Les guérisseuses

Chapitre 22

Chacune des heures qui passaient étaient de plus en plus douloureuse pour Leny. Tout son corps lui faisait mal, et il passait la plupart de ses journées dans un état comateux, sans aucune conscience du jour où de la nuit. Il avait tenté de nombreuses fois d'enlever ses chaînes, sans succès. Elles étaient plus solide et plus lourde que du plomb, ce qui l'empêchait de faire quoi que ce soit.

La seule chose qui l'empêchait de devenir fou, c'était les courts instants où le visage de Meryt lui apparaissait. Celle-ci lui répétait d'y croire, de ne pas lâcher et qu'il allait bientôt être sauvé. Alors, il s'abreuvait de ces paroles d'espoir et refusait de succomber. Mais combien de temps allait-il encore pouvoir tenir ? Il l'ignorait.

Quelques jours plus tard

Les guérisseuses et les résistants se remémoraient pour la dernière fois le plan. Cette nuit étaient la nuit. Celle où ils allaient passer à l'action, enfin. Les combattants affûtaient leurs armes , le petit groupe de magicien concentraient le plus d'énergie magique en eux et entraient dans une phase de concentration ultime.

Bientôt, Nathael demanda à l'armée de se rassembler.

" Nous n'allons pas tarder à partir mes amis. Je vais vous demander la plus grande discrétion. Pour ne pas nous faire repérer, nous partirons comme convenu en petit groupe, armes cachées sous les manteaux. Je vous ordonne un silence absolu, à la moindre erreur, nous serrons tous condamnés. Courage à tous et battez-vous avec la même précision et détermination que l'on vous a enseigné pendant ces longs mois. Je vous promet notre réussite. Pour Tael !"

A la suite de ce discours improvisé, le premier groupe sortit de la base. Satis en faisait partie et, comme convenu, elle informait Menat et Meryt de la situation par la pensée.

Après une dizaine de minute, le deuxième groupe s'en alla et pu arriver sans encombre. Ainsi, au bout d'une heure, le groupe entier était arrivé à destination, invisible aux yeux des gardes du château grâce à l'intervention des magiciens.

Tout le monde retint son souffle lorsque le serrurier de la bande entrouvrit la porte réservée aux serviteurs après avoir assommé les deux gardes. A peine l'homme eut-il ouvert la porte que le groupe de magiciens encadrés de dix guerriers s'engageaient déjà dans le passage et que le groupe des combattants accompagnés de la redoutable suivante de Sekhmet se ruaient comme des démons vers l'entrée principale.

Leny fut réveillé brutalement par des cris féroces. Il mit quelques secondes avant de réaliser que le palais était attaqué. Soudainement, une étincelle d'espoir fit briller ses yeux et revigora ses membres. Son cœur battait à tout rompre. Il allait s'en sortir, sain et sauf.

Dans la cour, la bataille faisait rage. La guerrière démontrait ses talents par le record impressionnant de dix gardes achevés en cinq minutes. Déjà, l'effroyable force de Sekhmet pulsait dans ses veines, l'engageant dans un déchaînement bestial. Telle un fauve, elle bondissait sur ses ennemis et frappait avec précision, les abattant en une poignée de secondes. Les autres combattants, pourtant redoutablement efficaces, ne lui arrivaient pas à la cheville. La lionne avait dégainé l'arc de la divine Neith, tirant des rafales de flèches qu'elle avait elle-même fabriqué, conservant les sept flèches divines pour la phase finale de la bataille. Ses compagnons de guerre, ébahis par cette puissance colossale, se demandaient si en cet instant, la suivante de Sekhmet n'avait pas hérité du pouvoir destructeur de sa déesse. Il ne fallut qu'un quart d'heure pour que la cour du palais soit baignée de sang et que, tous sains et sauf, les guerriers entrent à l'intérieur du château.

A la vitesse de l'éclair, le groupe de Menat prenait la direction de la prison. Ils défoncèrent la porte et se ruèrent vers les cellules, enfonçant les portes de bois et libérant les premiers prisonniers.

Lorsque Leny aperçu le visage de la suivante d'Hathor, il se sentit revivre.

" Mon dieu mais que tu es pâle mon pauvre !"

N'arrivant pas à sortir un seul mot de sa bouche, il laissa sa sauveuse le délivrer et l'aider à se relever. Elle lui tendit un flacon de plante qu'elle lui demanda de renifler et lui donna un morceau de sucre.

"On va remonter et sortir du château. Meryt est en route pour la salle de la Relique et Satis à déjà nettoyé la cour. Elles nous rejoindront après, nous, on rentre à la base. "

Le jeune homme aurait voulu acquiescer, mais il n'en avait pas la force. Si il ne s'économisait pas, il allait s'écrouler. Le groupe remonta les escaliers et repassa par la porte de service. Une fois arrivé dehors, des montures les attendaient et le groupe repartit au grand galop. Soulagé, peinant à croire qu'il était rescapé de cette horreur, Leny s'endormit sur l'épaule de la musicienne.