer car je sortais tout juste de ma première leçon de conduite. N'ayant jamais touché aux commandes d'une voiture, ça avait été plutôt difficile pour moi, mais ce n'était pas la volonté qui manquait.
Le métro que je pris pour rentrer chez moi était bondé et pourtant seul le bruit des rails se faisait entendre. Quand soudain mon téléphone se mit à sonner.

Amber : Allo ?
... : Amber, c'est Max.
Amber : Oh bonjour Max, comment vas tu ?
Max : Hm, bien, bien. Ecoute Amber, j'ai quelque chose d'assez embêtant à t'annoncer. Je ne voulais pas le faire au téléphone mais étant donné que tu es en congé je n'avais pas d'autres moyens. Tout d'abord, Margaret est revenue et elle a fait une demande pour travailler à temps plein, ce que je n'ai pas pu lui refuser, tu connais sa situation.
Amber : Oh c'est génial, elle va être super contente !
Max : Oui, le problème c'est que Joy, tu sais ton amie qui avait travaillé pendant le mois de février ...
Amber : Oui, oui je vois très bien ...
Max : Eh bien, elle aussi m'a proposé de travailler à temps plein en même temps que Margaret.

Une bouffée de chaleur m'envahit. J'allais devoir travailler avec Joy pendant encore une durée indéterminée.

Max : Et tu vois, je ne m'occupe pas d'une très grande boutique, je ne peux donc pas me permettre de payer trois employées en même temps.
Amber : Ce qui veut dire, exactement ?
Max : Je suis obligée de te licencier Amber, deux salariés à temps plein, c'est plus avantageux pour moi qu'un contrat étudiant à mi-temps. Tu sais que je t'apprécie, mais je suis obligé de le faire ...

J'eus l'impression que ce métro dans lequel je me trouvais m'était entièrement passé dessus. Mon travail me servait à payer mon loyer et une partie de mes études, comment allais-je faire ? Je mis quelques secondes avant de répondre :

Amber : Tu es sur ? Même si je ne travaillais que le strict minimum ? J'ai vraiment besoin de ce travail ...
Max : Impossible Amber, je ne peux pas me permettre. Tu es géniale, tu trouveras rapidement un nouveau job !

"Facile à dire" pensais-je.

Amber : Il faudra bien de toute façon.
Max : Je suis vraiment désolé. Tu pourrais passer dans la semaine pour signer quelques papiers ?
Amber : Oui, j'ai tout mon temps maintenant, à bientôt Max.
Max : Oui, au revoir.

Et sans plus attendre, je raccrochai.
Je sentis le piment me monter au nez et en même temps, une étrange sensation de malaise. Il fallait que je sorte, je terminerai le chemin à pied.
Arrivée à la station de métro la plus proche, je sortis en vitesse et au moment même où le vent frais vint fouetter mon visage une horde de pensées vinrent me heurter le cerveau. Comment allai-je faire pour continuer à payer mon appartement, je ne pouvais pas demander à mes parents qui me payaient déjà une grande partie de mes études exorbitantes. Je devais avoir assez sur mon compte pour pouvoir payer mon loyer de ce moi-ci ainsi que celui d'après, mais pas plus. Il fallait que je trouve à tout prix une solution. Si je n'y arrivai pas, je serai dans l'obligation de retourner à Calicut ...

Arrivée à mon appartement, je n'attendis pas une seconde avant d'appeler Niall, mais celui-ci ne répondit pas. C'était le milieu de l'après-midi et ils devaient être en répétition. Je laissai donc un  message, lui ordonnant presque de me rappeler.
Et je dus attendre à peine une demi-heure avant qu'il ne réponde.

Niall : Amber qu'est-ce qu'il...
Amber : Je me suis faite virer de la boutique à cause de Joy, j'en suis sure, elle a fait exprès de prendre ce job à temps plein pour que je ne puisse pas continuer à travailler. Mais pourquoi se donne-t-elle temps de mal à me pourrir la vie ?! Mais ce n'est pas le pire, sans travail, je ne pourrais plus payer mon appartement, je suis perdue. Je ne veux pas repartir à Calicut ... Niall qu'est-ce que je vais faire ?
Niall : Amber, calme-toi. On va trouver une solution. Tu ne partiras pas. Tu as assez d'argent pour combien de mois de loyer encore ?
Amber : A peine deux ...
Niall : Et bien tu pourrais venir à la maison, ou je pourrais te payer ton appartement jusqu'à ce que tu retrouves un travail.
Amber : Certainement pas Niall, je dois me débrouiller toute seule. De un, vous ne serez pas chez vous avant novembre prochain, de deux je n'accepterai jamais que tu débourses autant d'argent pour moi.
Niall : Mais je ne veux pas que tu repartes Amber ...
Amber : Je ne veux pas non plus Niall ... Mais ça serait temporaire, le temps que je trouve une solution.
Niall : On en reparlera dans dix jours quand je reviendrais sur Londres, en attendant, ne prend pas trop de décision précipitée et fais attention à toi, je dois te laisser. Je t'aime mon amour.
Amber : Moi aussi ...

C'est complètement dépité que je me laissai mollement tombée sur mon lit. Quand allai-je pouvoir vivre tranquille sans trainer derrière moi ces deux boulets qu'étaient mes deux anciens amis.

21 mars 2013
Londres

Je me trouvai actuellement sur le chemin de la boutique, certainement pour la dernière fois. Bien qu'ayant envie de me retrouver avec Margaret, je n'avais aucune envie de revoir Joy et son expression réjouie plaquée au visage.
Max m'accueillit avec des manières chaleureuses, un peu trop pour ce qui était de mon avis.

- Viens dans mon bureau, me fit-il.

Je le suivis et il sortit immédiatement des liasses de papier que je devais signer un par un. Chose que je n'avais pas eu à faire quand j'avais été engagée.

- Encore une fois, je suis désolé Amber.
- Il n'y a pas de mal, je comprends
, répondis-je sans une once de compréhension dans la voix.
- Tu vas tout de même t'en sortir ? demanda-t-il.
- Il faudra bien que je fasse avec. Je n'ai rien d'autre à signer ?
- Eh bien non, tout est en ordre.

- Je te dis donc à bientôt, je passerai peut-être faire quelques courses ici si je reste sur Londres.
- Au revoir Amber, bon courage.

En sortant du bureau, je tombai sur la personne que j'avais le moins envie de voir sur toute cette terre. Joy resta me fixer pendant quelques secondes, puis un petit sourire, n'exprimant pas le moins du monde un peu de gentillesse, tordit ses lèvres.

- Ca t’amuse, m'exclamai-je soudainement.
- Je ne vois pas du tout de quoi tu parles, me répondit-elle.
- Et bien sache que malgré tous tes efforts pour essayer de démolir ma vie, je resterai debout, tu ne m'atteins plus Joy.

Et sans attendre sa réponse, je m'en allais.
A quelques mètres de la boutique, je me laissai tomber sur un banc et respirai un grand coup, pour me sortir toutes ces mauvaises pensées de la tête.
Il fallait à présent que j'aille à mon auto-école pour demander si une formation un peu accélérée était possible, ce qui me serait utile dans le cas où je serai obligée de retourner en Inde.

21 mars 2013
Londres

Je n'avais rien avalé du tout depuis le matin, et arrivée chez moi le soir, je mourrais de faim.
La journée avait été longue, mais une bonne nouvelle s'était faite annoncée, ma formation de conduite avait été accélérée, tous les matins à présent, je devrais passer une leçon pendant un mois. On m'avait également donné une date pour passer mon examen théorique. Il ne me restait qu'une seule chose à faire ; réviser et l'avoir du premier coup.

En ce qui concernait ma situation, je n'en avais pas encore parlé à me parents, ou encore à Ruby. J'allais tout d'abord tenter de trouver un nouveau travail et si je n'y arrivais pas dans trois semaines, je serais obligée de leur dire et par conséquent ... de préparer mon départ ...

I'll remember you.Where stories live. Discover now