Chapitre 17

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- Il est temps, maintenant. Murmura la divine Meretseger.

Se sentant totalement en confiance, Leny parvint miraculeusement à ne pas paniquer lorsque la déesse ouvrit un portail interdimensionnel devant eux.

Instinctivement, la bande se rapprocha tout en se prenant les mains.

- Vous atterrirez là où nous avons aperçu cet homme pour la dernière fois. Soyez prudents, mes enfants.

Un souffle puissant les entoura à l'instant même où ils franchirent le portail. Puis, comme plongés dans un sommeil soudain, leurs paupières se fermèrent et ils se laissèrent porter.


Ils atterrirent au beau milieu de la place d'un petit village des plus charmant, avec ses maisons en brique et en terre, recouvert d'une teinte blanche. La chaleur était pesante, mais  heureusement la présence de quelques palmiers dattiers apportaient une ombre bienfaisante. Le soleil, les oiseaux dans le ciel et, plus surprenant, les étoiles qui brillaient en plein jour, rendaient la scène d'autant plus magique.

Les effluves d'un éternel bonheur se diffusait tout autour de Leny, qui, d'un seul coup, sembla tout oublier. La plénitude l'envahit tout entier, le laissant admiratif et béat devant la beauté de la vie qui subsistait, même au royaume des morts.

Calmement, profitant de cette atmosphère si agréable et sereine, ils avancèrent à travers les ruelles du petit village dans lequel ils venaient d'atterrir.


Mais soudain, un cri perçant brisa la tranquillité des lieux.

- Vite ! S'écria Satis.

Ils s'élancèrent vers l'origine de la clameur. Et ils trouvèrent un homme effondré, sous le choc devant le cadavre de celle qui devait être sa bien aimée.

Il se retourna vers Leny et les trois femmes, le visage tordu par la douleur et l'incompréhension.

Menat vint à ses côtés et l'aida à se relever. Meryt s'approcha du corps sans vie de la jeune femme. Sa robe auparavant blanche était tachée de sang.

- Je ne.... je ne comprend pas. Murmura le pauvre homme, sous le choc.

- Encore un tour de ce maudit meurtrier. Une fois qu'on l'aura retrouvé, je te jure que je lui briserai les os ! S'exclama la guerrière, dont le regard et le ton trahissait une colère dévastatrice.


Les guérisseuses entreprirent de calmer l'homme en lui faisant sentir des huiles et des décoctions de plantes pour l'apaiser. Puis elles procédèrent à un interrogatoire.

Pendant ce temps, le jeune Leny était plongé dans une profonde réflexion. Étrange, se disait-il, je n'ai plus aucun symptôme d'anxiété, juste un poids sur le cœur. Pourtant, la situation devrait me faire réagir.  Qu'est-ce qui se passe ?

Une fois qu'elles eurent terminé d'interroger le mari de la victime, le trio féminin décida de faire appel à des instances supérieures. Ainsi, plusieurs gardes furent chargés d'emporter le corps au palais d'Anubis, seigneur de la nécropole et de la momification, afin de procéder à une autopsie. La petite troupe, suivit des gardes, s'enfoncèrent dans le désert.

Mais la suivante de Meretseger sentit bien que le jeune homme semblait ailleurs.

- Tu m'as l'air préoccupé, mon ami. Est-ce que tu te sens bien ?

Il se tourna vers elle.

- C'est étrange... Depuis que nous sommes ici, je ne ressens plus la peur. Et pourtant, on vient de tuer quelqu'un.

La magicienne lui sourit faiblement.

- Ce monde est habituellement remplit de bonheur, de joie et de paix. Sa magie agit sur toi et guérit tes anxiétés.

Elle prit soudainement un ton plus grave.

- Mais un crime d'une extrême gravité vient d'être commis, et cela risque de perturber son équilibre. Il faut agir, vite et bien. Si d'après nos informations ce meurtre est récent, le coupable ne doit pas être bien loin. Et les dieux sont déjà à l'œuvre.

- Tu penses que c'est celui qu'on recherche qui a fait ça ?

- Personne ne peut tuer un égyptien une seconde fois, hormis un dieu.

Leny frissonna.

- Cela veut dire que...

- Menat, Satis et moi ne pensions pas à cette éventualité... Mais il est possible que celui que nous recherchions soit bien plus puissant qu'il n'y parait.

- Mais... comment les dieux eux-mêmes n'ont-ils pas devinés ? Demanda-t-il réellement surpris.

- Les dieux ne sont plus aussi puissants qu'avant. On ne les vénère plus sur Terre. Tout leurs pouvoirs sont maintenant concentrés principalement  dans ce monde astral. Et même si ils sont encore dotés d'immenses pouvoirs, ils ne peuvent pas tout contrôler. Pourquoi crois-tu que le garde qui a fait entrer ce meurtrier à été tué ? Parce que les dieux ont, ne serait-ce que pendant quelques instants, relâché leur vigilance. Et pour ce meurtre, encore une fois, il a fallut de quelques secondes d'inattention.

- Tu penses qu'il arrive à localiser ces failles ?

- J'y ai pensé oui, nous en rediscuterons avec les autres. Nous arrivons.

Les guérisseusesTempat cerita menjadi hidup. Temukan sekarang