Chapitre 6

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Toujours étendue sur son lit, Menat, Satis et Leny à ses côtés, Meryt semblait dormir. Mau était venu se blottir contre elle, lui apportant un peu de chaleur.

- On va avoir besoin de la décoction. Va la chercher, elle est au laboratoire. Dit la musicienne.

La suivante de Sekhmet s'exécuta, tandis que sa compagne vérifiait une nouvel fois le pouls de la magicienne.

- C'est stable. Elle est hors de danger.

Le jeune homme put souffler.

- Ça lui arrive souvent ?

- C'est de plus en plus fréquent.

- On ne sait pas pourquoi elle fait ça ?

- Tout ce qu'on sait, c'est qu'elle se réveille en nous disant à chaque fois "c'est pour bientôt". Impossible de lui soutirer davantage d'informations.


La guerrière était remontée, tenant dans sa main droite un flacon remplit d'un mystérieux liquide presque transparent.

- Il faut lui faire sentir. Si elle ne se réveille pas, on lui fait boire.

Avec une douceur dont Leny ne la pensait pas capable, Satis releva la tête de la suivante de Meretseger pour lui faire humer la mixture.

Au début, elle ne réagit pas. Mais bientôt, ses paupières commencèrent à se soulever. Avec l'aide de la suivante d'Hathor, elle se rassit et acheva de reprendre ses esprits.

Immédiatement, elle se tourna vers le jeune homme. Ce regard, qui brillait d'une étrange lueur, le toucha au plus profond de son être.

- C'est l'heure. Suis moi.

Elle se leva, sa robe légère flottant dans l'air, comme si une douce brise la traversait.

Elle ouvrit la porte pour descendre les escaliers, s'agrippant à la rampe pour parer à la faiblesse physique qu'elle ressentait encore.

Menat et Satis échangèrent un regard qui trahissait une certaine inquiétude.

Elles traversèrent le séjour pour prendre la direction du laboratoire-bibliothèque.


Dissimulée au fin-fond de la salle se trouvait une porte que Meryt s'empressa d'ouvrir.

Leny ignorait si c'était le froid ou l'inquiétude qui le faisait trembler. Toujours était-il qu'il ne parvenait pas à faire cesser les battements effrénés de son cœur.

- Tu traversera ce couloir, au bout, tu trouveras une porte. Ouvre-la. Ce qui se déroulera après ne sera plus de ton ressort... ni du notre.

La musicienne et la guerrière lui firent comprendre qu'il n'avait rien à craindre et qu'il pouvait y aller. Alors, il prit une grande inspiration et entra.

La porte se referma sur le visage de la magicienne, que ses deux amies épaulait toujours pour l'empêcher de tomber.


Le couloir était entièrement plongé dans le noir. Le jeune homme commença à avancer à tâtons.

Mais à peine effleura-t-il la cloison du bout de ses doigts que celle-ci s'illumina, révélant une grande quantité de hiéroglyphes qui couvrait l'entièreté du mur.

Stupéfait, mais y voyant plus clair, il s'empressa de parvenir à la porte de bois qui se trouvait au fond du corridor.

Le jeune homme retint son souffle avant d'enclencher la poignée.

Et ce qu'il vit l'émerveilla.

Il se trouvait à présent dans la cour d'un temple, parée de sublimes colonnes et au plafond ouvert, dévoilant un sublime ciel étoilé.
Au centre de cette cour flottait une porte de pierre, entourée de hiéroglyphes étincelants, semblables à ceux du couloir qu'il avait emprunté.

Il prit son courage à deux mains et, sans aucune difficulté, réussi à entrebâiller la porte.

D'un coup, il fut aveuglé par une lumière dont la source lui était inconnue.
Il avança en se couvrant les yeux, jusqu'à ce que la clarté s'affaiblisse, laissant apparaître trois trônes en or massif incrustés de pierreries sur lesquels étaient assises trois formes dont il ne distinguait pas encore bien la nature.

Les guérisseusesWhere stories live. Discover now