Chapitre 10

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Leny regardait son reflet dans le miroir. Au final, le pagne lui allait plutôt bien. Il aurait juste voulu avoir un minimum de muscles et pas ce corps, certes mince, mais sans grand intérêt visuel.

Pourtant, lorsque les guérisseuses le virent, elles ne parurent pas choquées. Elles rajoutèrent à la tenue une paire de sandales ainsi que des bracelets d'or aux bras.

- Et bien, c'est plutôt réussi ! Tu passeras complètement inaperçu dans la foule. S'exclama Menat.

- Alors, c'est...c'est parfait. Bégaya-il sans grande assurance.

Il se rechangea et revint dans le salon s'asseoir sur le canapé. Mau s'approcha et vint s'asseoir sur ses genoux, exposant son magnifique poil tigré aux mains du jeune homme.

- Je crois qu'il t'aime bien... Dit Satis tout en agrippant son bâton de tahtib.

Leny prit un instant pour observer le bâton dans lequel étaient sculptées des inscriptions en hiéroglyphes incrustées d'or.

Voyant qu'il l'observait, la guerrière lui tendit.

- Tu veux essayer ? On ne sait jamais, peut-être en auras-tu besoin... Le taquina-t-elle , sachant pertinemment qu'il était apeuré à l'idée d'un voyage mouvementé.

Et pourtant, il accepta et attrapa ce qu'elle lui tendait. A peine l'effleura-t-il du doigt qu'il sentit une énergie féroce parcourir son corps.

« Telle guerrière, telle arme. » Pensa-t-il en admirant les détails sculptés dans le bois.

Rien qu'en magnant l'objet, il pouvait sentir toute la puissance de sa propriétaire.

Et lorsqu'il leva les yeux vers la suivante de Sekhmet, il vit que ses iris brillaient d'une certaine lueur.

- Tu ne prend pas d'arme ? Se risqua-t-il.

- Pourquoi faire ? L'art du combat ne nécessite pas forcément une arme...

Et sur ces bonnes paroles, elle se jeta sur lui.

Le plus vite qu'il put, il esquiva. Mais à peine lui échappa-t-il qu'elle fonça sur lui et lui attrapa le bras. Alors il brandit le bâton et le plaça devant lui, afin d'empêcher son adversaire de s'approcher. Mais il suffit à Satis de donner un formidable coup de pied pour lui faire lâcher prise et rattraper le bâton. Deux secondes après, il se retrouva au sol, la guerrière au dessus de lui, lui bloquant les jambes et les bras et l'empêchant de bouger. Il parvenait à peine à balbutier quelque chose, n'arrivant pas à comprendre comment il était passé du stade debout au stade couché, ou plutôt aplatit, en si peu de temps.

- Et bien, c'est pas encore ça... Se désespéra-t-elle.

- Satis, je t'en prie, fais un peu attention ! S'exclama Meryt qui avait beaucoup de mal à se retenir de rigoler en voyant le regard d'incompréhension du jeune homme, qui cherchait désespérément à savoir comment il avait pu finir au sol si rapidement.

La suivante de Sekhmet aida Leny à se relever en le toisant de son regard de feu, lui faisant bien comprendre qu'il ne fallait même pas espérer l'égaler dans cette discipline.

Il s'installa de nouveau sur le canapé, sur lequel était déjà assise Meryt, qui buvait du thé à la menthe pour récupérer un peu de vivacité. Elle lui en offrit une tasse, ce qu'il ne refusa pas.

Consultant sa montre, et constatant qu'il allait devoir rentrer chez lui, il prit congé du trio féminin. Meryt le raccompagna jusque devant la porte.


Voyant bien qu'il massait ses bras, que Satis lui avait violemment empoigné, elle s'adressa à lui tout en lui tendant un petit flacon :

- Si jamais tu as trop mal, passe-toi un peu de ça, ça devrait atténuer la douleur.

- Merci. Dit-il en le rangeant dans sa poche de manteau.

- Je te rassure, elle n'est pas tout le temps comme ça. C'est de son plein gré qu'elle a apprit les techniques de médecines et c'est elle qui nous a transmis beaucoup de choses. Elle est aussi capable d'une grande sensibilité et sait soigner les malades comme il se doit. C'est la plus compétente d'entre nous dans ce domaine.

Il lui sourit.

- J'espère bien, sinon je n'en ressortirai pas vivant !

Elle rit. Et pendant un instant, il ne put s'empêcher de la trouver jolie.

- Tu sais, il faut oser et ne pas avoir peur de se lancer dans l'inconnu. On peut en ressortir de très bonne choses.

Il resta muet pendant un instant avant de répondre :

- Je... je sais bien.

- Alors qu'attend-tu pour le mettre en place ?

- Je peux essayer...

Elle eu un sourire amusé, qu'il lui rendit aussitôt.

Ils se saluèrent et Leny reprit le chemin habituel pour rentrer chez lui.

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