Chapitre 26

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" Si le passé frappe à ta porte, refuse de lui ouvrir, et tu t'en portera beaucoup mieux. " Lui avait assuré Menat, lorsqu'il fut temps de repartir sur Terre.

Un nouveau tourbillon les avait alors entraînés et tout les quatre étaient revenus dans le laboratoire de la maison des guérisseuses.

Manifestement heureuses de retrouver leur habitat, les jeunes femmes  avaient instantanément repris les habitudes et se dirigeaient vers le salon. Leny s'assit avec elles près de la cheminée dont le feu crépitait doucement et dont l'odeur lui chatouillait les agréablement les narines. 

- C'était une grande aventure, n'est-ce pas Leny ? Demanda Meryt.

- Oui, ça l'était. Répondit-il joyeusement.

- Et maintenant, tu es paré pour affronter tout les monstres de la Terre sans avoir peur ! S'exclama Tu as bien mérité ton nom Adjib ! Surtout qu'au début tu étais loin d'être « L'Horus au cœur vaillant ». S'exclama-t-elle avant d'éclater de rire.

Menat s'en alla à la cuisine, Mau, le chat de la maison, gambadant et miaulant derrière elle. Elle revint quelques minutes plus tard, chargée d'un plateau avec quatre bols de soupes et des cuillères.

Dehors, il faisait froid, et le vent sifflait contre les fenêtres. Le contraste avec la chaleur des royaumes célestes était flagrant, Leny appréciait d'autant plus le feu de la cheminée.

La nuit tombait et le jeune homme sentait la fatigue lui tomber dessus. Mais il refusait de partir. Il avait passé de si bons moments, si forts et si authentiques, qu'il n'arrivait pas à admettre qu'il était temps pour lui de s'en aller.

Comme si elle avait lu dans ses pensées, la suivante de Meretseger lui adressa la parole :

- Tu sais Leny, tu seras toujours le bienvenu chez nous. Tu ne vis pas si loin alors, rien ne t'empêchera de revenir, nous serons toujours très heureuses de te revoir. Dit-elle avec un grand sourire.

- Ça fonctionne même si je viens demain ?

- Ça fonctionne. Le sauveur du royaume d'Égypte et de Tael est toujours le bienvenu chez nous, peut importe à quelle heure il se présente à notre porte.

- On espère quand même que tu ne seras pas là tout les jours, dit la musicienne avec un sourire narquois, il faut que tu uses ta nouvelle capacité pour parcourir le monde !

- J'y compte bien, lui répondit-il.

- Alors, quelle sera la prochaine étape de notre aventurier ?

- J'aimerai déjà trouver un travail en dehors de ce village, mais partir voir la mer me semble aussi une bonne option.

- Nous ne pouvons qu'approuver ce choix, très cher. Plaisanta la guerrière.


Après qu'il eût terminé de savourer son bol de soupe, le trio féminin le raccompagna jusqu'à la porte. Une à une, elles l'étreignirent et lui souhaitèrent le meilleur.

Et lorsque vint le tour de Meryt, elle lui accrocha autour du coup une amulette en forme de faucon tout en lui disant :

« Si jamais un jour tu doutes, souviens-toi de ton nom. Adjib, l'Horus au cœur vaillant. Il t'aidera. »

Puis elle le prit dans ses bras, et Leny se sentit comme dans les bras d'une mère. 

Alors, il dit une dernière fois au revoir à celles qui venaient de changer le cours de son existence et reprit le chemin de sa maison.



Tout en marchant, le jeune homme se dit qu'il était quand même très chanceux d'avoir croisé la route de ces trois drôles de dames.

Car maintenant que son âme d'explorateur lui était revenu et qu'il avait retrouvé tout son courage et affronté ses peurs, il était prêt à tout pour assouvir sa soif de savoir débordante, qu'il avait refoulé pendant si longtemps.

Qu'est-ce qu'il aurait manqué, s'il n'avait pas eu la curiosité de pousser la porte de cette maison ?

Sa vie entière, assurément.

Les guérisseusesWo Geschichten leben. Entdecke jetzt