Chapitre 23

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Après avoir franchis de nombreux obstacles et emprunté le passage secret indiqué par Nathael, le groupe arriva à l'entrée de la salle contenant la Relique, source de toute la mort et la destruction du royaume de Tael et au-delà.

La porte blindée était gigantesque, mais heureusement Nathael avait, d'une façon très ingénieuse, réussi à retrouver le gardien des clefs et à le berner pour lui subtiliser les clefs. Sur le chemin, Meryt s'était étonné de cette capacité incroyable et le jeune homme lui avait conté ses aventures de voleur repenti. Ceci expliquait cela.

On entendait les pas d'une vague de garde qui déboulaient dans le couloir. Mais ils étaient déjà attaqué par la redoutable Satis dont l'agilité sans pareille triomphait sur  ces simples êtres humains. Les magiciens s'empressèrent de désactiver tout les mécanismes et se précipitèrent au centre de l'immense salle. Là, sur un piédestal, en suspension, flottait l'objet de tout le malheur des habitants et la troupe ne put s'empêcher de frémir.

La suivante de Meretseger s'approcha, prudente. La Relique représentait un alligator en jaspe d'un rouge sanguin et profond. Les mages enchaînaient d'ores et déjà les sort de destruction, sans aucun succès. Pourtant, l'entièreté des pièges avaient étés mis hors d'état de nuire. Voyant échouer l'intégralité de leurs tentatives, ils entreprirent de retirer l'objet de son piédestal.

Mais soudain, la porte blindé se referma brutalement. Seuls restaient dans la salle un quart des combattants accompagnés de Satis dont les cheveux semblables à une crinière et les yeux de feu aurait figé n'importe qui sur place et la ligue de magiciens suivis de Meryt et Nathael. 

Et un homme, plutôt grand et mince, richement vêtu.

- Tu me déçois, Nathael. Je t'aurai cru plus futé.

Le prénommé Nathael se mit alors à trembler de façon incontrôlable. Il ne avait totalement perdu le contrôle de son corps.

- Prince, gardez votre calme. Réussis-t-il à articuler avant de s'écrouler sur le sol.

- Je regrette une chose, mon cher, c'est de ne pas t'avoir fait exécuter. Un si beau garçon comme toi aurait un visage d'autant plus splendide si il était vidé de toute sa vie. La rigidité de la mort t'irai si bien...

Le seigneur se tourna alors vers Meryt.

- Mais dis-moi, tu ramènes des femmes de bon goût mon ami. Dommage qu'elle cherche à me tuer, elle et sa compagne. D'ailleurs, où est la troisième ? Je les ai toujours vu en trio, ce n'est pas dans leurs habitudes.

La suivante de Sekhmet bouillonnait de rage et commençait déjà à bander son arc. Mais à peine eût-elle tiré que la flèche dévia de sa trajectoire. Dans l'incompréhension la plus totale, elle se tourna vers sa consœur magicienne, qui semblait tout aussi étonnée. Les magiciens entouraient la Relique et les combattants entouraient le prince, sans savoir quoi faire. Si l'arc divin ne parvenait pas à l'achever, qu'est-ce qui le ferait ?



Leny se releva brutalement et son regard se tourna immédiatement vers Menat, qui venait d'achever l'application des onguents sur les membres douloureux du jeune homme.

- Ils sont en danger.

- Comment ? Demanda la musicienne dont le rythme cardiaque commençait ostensiblement à s'accélérer.

- J'ai vu le visage de Meryt, ils sont bloqués dans la salle de la Relique. Le prince est là et le reste de l'armée est en train de maîtriser les gardes. Les flèches de Neith n'atteignent pas le prince, la porte s'est refermée.

Sentant qu'il allait bientôt faire une crise de panique, la suivante d'Hathor lui fit renifler un flacon d'encens que lui avait confié la magicienne. Il réussit à se détendre comme par miracle.
Mais le jeune homme sentait son cœur pulser dans sa poitrine à une vitesse alarmante.

- Menât, crois moi, il faut y aller il va leur arriver quelque chose. Elles sont en danger, je t'en supplie, il faut partir, maintenant.

La musicienne le regarda, inquiète.

- Leny, est ce que tu es sûr ? Mes pouvoirs ne sont pas aussi puissants que ceux de Meryt et Satis, et tu viens à peine de sortir de 12 jours de prison dans un état exécrable. Même avec tout les onguent que je t'ai appliqué et les décoction que je t'ai donné à boire tu as encore du mal à tenir debout et tu veux prendre ce risque ?

- Dis-moi ce que tu peux faire.

- Je peux faire un bouclier pour protéger, je peux charmer, je sais aussi me battre mais je n'atteins pas la puissance magique de Meryt. Ma déesse n'a que peu d'attributs guerriers et...

- Tu es sûre ? Tu n'as même pas un "sort suprême" ou quelque chose comme ça ?
Dans ce cas, emmenons d'autres personnes avec nous, faisons quelque chose, n'importe quoi mais allons les aider, elles sont en grand danger.

La musicienne finit par céder en soupirant, l'inquiétude devenant plus présente encore dans sa poitrine.
Elle savait pertinemment que les guérisseuses étaient toujours plus puissantes lorsqu'elles étaient toutes les trois et que face à un adversaire de grande taille avec une grande force magique, leur seule chance de vaincre était de s'allier.
Elle n'aimait pas utiliser ce pouvoir, mais tant pis, la situation était plus qu'urgente.

Alors, devant les yeux ébahis de Leny, son corps se para d'une armure dorée. Elle fit apparaître une lance d'acier, s'arma d'un bouclier de titane.
Guerrière d'or et d'argent, la suivante d'Hathor resplendissant telle une étoile. N'importe qui aurait été frappé par sa beauté céleste et ses yeux à l'iris dorée.

-Allons-y. Déclara-t-elle.

Le jeune homme la sentit complètement différente, une aura spéciale émanait d'elle, se rapprochant davantage de la divinité plutôt que de l'humain.

D'un simple geste de la main, elle releva Leny de son lit de fortune et lorsque ses pieds touchèrent le sol, la fatigue et la faiblesse avait disparus de ses membres.

Ébloui par tant de beauté, il ne prêta même pas attention aux regards ébahis des autres blessés et de leurs médecins, qui voyaient passer cette demie-déesse comme si elle incarnait à elle seule le salut de l'humanité.

Les guérisseusesWhere stories live. Discover now