Chapitre 15

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Leny commençait sérieusement à s'inquiéter. Pourquoi est-ce que ces trois femmes lui cachaient la véritable raison de leur venue ? Et en plus, cet Inéni semblait savoir de quoi il s'agissait. Pourquoi refusaient-ils tous de lui dire ?

L'architecte en chef les invita à pénétrer dans un autre grande pièce de sa villa, à l'abri des regards. Une fois qu'il se soit bien assuré qu'ils n'étaient pas écoutés, il s'adressa au trio féminin.

- Je vais vous fournir des chars et un de mes serviteurs vous conduira en barque jusqu'à l'autre rive. Là-bas, d'autres chars vous attendrons. Vous n'aurez plus qu'a vous engager dans le désert.

Il attrapa un papyrus sur une étagère.

- Voilà votre autorisation pour pénétrer sur ce territoire sacré. Comme d'habitude, soyez les plus discrètes possible. Même si je sais bien que ça a toujours été le cas. Leur dit-il avec un petit sourire.

Puis il se tourna vers le jeune homme et prit une mine plus sévère.

- Fais-bien attention et obéis-leur. Sans elles, tu serais perdu.

Leny déglutit et sentit l'angoisse lui serrer la gorge. Décelant son mal être, Inéni rajouta ces quelques mots afin de l'apaiser.

- Ces trois prêtresses savent ce qu'elles font et sont compétentes. Elles réalisent de grandes choses, qu'aucun autre être humain ne peut réaliser.

Il se tourna de nouveau vers les guérisseuses.

- J'ai confiance en vous mesdames, je suis certain que vous réussirez.

Il les salua respectueusement et les raccompagna vers la sortie où les attendaient deux chars avec deux serviteurs.

Et ainsi, en lançant les chevaux au grand galop, il repartirent pour les bords du Nil.

Une fois le Nil franchit en barque, ils reprirent leur route sur d'autres chars qu'on leur avait mis à disposition. Le jeune homme partageait son bige avec Meryt, visiblement déterminée à ne pas lui indiquer leur but. Sa sublime chevelure au vent, la magicienne regardait droit devant elle, sans faillir.

Trente minutes furent nécessaires pour accéder à la Vallée des Rois. Une fois arrivées, les jeunes femmes montrèrent le papyrus d'Inéni aux gardes qui les laissèrent continuer à pied.


Leny avait beaucoup de mal avec la chaleur étouffante que renfermait ce lieu. Il n'avait jamais autant transpiré de toute sa vie. A l'inverse, les guérisseuses, pourtant plus vêtues que lui, ne semblaient pas être importunées par l'ardeur du soleil.

La petite troupe arriva au fin fond de la vallée après une très longue marche et se mit à escalader la pierre.

- On doit monter là-haut !? S'exclama le jeune homme en manquant de s'étouffer.

-  Nous devons rejoindre la grotte de la divine Meretseger, au sommet de cette montagne que tu vois là. Dit Menat.

Le mont était semblable à une gigantesque pyramide naturelle et devait culminer à plus de 400 mètres de haut.

Leny ne prit pas le risque de rouspéter davantage et essaya tant bien que mal de suivre les trois femmes qui semblaient grimper avec une inexplicable facilité.

Manquant de chuter à chaque pas, le cœur battant, le corps harcelé par la chaleur mordante de l'astre du jour, il lui était difficile de reprendre son souffle. Il regrettait franchement de ne pas avoir été plus sportif pendant l'adolescence.


Interminable, l'ascension dura une bonne heure malgré les nombreux raccourcis périlleux empruntés par le trio féminin.

Une fois montés au sommet de la Cime, la bande s'autorisa quelques minutes de repos. La vue était imprenable et le jeune homme ne put s'empêcher de s'émerveiller de la beauté des lieux.

Mais il n'eût pas le temps de s'extasier davantage, car déjà, les guérisseuses prenaient le chemin de la mystérieuse grotte.

Les guérisseusesWhere stories live. Discover now